J'irai manger des khorovadz

(nextflipdebug2) #1
Le bonheur est dans la fève

endroit une chambre. Une odeur de renfermé me fait marquer le pas
avant de pénétrer. C’est une pièce de 4 m2 tout au plus sans fenêtre ni
ouverture comportant au fond une porte coulissante derrière laquelle se
trouve un lavabo. Vivre au grand air 24 h sur 24 h et se retrouver tout
d’un coup enfermé entre ces quatre murs mesquins provoque
l’impression étrange d’un monde confiné un monde qui n’est plus le
mien. Heureusement je ne suis pas claustrophobe et j’ai perdu quelques
kilos! Je vais y rester le moins de temps possible dans cette chambre!
Le prix est en rapport avec les centimètres carrés alloués et le volume
d’air respiré. Je vais aussitôt m’aérer et marcher dans le quartier afin de
me plonger dans l’ambiance de la ville à la découverte de cette cité
ukrainienne. Le faubourg n’est pas un endroit particulièrement animé
sinon l’entrée de l’hôtel le rendez-vous des touristes peu fortunés
comme moi.
Odessa un nom qui résonne comme une destination lointaine
inaccessible résidu historique de mes années lycée. Jamais je n’aurais
imaginé m’y trouver un jour.
Le voyage est un réservoir de cadeaux et de surprises : la nuit qui
tombe comme un manteau éphémère un paysage mystérieux qui se
dévoile une rencontre improbable l’odeur musquée de la pluie qui vient
de ruisseler un oiseau qui danse dans le ciel l’eau qui coule sans se
lasser la brise qui caresse mon vélo la lumière dorée du soleil. Il invite à
se laisser surprendre en toute simplicité par l’accumulation d’instants
anonymes à ouvrir notre face vulnérable avec la naïveté d’un enfant qui
s’extasie devant le monde et à ne pas renier la parcelle de notre âme qui
refuse de grandir à l’intérieur. Il débarrasse des préjugés et du superflu.
Le voyage purifie.


Avec les idées plus claires ce matin je réfléchis aux événements de la
veille. En relisant mes notes et emails je découvre en définitive l’origine
du malentendu : une lamentable erreur de ma part. J’avais deux contacts
du même nom en Ukraine un à Odessa et un autre à une trentaine de
kilomètres de la ville et j’ai confondu les deux en me rendant chez celui
qui ne m’attendait pas... D’ailleurs l’autre Sergy doit toujours se

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