38 Méditerranée - Mer vivante
Gardons la mer vivante
Cette règlementation est bien enseignée et
contrôlée par les fédérations de plongeurs. Il
était donc inutile de figurer ces espèces dans les
conventions internationales parmi les espèces
« à protéger strictement » (dans la convention
de Berne) ou en « danger ou menacées »
(dans la convention de Barcelone).
Cela d’autant plus que les prélèvements clandestins
et anecdotiques, car interdits et inutiles, ne
représentent aucun danger pour ces éponges
patrimoniales, appréciées pour leur beauté sur les
tombants méditerranéens.
Enfin d’autres éponges ont été incluses dans ces
listes en raison de leur caractère remarquable.
C’est le cas de l’éponge carnivore, Lycopodina
hypogea Ba Be, normalement localisée à la zone
bathyale (au-delà de 200 m de profondeur) mais
aussi présente dans de très rares grottes littorales.
Sans aucun intérêt décoratif ou autre cette espèce
n’est pas menacée d’extinction. La protection de
quelques grottes sous-marines littorales où cette
espèce se développe exceptionnellement par un
arrêté de biotope interdisant la seule menace
potentielle (dégradation involontaire de l’espèce
ou prélèvement interdit par des plongeurs) serait
plus justifiée que son inscription parmi les espèces
« à protéger strictement » (dans la convention de
Berne) ou en « danger ou menacées » (dans la
convention de Barcelone).
La présence de Petrobiona massiliana Ba Be
parmi les espèces « à protéger strictement » (dans la
convention de Berne) ou en « danger ou menacées »
(dans la convention de Barcelone) n’est pas
justifiée. Elle est remarquable par son squelette
hypercalcifié, mais peu attractive, et commune
dans les entrées des grottes sous-marines ; ce n’est
© Jean VACELET vraiment pas une espèce en danger.
© Jean VACELET
L’éponge carnivore de Méditerranée, Lycopodina
hypogea, d’environ 2 cm de haut, capturant un
crustacé Mysidacé
L’éponge calcaire Petrobiona massiliana