J'irai manger des khorovadz

(nextflipdebug2) #1
J'irai manger des khorovadz

initiative heureuse de me savoir encore en bon état car il y a maintenant
une semaine que nous n’avons pas pu avoir d’échanges.


Au petit déjeuner je suis toujours l’unique client dans une pièce
démesurée qui s’étale sur toute la surface du garage. Elle est garnie de
tables vides et de trois immenses billards. Au moins je ne serai pas
dérangé. Céréales thé saucisses œufs fromage pain. Voilà des
habitudes locales qui seront idéales pour la suite de la journée.
Après avoir finalement opté pour le vélo – je préfère suer que polluer



  • je reprends la route plein sud en prévision de rejoindre Sevastopol le
    port historique de la mer Noire fondé en 1783 et rebaptisé par décision
    de Catherine II encore elle à la place de Chersonèse une ancienne cité
    hellénique. Cette ville est à 70 % russophone et Moscou en a fait un
    enjeu géopolitique au cours des siècles en raison de sa position
    stratégique. D’ailleurs sa flotte y stationne depuis le XVIIIe siècle
    partagée dans le passé avec la flotte ukrainienne. Qui n’a jamais entendu
    ce nom mythique Sébastopol? Station de métro bâtiments publics rues
    avenues beaucoup de lieux de par le monde se sont vu attribuer cette
    appellation sans que la signification en soit toujours explicite.
    J’atteins la banlieue par une colline qui domine la ville à l’est et je
    dégringole une longue descente qui m’entraîne vers la mer. Je sens déjà
    les effluves salés arriver dans mes narines. Les rayons de lumière
    commencent à raser les vagues alors j’hésite avant de m’engager plus
    loin. Vu l’heure tardive il serait plus raisonnable de repartir en sens
    inverse. Le problème n’est pas la descente mais la remontée et le temps
    de visite. Dommage je n’aurai pas le privilège de me promener dans
    cette ville ukrainienne – annexée depuis par la Russie – ni celui
    d’admirer ses innombrables monuments historiques archéologiques et
    architecturaux.
    Je vais me contenter de cacher ma tente derrière des rangs de vigne en
    contrebas de la route une dizaine de kilomètres plus loin. Vers 7 heures
    le lendemain matin j’entends le ronronnement d’un tracteur tout proche.
    Je sors discrètement la tête par l’ouverture de la tente et j’aperçois des
    vendangeurs qui arpentent le vignoble dans leurs grosses chaussures. Il

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