J'irai manger des khorovadz
En fin dâaprès-midi je recherche un emplacement calme et éloigné de
la route en vue dâimplanter mon premier bivouac. Je nâaime pas le bruit.
Ce sera au bord dâun étang de la région qui en compte plus dâun millier
dont la plupart créés par lâhomme. Jâarrive dans lâespace « Les Grands
Taillis » situé dans les Dombes une zone humide dâimportance
internationale pour les oiseaux migrateurs (131 espèces dâoiseaux
nicheurs dans ce secteur). Je mets en place mon campement je cherche
encore mes marques et une organisation rationnelle qui balisera les jours
à venir. Il y a déjà en ces lieux une faune rutilante : les oiseaux sans
oublier les grenouilles et toutes les menues créatures volantes
identifiées ou non dont les moustiques. En général ils ne mâaiment pas
Le lendemain une journée bien chargée sâannonce. Départ matinal
indispensable. Je suis attendu à Lyon dans quelques heures en prévision
dâune présentation de mon aventure. Cinquante kilomètres avec de
nouveau un vent de face me séparent du rendez-vous au siège de
lâAssociation « Espoir pour lâArménie ». Jâévoque mon voyage devant
un public conquis et ébahi par lâexhibition du vélo. Des départs Ã
destination de lâArménie ils en ont connus et vécus ; en voiture en
avion en camion en bus. Jamais à vélo.
Ari le nouveau trésorier de lâAssociation mâinvite à partager le
déjeuner dominical. Sa femme Paulette a préparé de succulents mets
arméniens et pendant nos échanges avec sa fille également présente
nous nous découvrons des connaissances communes. Je réalise une fois
de plus que tous les Arméniens ont des liens de famille multiples à y
perdre son français! Ari mâembarque dans une petite visite privée et
guidée des « gratte-ciel » de Villeurbanne. Des constructions étonnantes
qui datent des années 30 et ressemblent en miniature aux gratte-ciel de
New York. Câest dimanche et la circulation apaisée facilite la sortie de la
ville. Je pédale derrière la voiture dâAri qui me conduit jusquâà la
bifurcation vers Bourg-en-Bresse en direction de la région des poulets.
Je croyais que le mistral était réservé à la vallée du Rhône câest faux...
Il nâa peut-être pas le même nom ici mais il est encore bien présent : ma
moyenne sâen ressent.