144 Méditerranée - Mer vivante
Gardons la mer vivante
© Alexandre MEINESz
© Alexandre MEINESz
Le mimétisme habituel de ce poulpe ne fonctionne
pas sur ce champ de Caulerpa taxifolia
Tombant entièrement couvert par Caulerpa taxifolia
de l’algue, ou influence du cycle d’activité solaire).
Il reste que si Caulerpa taxifolia n’est plus
menaçante aujourd’hui elle s’observe toujours
surtout l’été et l’automne dans les sites autrefois
très colonisés. Dans certains sites comme à
Porquerolles, elle persiste sur une large étendue
et de nouvelles zones ont été signalées devant les
plages de Pampelonne à Ramatuelle.
La collaboration des plongeurs, pêcheurs,
plaisanciers et de tous les observateurs du monde
sous-marin reste nécessaire pour surveiller
l’évolution de l’invasion de Caulerpa taxifolia
devant les côtes où l’algue est susceptible d’être
rencontrée. Ceci permet de suivre la situation
de l’invasion et de déceler, le cas échéant, des
tendances de régression ou d’expansion.
Continuez à nous signaler par courriel des
expansions remarquables ou des colonies dans
des nouveaux sites.
colonies lointaines ont été inventoriées : en
Espagne : Baléares. En Italie : Chiavari, Livourne,
Marina di Campo (Île d’Elbe), entre Torre Faro
et le port de Messine (Sicile) et entre Bagnara
Calabria et Villa san Giovanni (Calabre), près de
Olbia (Sardaigne). En Croatie : Starigrad, Malinska.
En Tunisie : Sousse, Cap Bon.
Durant les années 1990 et au début des années
2000 l’invasion des sites atteints était spectaculaire
et laissait craindre le pire. De nombreux films
témoignent de l’état invraisemblable des fonds
complètement couverts par l’algue introduite.
C’est cette algue qui a alarmé la communauté
scientifique internationale sur les dangers que
peuvent représenter les espèces introduites en
mer.
Mais contre toute logique, depuis l’automne
2007, de nombreuses observations de régression,
voire même localement de disparition, nous ont
été signalées dans tous les sites atteints fin 2007.
La même régression a été observée sur les prairies
de la caulerpe commune en Méditerranée (non
introduite) Caulerpa prolifera. Cette régression
généralisée de Caulerpa taxifolia reste encore
tout à fait inexpliquée (dégénérescence génétique,
bactéries ou virus pathogènes internes aux siphons