Lâcher-prise
En avançant jâaperçois de lâautre côté du Doubs un panneau
intriguant : « La maison imparfaite ». Vraiment? Je nâai pas
lâopportunité dâaller vérifier. Elle nous renvoie à nos propres travers
cette villa. Nous sommes imparfaits aussi soyons lucides.
Jâai à nouveau rendez-vous avec une journaliste à Montbéliard que
mon aventure interpelle. Après avoir éprouvé quelques difficultés Ã
situer ma position elle me retrouve dans le parc Près-la-Rose au centre-
ville. Séance photo appliquée. Elle déclenche son appareil quelques
dizaines de fois en différents endroits avec mise en scène sur place et en
roulant. Assise sur un banc elle écoute attentivement tout ce que je lui
raconte sur ma démarche mon périple le soutien à lâécole arménienne
et mes relations passées avec la région. Je devine quâelle nâest pas de
lâEst : elle vient du Sud de Nîmes comme ma femme son accent
chantant lâa trahie! Je découvrirai quelques jours plus tard ma photo en
couverture du quotidien.
Je reprends la route dans la chaleur pour passer la nuit chez des amis
après 110 km de pédalage. Ruth et Raymond ayant une sortie déjÃ
programmée je les verrai un peu plus tard dans la soirée. Câest le fils qui
mâaccueille dans leur propriété de Grandvillars une commune qui dans
le passé a fait partie de la province dâAlsace. En attendant je tente une
baignade dans leur piscine mais lâeau est trop froide à mon goût. Ã
moins de 26-27° difficile de mâimmerger. Est-ce que je deviendrais
frileux?
Souvenir. Jâétais membre de leur orchestre il y a plusieurs années... Ã
une époque je venais régulièrement de Reims jusquâici jouer avec le
groupe^16. Je conduisais pendant près de 800 km aller-retour afin de
participer aux répétitions en vue des concerts en tant que guitariste puis
batteur. Une autre histoire de vaches impertinentes : câétait le seul public
présent lorsque nous répétions dans une salle littéralement perdue au
milieu des prairies aux confins de lâAlsace et de la Franche-Comté.
(^16) Le groupe « Good News » dans les années 80.