J'irai manger des khorovadz

Kurtoskalacs

Ces gâteaux ont maintenant leur festival annuel à Budapest au Château
Vajdahunyad. Une manière de pérenniser la tradition en la réinventant.

Sur le petit pont qui traverse la rivière Varosy Zagyva entourant le
parc une famille rayonnante avec quatre enfants âgés de 1 à 13 ans
environ m’interpelle quand je les croise. Ils veulent absolument que je
les prenne en photo avec le vélo. Aussi lorsque j’appuie sur le
déclencheur un grand sourire de contentement illumine leurs visages...
excepté celui du bébé trop occupé avec sa sucette.
La visite du parc de Jászberény terminée je longe un petit lac bordé de
cabanes de pêcheurs. Il y en a au moins soixante-dix toutes colorées
toutes différentes presque collées les unes aux autres chacune n’étant
accessible que par un ponton individuel relié directement à chaque
maisonnette et bénéficiant d’un passage privatif vers le lac. J’imagine les
longues heures passées ici par tous ces passionnés en lisière du village
de Dány-Szentegyed où les habitants jouissent de cette nature
enchanteresse. Je m’approche de la berge et contemple un instant ce
paysage de carte postale. Les poissons ont du souci à se faire.
Sur la route je suis obligé de ralentir derrière l’une de ces nombreuses
charrettes bien chargées trop chargées tirées par deux chevaux. Difficile
de dépasser. J’entends une voiture s’approcher dans mon dos. Elle me
double. Au moment où elle dépasse la charrette l’un de ses enjoliveurs
se détache et voltige en l’air. Tout va prodigieusement vite. Je l’observe
s’élever dans le ciel et occulter un instant le soleil. Puis il entame sa
descente dans ma direction. En quelques dixièmes de seconde je me vois
succomber ici décapité par la fulgurance d’un disque de plastique. Pas
de bouclier pour me préserver. Pas le temps d’avoir peur. Il passe au-
dessus de ma tête à mon intense soulagement. Il explose ensuite juste
derrière moi... Comme quoi la vie sur terre peut prendre fin à tout
moment. Nous devons nous préparer à accepter notre heure.