J'irai manger des khorovadz

(nextflipdebug2) #1
Du coté de la force lumineuse

chaque pas dans cette descente est un choc pour les genoux. Je n’en vois
pas la fin. De la même manière que sur cette route en Roumanie je
m’étais questionné pendant cette nuit-là sur ma capacité physique à
terminer cette course de folie. Surviennent toujours ces moments où le
doute nous effleure. Si nous avons des convictions et si nous savons
pourquoi nous nous sommes engagés dans une aventure ces moments
déroutants nous permettent de rebondir avec plus de force. Et
paradoxalement cette difficulté du jour me donne la ferme assurance que
j’arriverai au bout de ce voyage jusqu’en Arménie malgré le lot de
surprises et d’imprévus qui risquent de jalonner le chemin.
Je dois aussi honorer tous ceux qui comptent sur moi. C’est cette
même certitude qui m’était venue en courant sur le Grand Raid de La
Réunion en pleine nuit vers Cilaos : l’envie de ne pas capituler
d’avancer d’arriver coûte que coûte. Je savais que ma femme
m’attendait pour me soutenir et s’occuper de moi durant cette pause tant
convoitée. Dans la solitude de cette banale chambre d’hôtel accentuée
par les souffrances de la journée la présence de mon assistante
personnelle me manque ce soir...


4 heures.
Je me réveille en dépit de ma fatigue et de mon affection.
6 heures.
J’essaie d’avaler de la nourriture. Les aliments passent mieux la
forme revient discrètement.
8 h 30.
Je reprends la route dernière étape en Roumanie. À nouveau un
warmshower va m’accueillir. Tout au long du chemin je commence à
m’habituer à être salué par tous ceux que je croise. En voiture ils
klaxonnent et font souvent des grands gestes amicaux. Sur le bord de la
chaussée ils gesticulent et crient des salutations même à des dizaines
de mètres de la route me faisant signe d’arrêter. Ce matin-là au loin
deux jeunes arrivent à vélo et l’un d’eux sort son téléphone à mon
approche. Je suppose que c’est pour me prendre en photo comme cela

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