J'irai manger des khorovadz

J'irai manger des khorovadz

• Vous avez quelques minutes? Je suis journaliste sur une radio et
  j’aimerais vous interviewer.
  Il sort de son sac un enregistreur et micro à la main il m’interroge
  pendant un quart d’heure en pleine rue devant l’air surpris des badauds.
  Je découvre qu’il travaille à Radio Shalom Besançon. Cette radio a
  choisi cette appellation uniquement en raison de la signification du mot
  hébreu (la paix) afin de promouvoir la paix et les bonnes relations entre
  les hommes. Une belle coïncidence car c’est aussi mon souhait.
  Après cet intermède inattendu je passe devant l’église Sainte-Madeleine
  dans l’intention de rejoindre l’Exèdre un magasin de commerce
  équitable tenu par des amis. Je dois y récupérer un colis avec quelques
  petits objets oubliés dont la fameuse pièce manquante du réchaud. Je
  prends mes affaires et fais le tour du magasin avant de repartir et à ce
  moment Martine la gérante me retient en ouvrant grand sa main devant
  moi :


• Il y avait cette pièce métallique au fond du carton est-ce que c’est
  aussi à toi?
  La pièce pour laquelle j’ai fait envoyer spécialement ce paquet en
  service express! Je suis vraiment de plus en plus étourdi ou bien je perds
  la mémoire. Privilège ou conséquence de l’âge?

Il est déjà 18 heures. Je me dégage rapidement du centre-ville à la
recherche d’un emplacement à l’extérieur où installer la tente en
prévoyant de remplir les réserves d’eau. À la maison la question ne se
pose pas. Il n’y a qu’à ouvrir le robinet et le précieux liquide coule à
volonté. Dans ce contexte tout est différent : on est en partie dépendant
des autres. On doit évaluer les besoins du repas de la toilette et ne pas se
charger de l’eau trop tôt. Autant économiser l’énergie quand on le peut.
Au bout de quelques kilomètres dans le village suivant j’aperçois une
petite grand-mère assise au bord de la route sa chaise sur le trottoir. Je
m’arrête et m’approche d’elle dans ma quête de l’eau. Avec plaisir elle
me fait entrer dans son logement. Sitôt dans les lieux en dépit de la
pénombre je me sens plongé des années en arrière ambiance années 50.
Image de la France profonde. La France souvent oubliée parfois