Méditerranée Mer Vivante 20e édition

(jfmeinesz) #1

Espèces envahissantes 157


Limitons les espèces envahissantes


En plus de leur impact sur la santé publique, ces
micro-algues ont également un impact écologique.
Des mortalités massives d’invertébrés marins
(oursins, crabes, patelles, cirripèdes) ont été
observées à plusieurs reprises lors de proliférations
importantes de micro-algues benthiques toxiques

(en Méditerranée, mais aussi dans d’autres zones
tempérées). Les facteurs favorisant ce phénomène
semblent être principalement climatiques
(température de l’eau, pression atmosphérique)
ou relatifs à la qualité de l’eau (abondance de
sels nutritifs). Des études sont encore nécessaires
pour bien comprendre la dynamique des poussées
rapides d’Ostreopsis et les risques associés.
Plusieurs projets de recherches (nationaux et
internationaux) sont consacrés à une meilleure
connaissance de l’écologie et de la toxicité de cette
algue.

Qu’est-ce qu’un dinoflagellé?
Les dinoflagellés sont des organismes formés
d’une seule cellule, avec 2 flagelles qui leur
permettent de tourner sur eux-mêmes et de
se déplacer. Comparés aux autres organismes,
ils ont un énorme noyau, souvent bien visible
au microscope. Les dinoflagellés qui vivent en
suspension dans l’eau ( planctoniques) ont
souvent des cornes ou d’autres ornementations,
contrairement aux cellules qui vivent sur le
fond (benthiques) qui ont une forme de lentille
ou de goutte d’eau. La moitié des espèces de
dinoflagellés est autotrophe, c’est à dire que
les cellules se nourrissent de sels nutritifs et
utilisent la lumière du soleil pour fabriquer
leur matière, via la photosynthèse (ce sont
donc des cellules végétales). L’autre moitié des
espèces est soit hétérotrophe (les cellules se
nourrissent directement de matière organique,
comme un animal), soit mixotrophe (c’est à
dire à la fois autotrophe et hétérotrophe). Les
Ostreopsis seraient mixotrophes, mais cela reste
à confirmer.

© Alina TUNIN-LEy
Exemples de dinoflagellés planctoniques avec des
cornes : Ceratium ranipes (à gauche) et Ceratium
platycorne (à droite). Ils mesurent moins de
0,05 mm

Pour en savoir plus : voir http://www.ramoge.org,
vous pourrez télécharger un petit guide
d’identification de l’algue Ostreopsis.

« Mousse » constituée de milliers de cellules
d’Ostreopsis détachées des rochers et flottant en
surface : signe d’un danger imminent pour les
baigneurs

© Luisa MANGIALAJO

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