J'irai manger des khorovadz

J'irai manger des khorovadz

murs est à moitié déchirée. Tout au fond du jardin une simple cabane en
brique avec une porte en bois fait office de toilettes tout à côté d’une
petite remise qui nécessiterait également une rénovation. Nous pénétrons
dans la maison et j’ai droit à la visite des deux pièces. Une cuisine avec
un poêle à bois ou charbon et un salon bien encombré comportant un
grand fauteuil en tissu jaune doré. Il n’y a pas d’eau courante à
l’intérieur.
Je sors ensuite implanter mon campement pour la nuit. Adalbert
m’appelle m’invite à entrer dans la maison et à me restaurer. Je pensais
qu’on allait partager le repas ensemble mais je suis seul à manger. Il a
déjà dîné il est tard.
Afin de dégager de l’espace Adalbert repousse les affaires et les plats
disposés sur la table de la cuisine où se trouve son réchaud à gaz. En
guise de nappe il pose sur un coin un torchon qui a vraisemblablement
connu plusieurs vies. Il est allé le chercher sur la grosse poutre qui à
l’extérieur lui sert d’étendage. Il ouvre son frigo d’un autre âge et sort
délicatement de la nourriture. Tomates poivrons fromage et pain suivis
d’un bol contenant une espèce de purée confectionnée avec des denrées
non reconnaissables. Indéfinissables... Avec de grands signes il me fait
comprendre qu’il faut manger. Alors je commence car j’avais bien
besoin de refaire le plein d’énergie après les 123 km de la journée.
Quand on a faim on est presque toujours prêt à avaler ce qui se présente
et on s’ouvre à de nouvelles expériences.
Nous nous asseyons ensuite sur ce qui doit être son lit juste à côté de
la table. La communication est tout de même embrouillée avec son
français inexistant et son anglais très limité. De plus en face de moi
l’écran de télévision m’aguiche avec une émission de variétés en
roumain style Patrick Sébastien en pire. Adalbert change à plusieurs
reprises de canal zappant sur différentes chaînes et s’arrêtant plus
longuement sur la retransmission d’un débat politique.

• Ils sont tous pareils beaucoup de promesses jamais de concret me
  confie sur un ton lassé mon hôte du soir. Il ne faut rien attendre de ces
  gens-là ils ne savent pas comment nous vivons parvient-il à