Le Monde - 15.11.2019

(coco) #1

4 |international VENDREDI 15 NOVEMBRE 2019


0123


REPORTAGE
beyrouth ­ correspondance

D


e nombreuses écoles à
Beyrouth ont gardé
leurs portes fermées,
jeudi 14 novembre. La
journée de la veille a été marquée
par de multiples tensions, après la
mort, mardi soir, d’un manifes­
tant, tué par balles, et un entretien
du président Michel Aoun qui a
exaspéré les protestataires. Des
routes ont été bloquées. Le trans­
port des élèves, qui vivent parfois
loin de leurs salles de classe, se fait
en grande partie par des autocars
affrétés par les établissements, et
dans le contexte actuel, ces navet­
tes sont impossibles à assurer.
« De toute façon, je refuse d’en­
voyer mes enfants à l’école dans
ces conditions », lâche, angoissée,
une mère de famille. Depuis le dé­
but du mouvement de contesta­

tion, le 17 octobre, contre l’ensem­
ble de la classe politique, accusée
de corruption et d’incurie, le mo­
ral des foyers qui soutiennent la
colère de la rue fait du yo­yo. Ils
sont perpétuellement tiraillés en­
tre l’espoir de renouveau porté
par le soulèvement populaire et la
hantise d’un effondrement, d’or­
dre économique ou sécuritaire.
« Ma mère partage les revendica­
tions de la révolution, mais elle a
peur pour nous lors des manifesta­
tions, résume Mohamed Hijazi,
un étudiant de 23 ans. On sent
aussi nos parents stressés, à cause
de la situation économique ».
En près d’un mois, les banques
n’ont fonctionné que six jours.
Officiellement, depuis le 12 no­
vembre, elles sont paralysées par
une grève des employés qui dé­
noncent l’agressivité manifestée
par des clients lors des brèves pha­
ses de réouverture. Mais selon

une source du secteur, il s’agit plu­
tôt d’une décision officieuse du
système bancaire, pour se proté­
ger, tant qu’un nouveau gouver­
nement n’est pas formé. Des ma­
nifestants dénoncent, eux, des
pressions pour créer le ras­le­bol
au sein de la population face au
soulèvement.

Crainte d’un manque d’essence
L’affluence avait été massive lors­
que les guichets ont rouvert. Les
restrictions imposées par les ban­
ques, comme le plafonnement
des retraits en dollars (monnaie
couramment utilisée, avec la livre
libanaise) ou le blocage des vire­
ments vers l’étranger, ont renforcé
les peurs des clients. Un contrôle
de facto des capitaux en devises
s’est mis en place, pour garantir
les réserves et éviter un effondre­
ment de la livre. Des sommes im­
portantes sont pourtant sorties

du pays depuis le 17 octobre, ren­
forçant le sentiment d’inégalités.
« Les règles doivent être les mêmes
pour tout le monde », fustige
Serge, 41 ans, qui dirige une petite
entreprise d’importation de systè­
mes de chauffage. Il manifestait,
mercredi, sur la route qui mène au
palais présidentiel de Baabda, blo­
quée par l’armée, contre les pro­
pos tenus par Michel Aoun, la
veille. « Nous n’ouvrons que quel­
ques heures par jour : on ne peut
pas commander de marchandises
ni encaisser ce que paient nos
clients. On attend que les choses se
passent en essayant de laisser le
moins de plumes derrière nous. »
L’absence de liquidités fait les
beaux jours des changeurs au
noir. A l’entrée de Ghobeiry, dans
la banlieue sud de Beyrouth, des
rabatteurs attendent sur un trot­
toir, liasses de billets à la main. Le
dollar, sur ce marché parallèle, est

monté jusqu’à 1 900 livres libanai­
ses (1,14 euro) contre 1 507 selon
l’indexation officielle, en place de­
puis 1997. Hussein, un client, sort
d’une échoppe : « C’est le seul lieu
pour obtenir des dollars. » Il doit
s’acquitter d’un emprunt con­
tracté auprès d’Al­Qard Al­Hassan,
l’institution de microcrédit du
Hezbollah, qui, selon lui, n’accepte
actuellement que des billets verts.
Ailleurs, près du port de Bey­
routh, les clients sont avertis, dans
une station­service, que les cartes
de crédit sont refusées. « On ne
peut pas récupérer l’argent puisque
les banques sont fermées », expli­
que la superviseure, sous le cou­
vert de l’anonymat. « On a aug­
menté nos prix dans la boutique,
car les factures de nos fournisseurs
sont en dollars [plus de la moitié
des biens de consommation sont
importés] », ajoute­t­elle. Lors du
week­end, avec la crainte que l’es­
sence, importée, vienne à man­
quer, elle a vu des clients se ruer
pour acheter des bidons d’eau, les
vider et les remplir de carburant.
« Les Libanais sont coutumiers des
crises, ils prennent leurs précau­
tions. On a vécu tant de conflits,
mais c’est la première fois qu’on vit
une guerre économique. »

Violents incidents
Ce sentiment est partagé par
Rania, qui travaille dans le sec­
teur bancaire. « La pression n’est
pas liée qu’à la crise finan­
cière, mais aussi aux sanctions
américaines contre le Hezbollah.
Washington veut coincer le mou­
vement chiite. Mais pourquoi pu­
nir tout un peuple? », demande­t­
elle, loin de soutenir le parti
armé. Elle espère toujours que le
soulèvement « mènera à un
meilleur futur », malgré l’angoisse
qui affleure sur son visage.
Sa voix se brise quand elle évo­
que la mort d’Alaa Abou Fakhr, un
manifestant, membre du parti du
chef druze Walid Joumblatt, tué
par balles mardi soir sous les yeux
de sa femme et de son fils. L’ar­

mée a annoncé avoir remis à la
justice le soldat qui a ouvert le feu.
D’autres incidents violents ont eu
lieu, mercredi, signe d’une ville en
surchauffe, sur le fil du rasoir : en
banlieue de Beyrouth, à Jab El­Dib,
un homme a ouvert le feu à la ka­
lachnikov contre des protestatai­
res. Il est accusé d’être un partisan
de la formation du président
Michel Aoun. Plus au nord, à Nahr
El­Kelb, des manifestants ont
commencé à ériger un mur dans
un tunnel, avant d’en être délogés
par l’armée. Ils sont soupçonnés
d’être des supporters de Samir
Geagea, chef des Forces libanaises
(FL) et adversaire du chef de l’Etat.
Chacune de ces formations a dé­
menti que ses partisans aient été
impliqués dans ces incidents.
Le soulèvement reste dans son
immense majorité populaire et
spontané, rejetant l’ensemble de
la classe politique. Mais la pré­
sence au sein de la mobilisation de
sympathisants affiliés à des partis
politiques hostiles au président
Michel Aoun et au Hezbollah – qui
refusent toute concession – de­
vient de plus en plus évidente. « Le
temps joue contre le mouvement
populaire, estime Laura Nassar,
une entrepreneuse, qui soutient
les aspirations de la jeunesse. Plus
cela va durer, plus le risque de dis­
sensions au sein du mouvement est
grand, comme celui que des pays
essaient de tirer la couverture à eux
en exploitant le soulèvement. »
laure stephan

Chili : les forces de l’ordre accusées de violences sexuelles


Les ONG dénoncent des dizaines de cas survenus pendant la répression du mouvement social qui a éclaté mi­octobre


santiago ­ envoyée spéciale

T


olérance zéro envers les
violences faites aux fem­
mes. » En publiant ce mes­
sage, lundi 11 novembre sur Twit­
ter, Isabel Plá, la ministre chi­
lienne de la femme et de l’égalité
de genre, a déclenché sans le vou­
loir une vague de colère. « Com­
bien de femmes agressées sexuel­
lement par la police avez­vous ac­
compagnées? », s’indigne une uti­
lisatrice du réseau social.
« Rendez­nous service et démis­
sionnez », enjoint une autre.
La ministre, dont le portrait est
régulièrement placardé sur les
murs de Santiago, la capitale chi­
lienne, accompagné de l’inscrip­
tion « Plá dehors! », est sous le feu
des critiques depuis le début du
mouvement social, mi­octobre.
La mobilisation des Chiliens ne
faiblit pas : ce mardi 12 novembre,
de nouvelles manifestations ont
été organisées partout à travers le
pays, parfois émaillées d’inci­
dents violents. Alors que les ac­
cusations de violences policières
sont de plus en plus nombreuses
et médiatisées, les Chiliens repro­
chent au gouvernement de Sebas­
tián Piñera – le président de droite
au pouvoir depuis 2018 – son
manque de réaction.
En un mois, cinq personnes
auraient été tuées par les forces de
l’ordre et plus de 2 000 blessées,
dont 200 présentent des lésions
oculaires graves. Le dernier bilan

présenté par l’Institut national
des droits humains (INDH), un or­
ganisme public indépendant, est
effarant. « La police chilienne a
toujours réprimé les mouvements
sociaux plus fortement que dans
les autres pays de la région, expli­
que Lucia Dammert, sociologue à
l’université du Chili spécialisée
dans les questions de sécurité,
mais le niveau de violation des
droits de l’homme auquel on as­
siste aujourd’hui est sans précé­
dent depuis la dictature militaire
[1973­1990]. »

Scènes d’humiliation
Parmi les cas recensés par l’INDH,
le nombre de victimes de violen­
ces sexuelles a bondi. En quatre
semaines, au moins 93 person­
nes, parmi lesquelles 23 mineu­
res, ont dénoncé auprès de l’orga­
nisation des « traitements cruels,
inhumains et dégradants avec vio­
lence et connotation sexuelle »
commis par les carabineros – la
police chilienne – et par l’armée,
déployée par le gouvernement
durant les dix premiers jours du
mouvement social. L’INDH a déjà
présenté une cinquantaine de
plaintes pour violences sexuelles
devant la justice.
« Certaines pratiques illégales re­
viennent régulièrement dans les
témoignages, et ce à travers tout le
pays. C’est comme si la police les
avait institutionnalisées », affirme
Danitza Pérez Cáceres, membre
de l’Association des avocates fé­

ministes (Abofem) qui représente
vingt­cinq personnes ayant dé­
noncé des violences sexuelles.
« Les manifestants arrêtés par la
police sont souvent forcés de se
déshabiller entièrement. C’est
quelque chose de complètement
interdit, tant au niveau internatio­
nal que national », explique Ca­
mila Troncoso, également mem­
bre d’Abofem.
Les deux avocates rapportent
également des scènes d’humilia­
tion relatées par leurs clientes :
des jeunes femmes auxquelles on
aurait interdit de remettre leurs
sous­vêtements alors qu’elles ont
leurs règles, par exemple.
Les femmes et la communauté
LGBT – lesbiennes, gays, bi­
sexuels, trans – ont été particuliè­
rement ciblées par ces violences,
selon plusieurs associations. Le
Mouvement homosexuel d’inté­
gration et de libération (Movilh)
dénonce au moins deux viols
commis par les forces de l’ordre

sur des manifestants homo­
sexuels. Josué Maureira, étudiant
en médecine de 23 ans, a dénoncé
publiquement, fin octobre, avoir
été roué de coups par la police.
« J’avais les ongles vernis, alors ils
m’ont traité de “pédé”. (...) Ils ont
baissé mon pantalon et m’ont
agressé sexuellement avec leur
matraque », a témoigné le jeune
homme auprès du média chilien
Cooperativa.
« Nous n’avions jamais reçu d’ac­
cusations de ce type auparavant,
souligne Oscar Rementería, por­
te­parole de Movilh, les forces de
l’ordre ont cru qu’elles pouvaient
agir en toute impunité. » Pour
Roberto Morales, porte­parole
d’Amnesty International au Chili,
« ce niveau de violence, cette vo­
lonté d’humilier et de torturer les
personnes, rappellent des prati­
ques de la dictature militaire ».

« Viol correctif »
La journaliste Erika Montecinos,
fondatrice de l’organisation les­
bienne Rompiendo el Silencio
(« Briser le silence »), estime que
« dans un contexte de fortes ten­
sions, la violence et la répression
envers les femmes et les lesbiennes
augmente. ».
Cinq Chiliennes ont dénoncé
des faits graves (attouchements,
insultes visant leur orientation
sexuelle, détention sans fonde­
ment...) auprès de Rompiendo el
Silencio, explique Erika Monteci­
nos : « Les lesbiennes et bisexuelles

sont sans doute bien plus nom­
breuses que cela à avoir subi des
violences. Beaucoup de femmes
n’osent pas parler, car elles ont
reçu des menaces ». A l’image de
cette jeune femme de 24 ans, qui
dit avoir été menacée, fin octobre
à Santiago, de « viol correctif » – un
crime qui vise à « corriger » la
sexualité de la victime – par plu­
sieurs carabineros.
Les associations féministes et
LGBT contactées par Le Monde
ont tenu à protéger l’anonymat
des Chiliens et des Chiliennes
ayant sollicité leur aide. « Beau­
coup ont peur. Les policiers disent
souvent aux manifestants qu’ils
savent où ils habitent, qu’ils peu­
vent les retrouver, les tuer », expli­
que Danitza Pérez Cáceres.
Pour Oscar Rementería, de l’or­
ganisation Movilh, « le gouverne­
ment s’est montré totalement im­
mobile » face à la répression dans
le pays. Lundi, lors d’une audience
spéciale devant la Cour interamé­
ricaine des droits humains (CIDH)
à Quito (Equateur), les représen­
tants du gouvernement chilien
ont nié toute violation des droits
de l’homme et se sont contentés
de condamner les dommages ma­
tériels causés par les manifesta­
tions. Après l’ONU et les organisa­
tions Amnesty International et
Human Rights Watch, une mis­
sion d’observation de la CIDH
pourrait arriver au Chili la se­
maine prochaine.
aude villiers­moriamé

Les femmes et
la communauté
LGBT ont été
particulièrement
ciblées par
ces agressions,
selon plusieurs
associations

« Nos parents
ont peur pour
nous lors des
manifestations
et sont stressés
par la situation
économique »
MOHAMED HIJAZI
étudiant

c’est ce qui s’appelle un raté. En accor­
dant, mardi 12 novembre, une interview fil­
mée à des journalistes de la presse libanaise,
après deux discours où il était apparu raide
et compassé, le président libanais, Michel
Aoun, espérait, sinon raisonner la rue, du
moins capter son attention. Mais ses pro­
pos ont eu l’effet inverse. Incapable de mas­
quer son agacement vis­à­vis des manifes­
tants, l’ex­général de 84 ans a conduit à un
nouveau durcissement du mouvement de
protestation. Toute la journée de mercredi,
des centaines de personnes sont venues
crier leur colère aux abords du palais prési­
dentiel, situé à Baabda, sur les hauteurs de
Beyrouth. Les blocages de routes, qui
avaient cessé il y a plus d’une semaine, ont
recommencé de plus belle, entraînant des
heurts qui ont fait un mort, mardi soir, dans
la banlieue de la capitale.
Les protestataires se sont sentis insultés
par un passage de l’entretien où le chef de
l’Etat déclare que « s’ils ne sont pas contents
des gens au pouvoir, ils peuvent émigrer ».
Cette formule, très malvenue dans un pays
marqué par le déracinement forcé de ses

jeunes, obligés de s’expatrier pour trouver
un emploi, consacre la rupture entre la rue
et le dirigeant octogénaire. « Est­il permis à
un président de dire à son peuple : “Foutez le
camp”? », s’insurge Ghada, une quadragé­
naire au chômage, venue manifester à
Baabda, et dont l’une des filles est récem­
ment partie étudier en France. « Aoun, qui a
bataillé trente ans pour parvenir à son poste,
a ruiné toute sa crédibilité en une heure », es­
time Yasser, un journaliste.

Maintien au pouvoir de son gendre
Au cours de l’entretien, comme durant ses
trois précédentes interventions depuis le
début de la crise, l’ancien chef de l’armée li­
banaise a assuré comprendre les doléances
des contestataires, notamment leur aspira­
tion à un Etat de droit, purgé de toute cor­
ruption. Mais il a rejeté leur revendication
fondatrice, la formation d’un gouverne­
ment composé exclusivement de techno­
crates indépendants, affirmant qu’un cabi­
net mixte, « techno­politique », avait sa fa­
veur. « Où est­ce que je peux aller les chercher
[ces indépendants]? Sur la Lune ?, a­t­il iro­

nisé. Existe­t­il des Libanais qui ne soient affi­
liés à aucun parti politique? » Cette position
rejoint celle de son principal allié, le mouve­
ment chiite Hezbollah, qui redoute de faire
les frais d’un exécutif neutre, où il ne serait
pas représenté. Elle ouvre la voie à un main­
tien au pouvoir de son gendre, le ministre
des affaires étrangères, Gebran Bassil, la
bête noire des révoltés libanais.
A plusieurs reprises, dans l’interview, le
chef de l’Etat s’est prévalu de son « histoire »,
référence à sa lutte contre l’occupation sy­
rienne du Liban, à la fin de la guerre civile,
en 1989­1990, avant son exil en France. Or,
les jeunes à la pointe de la fronde n’ont pas
vécu cette période et la connaissent mal, ce
dont Michel Aoun a semblé s’offusquer. Un
autre signe de sa déconnexion avec le ter­
rain. « Tous ces gens qui n’en font qu’à leur
tête, je n’ai jamais vu ça, en période de paix
comme de guerre », a maugréé le vieux pré­
sident. « C’est ce qu’on appelle une révolu­
tion », a répondu l’un des journalistes qui
l’interrogeaient, sourire en coin.
benjamin barthe
(beyrouth, correspondant)

Entre la rue et le président Aoun, la rupture est consommée


La vie des Libanais paralysée par le blocage politique


Ecoles fermées, restrictions bancaires et manque de liquidités sont devenus le quotidien depuis la contestation


B O L I V I E
Un mort dans des heurts
entre partisans d’Evo
Morales et la police
Un jeune homme de 20 ans a
été tué par balle lors d’affron­
tements entre partisans de
l’ex­président de gauche Evo
Morales et la police, dans l’est
de la Bolivie, a annoncé jeudi
14 novembre une source mé­
dicale à des médias locaux.
La Bolivie est en proie à
de violents affrontements
depuis l’élection présidentielle
fin octobre. Après avoir pro­
clamé sa victoire malgré les
accusations de fraudes, Evo
Morales a démissionné. La
deuxième vice­présidente du
Sénat, Jeanine Añez, s’est pro­
clamée mardi présidente par
intérim. Le bilan des violences
électorales en Bolivie
s’élève à huit morts. – (AFP.)

T U N I S I E
L’islamiste Rached
Ghannouchi élu
président du Parlement
Rached Ghannouchi, 78 ans,
chef historique du parti d’ins­
piration islamiste Ennahdha,
arrivé en tête des législatives
en Tunisie, a été élu mercredi
13 novembre à la tête du Parle­
ment. Sa victoire remportée
dès le premier tour à la majo­
rité absolue, avec 123 voix
sur 217, a été permise grâce à
un accord avec le parti libéral
Qalb Tounes, de l’homme
d’affaires controversé Nabil
Karoui. Cette élection arrive
au moment où Ennahdha
se prépare à annoncer,
d’ici à vendredi, le nom de
la personnalité choisie pour
former un exécutif. – (AFP.)
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