J'irai manger des khorovadz

Slovaquie quatrième frontière

Au centre de l’Europe la Slovenská Republika m’ouvre ses portes. La
route traverse les bâtiments fantômes des douanes désertées et envahies
par les herbes folles. Il paraît qu’en proportion de la population il s’agit
du premier pays producteur de voitures du Vieux Continent. La main-
d’œuvre y est si peu chère qu’elle incite tous les constructeurs à s’y
précipiter surtout depuis le passage à l’euro.
L’étape a été calme – pas de dénivelé – et courte – 90 km – je
m’attarde donc quelques heures à Bratislava. De loin j’aperçois le
château emblématique de la cité. L’histoire de ce site débute au VIIIe
siècle. Bâtie sur une position stratégique la bastille surplombe la plaine
et offre un panorama exceptionnel sur la large vallée et l’Autriche au
loin. Son passé aux vies multiples puis l’incendie de 1811 la laissent en
ruine jusqu’en 1950 avant d’être finalement reconstruite. Les façades
blanches et immaculées relient quatre tours élancées dominant cette
ancienne capitale de la Hongrie. Je décide de m’y rendre. Deux policiers
en faction surveillent l’accès devant la grille d’entrée. Je leur demande si
je peux garer mon destrier à cet endroit le temps d’une visite rapide.
Avec un sourire ambigu et sournois le policier de droite me répond :
« On peut vous le voler » sans préciser s’il est question d’eux ou de
passants malintentionnés... Sympa! En dépit de leur attitude
énigmatique je choisis de m’arrêter et comme d’habitude je dépose le
vélo sans le cadenasser. Au bout de la voie d’accès depuis la terrasse
une vision panoramique de la ville et des alentours s’offre à mon regard

Le complexe de la castanea