J'irai manger des khorovadz
mêlant anciennes constructions et réalisations récentes comme le pont
Apollo qui relie harmonieusement les deux rives du Danube liant
lâHistoire aux quartiers modernes. Lorsque je reviens ma monture est
toujours là . Quant aux policiers plus aucune trace!
Dans le centre-ville les touristes sont présents mais sans la foule et la
cohue que lâon pourrait attendre et cette quiétude est apaisante. La
légende dit quâen 1852 Johann Strauss aurait composé dans cette cité les
premières mélodies de ses valses. Je crois encore entendre ses notes
envoûtantes se faufiler pour rejoindre le fleuve et glisser jusquâà Vienne.
Dans les méandres des petites ruelles pavées jâimagine le bruit des
sabots des cortèges royaux je me représente les parades triomphales
dont les façades qui ont traversé les siècles sont les témoins muets. Pour
ce qui est des quartiers développés sous lâère communiste où résident
70 % de la population ils sont façonnés par lâarchitecture de cette
époque.
Jâessaie de repérer ce lac où Christian et sa femme^33 avaient eu
lâoccasion de bivouaquer lors de leur dernier périple mais je ne le trouve
pas. à proximité de la véloroute je choisis un emplacement dans un
champ à peine caché par les arbres et les hautes herbes. Un vent terrible
se lève vers 22 heures et anime cette première nuit en Slovaquie.
Je reprends la route le matin poursuivi par le souffle impétueux qui
nâa pas faibli et mâéclabousse de feuilles et de brindilles. Dommage que
mon vélo ne soit pas équipé dâune voile qui pourrait me tirer jâaurais
gagné du temps!
Ma boussole interne me pousse à suivre le chemin car je suis toujours
prompt à mâémerveiller de ce que lâaventure me réserve aujourdâhui.
Partir tous les matins sans savoir où je serai le soir câest prendre le
risque de lâauthenticité et du détachement.
Je me retrouve complètement isolé sur une piste empierrée en haut
dâune petite digue. Aucune indication.
Seul.
(^33) Mes hôtes warmshowers à Vienne.