Espèces protégées La Faune 37
Protégeons ces espèces menacées
© Jean VACELET© Alexandre MEINESzque l’on sache bien d’ailleurs quelle est la part
d’une surexploitation ou celle d’un éventuel
appauvrissement général des eaux du bassin
oriental après la mise en œuvre du barrage
d’Assouan. Malgré leur remplacement par les
éponges artificielles, les pêcheurs professionnels
poursuivent actuellement des prélèvements
intensifs de ces éponges surtout dans la partie
orientale de la Méditerranée et dans le Sud Est du
bassin occidental.
De ce fait, des moratoires ou quotas ont été
établis dans les régions de pêche intensive pour
Hippospongia communis Ba Be (^) II, Spongia
lamella Ba (^) II, S. officinalis Ba (^) II Be (^) II et S.
zimocca Ba BeII, Ces espèces sont présentes
devant les rivages des côtes françaises de la
Méditerranée
Les éponges sont en général très riches
en substances chimiques, des métabolites
secondaires, qui ont des potentialités intéressantes
en particulier en médecine. Dans les quelques cas
où il y a eu des applications, ces substances ont
été synthétisées et ne nécessitent pas de récoltes
massives. Seuls des prélèvements localisés dans le
cadre de prospection d’espèces laissant espérer
des découvertes de métabolites intéressants sont
à signaler. C’est le cas pour les éponges Aplysina
cavernicola Ba Be, Ircinia foetida Ba
et Geodia cydonium Ba, récoltées de façon
anecdotique sans impact notable sur leur survie.
Ainsi fallait-il les inscrire dans les espèces en «
danger ou menacées » (dans la convention de
Barcelone) ou « à protéger strictement » (dans
la convention de Berne - seulement pour A.
cavernicola -)?
Quelques éponges méditerranéennes
comme Axinella polypoides Ba Be et
A. cannabina Ba (cette dernière est présente
seulement en Méditerranée orientale) sont
occasionnellement récoltées pour leur beauté par
des plongeurs amateurs indélicats. Mais, si leur
forme arborescente et leur remarquable couleur
orange sur le vivant suscitent ces convoitises,
elles sont bien moins décoratives à l’état sec.
La récolte de toute espèce quelle qu’elle soit
en plongée sous-marine est partout interdite.
L’axinelle ou main de Neptune - Axinella polypoides
Aplysina cavernicola