J'irai manger des khorovadz

(nextflipdebug2) #1
Le bonheur est dans la fève

décharger ces mastodontes. Un spectacle impressionnant. Le soleil se
couche quand j’arrive à l’entrée de la ville soulagé d’avoir atteint
l’objectif après plus de 120 km et satisfait d’avoir vaincu mon adversaire
du jour. Le vent est à la fois le meilleur ami du cycliste et le plus
intolérable. Le voyageur à deux-roues entretient une relation ambivalente
avec lui : il le souhaite le désire mais en même temps il le craint et le
redoute. Il l’aime ou le déteste. Le choix ne dépend pas de lui c’est le
vent qui l’impose qui s’impose. Un élément inéluctable du voyage qui
peut contribuer au bonheur ou au désespoir du cyclonaute invétéré. Tout
dépend dans quel sens il souffle!


Il faut maintenant que je trouve l’adresse de mon rendez-vous. Je n’ai
pas de carte pas de GPS plus de téléphone. Je m’arrête à la première
station-service dans l’intention de demander mon chemin. Personne ne
parle anglais ni français. L’employé de permanence me donne des
explications en ukrainien. Malgré sa bonne volonté et son envie de
m’aider je ne comprends pas grand-chose. Un mot revient régulièrement
dans la conversation : je crois entendre semaforo. En réalité il s’agit de
svetofor. En phonétique avec l’accent c’est assez proche. Grâce à moult
paroles gestes et dessins je perçois que le mot signifie « feu rouge ».
Tout est plus clair. J’ai juste à suivre les feux d’intersection et tourner à
gauche ou à droite de temps en temps. Il s’inquiète à mon sujet me
faisant comprendre que la rue est loin et d’accès compliqué. Pas de
craintes j’ai une boussole intégrée. Il me prépare un petit plan succinct
m’indiquant les changements de direction sur les 10 km qui restent
jusqu’à la voie recherchée.
Après avoir traversé la ville j’arrive dans le quartier. Il fait nuit je ne
trouve pas l’adresse. Dans la pénombre je remarque un attroupement et
des voitures. Des hommes en uniforme militaire et leurs femmes en
tenue de soirée sortent des véhicules probablement une réception privée.
Dans ma tenue de sportif qui sent la sueur je m’approche et leur
demande s’ils connaissent cette adresse. Personne n’a jamais entendu
parler de cette rue. Finalement elle se révèle toute proche mais le
numéro demeure introuvable. Je suis au milieu d’un quartier de banlieue

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