J'irai manger des khorovadz

J'irai manger des khorovadz

entre deux barres d’immeubles. Plus de lumière publique. Un groupe de
jeunes est assis sur les marches de l’escalier d’une entrée. Je les
interroge. Non personne ne connaît l’endroit. L’un d’entre eux part
questionner les voisins et revient sans plus de succès. Je me tiens là
depuis au moins quarante-cinq minutes quand une jeune fille passe. Je la
sollicite dans l’intention d’utiliser son téléphone car elle non plus n’a
aucune idée de ce lieu. Comme j’ai retrouvé le numéro de mon contact
j’appelle. Sonnerie. Quelqu’un répond. Est-ce la bonne personne?

• Oui bonsoir je suis Marc Brunet. J’arrive à vélo et il est prévu que je
  sois hébergé chez vous ce soir.


• Hello! Oui on t’attendait. On se demandait vraiment si tu allais
  nous rejoindre à cette heure tardive.


• Je ne trouve pas l’adresse. Vous êtes où?
  Il me donne des précisions et je lui décris où je suis.


• Tu es juste à côté! Ne bouge pas je viens!
  Effectivement deux minutes plus tard une silhouette imposante
  émerge à pied dans le noir. Mon sauveur! Sergey est surpris de me
  rencontrer là en pleine nuit et étonné que j’aie pu arriver jusqu’ici avec
  pour seule info l’adresse en russe. Il a l’air impressionné. Moi aussi
  mais par sa corpulence! Un vrai Russe bâti comme une armoire à glace.
  La jeune fille en profite pour nous quitter discrètement. J’ai à peine le
  temps de la remercier chaleureusement et je lui propose de payer la
  communication. Elle refuse.
  Mon nouvel ami m’accompagne et nous rejoignons le local de
  l’association qui m’accueille dans un demi-sous-sol au bout de
  l’immeuble devant lequel je me trouvais. Aucun numéro aucun nom. Ils
  ont certainement des raisons de rester discrets. Pas surprenant que les
  voisins aient du mal à connaître leur existence.
  Je suis pris en charge par un couple délicieux et avenant Liz et Ivan
  qui m’hébergent dans leur petit appartement au 5e étage d’un immeuble
  en périphérie. Ils préparent des bons petits plats pour le repas que nous
  partageons. Ivan reste interloqué car en fin d’après-midi à son grand
  étonnement il m’a vu traverser la ville. Il était loin de se douter que le