Lundi 14 octobre 2019
http://www.lesechos.fr
Christophe Palierse
@cpalierse
Avec Anne Drif
@ANNDRIF
La mise en Bourse du groupe Française
des Jeux (FDJ), dont la part de l’Etat à son
capital doit être ramenée de 72 % à 20 %
environ, se précise, le lancement de la
souscription étant désormais fixé au
7 novembre. « Les Français et les investis-
seurs pourront souscrire à des actions FDJ
entre le 7 et le 20 novembre », a annoncé le
ministre de l’Economie, Bruno Le Maire,
dans le « Journal du dimanche », avant
d’ajouter : « Je souhaite que cette privatisa-
tion soit un succès populaire et que le plus
grand n ombre y participe. » U n credo que le
ministre martèle depuis l’inscription du
projet de privatisation de l’opérateur
public de jeux de loterie et de paris sportifs
dans la loi dite Pacte.
De fait, la préparation de son volet bour-
sier est désormais dans sa dernière ligne
droite. Le dossier d’enregistrement devrait
être déposé, dit-on, auprès de l’Autorité des
marchés financiers (AMF) le 17 octobre. Le
lendemain, la direction de la FDJ – en pre-
mier lieu sa PDG, Stéphane Pallez, récem-
ment reconduite dans ses fonctions – tien-
drait une conférence de presse, puis une
réunion avec les analystes. Ces derniers
avaient déjà eu droit, courant septembre, à
une présentation de l’entreprise, avec un
éclairage sur son plan stratégique 2025.
S’agissant de sa privatisation, Stéphane
Pallez a récemment indiqué, sur BFM Busi-
ness, que le gouvernement souhaite en tirer
« plus d’un milliard d’euros ». Il s’agit là tou-
tefois d’un vieux chiffrage, l a valorisation d e
la FDJ restant encore à caler avec le prix de
l’action. « Donner un objectif revient à fixer
une limite, et je ne veux pas fixer de limite à
notre ambition », observe de surcroît Bruno
Le Maire, interrogé sur le chiffre. Selon une
source bancaire, la FDJ serait valorisée à
plus de 3 milliards d’euros.
Conditions aux particuliers
A contrario, le ministre de l’Economie lève
un coin de voile dans l’hebdomadaire domi-
nical sur les conditions faites aux particu-
liers pour rendre l’opération populaire :
« sous réserve de validation » par l’AMF, le
gouvernement entend ainsi accorder une
action gratuite pour dix actions achetées, si
ces actions sont conservées dix-huit mois.
Bruno Le Maire « souhaite, par ailleurs,
qu’une décote de 2 % sur le prix de l’action
achetée soit appliquée ». L’actionnariat des
salariés e t des détaillants, dont les buralistes,
sera également favorisé, confirme le minis-
tre de l’Economie. Autre confirmation :
aucun actionnaire ne pourra prendre plus
de 10 % du capital, sans l’accord de l’Etat.
Ce dernier rappelle également quelques
lignes directrices de la privatisation de la
FDJ. Ainsi, l’Etat « conservera l’intégralité des
J
CAC 40
5.665,48 points
1,7315 % J
DOW JONES
26 .816,59 points
1,20 74 % n
EURO/DOLLAR
1,10 37 $
-2,2201 % n
ONCE D’OR
1.479,15 €
-1,047 % J
PÉTROLE (BRENT)
60 ,51 $
1,64 62 %
DEVISES EUR/GBP0,87 25 EUR/JPY1,1961EUR/CHF1,1007 GBP/USD1,2652USD/J PY1,08 35 USD/CHF0,99 74 TAUXEONIA-0,467LIFFE EURIBOR 3 MOIS-0,418OAT 10 ANS-0,2 236 T- BONDS 10 ANS1,
JEUX
Jean-Philippe Louis
@JPhLouis
Peu à peu, la balance vacille du mauvais
côté pour l’initiative Libra. Après PayPal il
y a quelques jours, des sociétés comme
Visa, MasterCard, eBay et Stripe ont
annoncé qu’e lles se retiraient du projet de
cryptomonnaie de Facebook. Ces défec-
tions ont pour point commun de concer-
ner principalement des sociétés de paie-
ment. Dans un communiqué, MasterCard
dit rester ainsi « concentré » sur sa propre
stratégie et ses « propres » efforts, visant à
« permettre l’inclusion financière dans le
monde ». Elle dit continuer à « surveiller de
près » les efforts de Libra, estimant que
l’initiative « présente des avantages poten-
tiels ». De son côté, le géant du paiement en
ligne Stripe déclare rester ouvert à une col-
laboration future.
Lettre des sénateurs
Mais, quand bien même ces sociétés ne fer-
ment pas complètement la porte, ces aban-
dons entachent forcément la crédibilité du
projet. D’autant qu’ils interviennent juste
avant la pose de la première pierre officielle
du projet : les membres de Libra doivent se
Privatisation de la Française des Jeux :
la souscription sera lancée le 7 novembre
recettes fiscales et sociales » qu’elle verse, soit
3,5 milliards d’euros par an, ce montant pou-
vant même augmenter avec la croissance de
l’entreprise. De même, le secteur des jeux
d’argent est doté d’une nouvelle régulation
avec la mise en place programmée d’une
Autorité nationale des jeux indépendante.
Interrogé, par a illeurs, par le « Journal d u
dimanche » à propos d’Aéroports de Paris,
le ministre de l’Economie a déclaré
qu’« aucune d écision ne sera prise avant la fin
du processus » de référendum.n
Selon une source bancaire, le groupe public serait valorisé à plus de 3 milliards d’euros. Photo Denis/RÉA
rencontrer ce lundi en vue de réaffirmer
leur engagement dans le cadre de la signa-
ture d’une charte officielle.
Depuis quelques jours, la pression des
autorités s’était accentuée autour des s ocié-
tés de paiement, celles-là mêmes qui quit-
tent le projet en masse aujourd’hui. Ces
dernières auraient beaucoup plus à perdre
si la monnaie virtuelle de Facebook s’avé-
rait ne pas être fiable. Mardi dernier, Stripe,
Visa et MasterCard ont reçu une lettre de
deux sénateurs américains les mettant en
garde : Facebook « n’a pas fourni de plan
clair sur comment empêcher Libra de facili-
ter le financement d’activités criminelles et
terroristes, déstabiliser le système financier
mondial, interférer avec les politiques moné-
taires ou exposer les consommateurs à des
risques qui n’affectent aujourd’hui que des
investisseurs professionnels », dit la missive
publiée par le site spécialisé The Verge. « Si
vous restez dans le projet, vous pouvez vous
attendre à des examens poussés de la part des
régulateurs non s eulement d’activités de paie-
ment liées à Libra, mais aussi de toutes vos
activités de paiement. »
L’association Libra est composée d’une
vingtaine d’organisations dont Facebook. Si
les sociétés de paiement se retirent, des
entreprises comme Uber, Lyft, Coinbase ou
Spotify restent bel et bien dans le projet,
pour l’instant.n
Les grandes sociétés de paiement
se retirent du projet Libra
Enrique Moreira
@EnriqueMoreira
Quelques heures après la publication
d’un rapport accablant sur la certifica-
tion du 737 MAX, Boeing a annoncé
avoir retiré à son PDG, Dennis Mui-
lenburg, sa fonction de président,
acquise en mars 2016. Le dirigeant con-
serve toutefois son poste de directeur
général, qu’il occupait depuis 2015, et sa
place au conseil d’administration.
Si ce dernier a renouvelé sa confiance
dans Muilenburg, il a également pro-
mis « une surveillance active » des per-
formances de son directeur général. Les
analystes y voient le signe de la pression
que subissait le conseil d’administra-
tion pour réussir à surmonter les obsta-
cles réglementaires et a paiser les p réoc-
cupations des clients, des pilotes et des
passagers en matière de sécurité, dans
le cadre de la crise liée au 737 MAX.
L’administrateur David Calhoun,
soixante-deux ans, cadre de Blackstone
Group, assurera la succession en tant
que président non-exécutif, a précisé
Boeing dans un communiqué diffusé
vendredi après-midi. Pour Richard
Aboulafia, analyste en aérospatiale
chez Teal Group, la nomination de ce
dernier permet d’apporter « stabilité et
continuité ». Mais, « s’il ne s’agit pas d’un
remaniement en profondeur [de l’orga-
nisation de Boeing, NDLR], cela ouvre la
possibilité à des changements plus pro-
fonds », ajoute l’analyste.
Le constructeur américain prévoit
d’ailleurs de nommer à court terme un
nouvel administrateur ayant une
grande expérience et expertise en
matière de sécurité. Celui-ci siégera au
conseil d’administration ainsi qu’au
nouveau comité de Boeing dédié à la
sécurité aérospatiale.
Le régulateur aérien
américain dans la tourmente
La dissociation des fonctions doit éga-
lement permettre à Dennis Mui-
lenburg d’avoir une « concentration
maximale » sur la supervision des acti-
vités de l’avionneur au quotidien.
D’autant plus que l’interdiction de vol
des 737 MAX, best-seller de Boeing,
approche maintenant les sept mois, et
aucune d ate sur s a remise en s ervice n’a
pour l’heure été avancée.
Or, la facture a déjà grimpé sérieuse-
ment. Pour l’heure, le constructeur
aéronautique a simplement baissé sa
cadence de production, d e 52 à
42 appareils par mois. Mais sans
réduction des effectifs, cette décision a
déjà entraîné un surcoût de 1,7 milliard
de dollars au deuxième trimestre. A
cela s’ajoute une provision de 5,6 mil-
liards passée sur les comptes afin
d’indemniser les clients du 737 MAX.
De fait, Boeing a ainsi réalisé les pires
résultats trimestriels de son histoire
cet été, avec une perte nette de 2,9 mil-
liards de dollars.n
Le PDG
de Boeing perd
sa fonction
de président
AÉRONAUTIQUE
FINANCE
L’administrateur
David Calhoun, 62 ans,
cadre de Blackstone
Group, assurera la
succession en tant que
président non-exécutif,
a précisé Boeing.
AbbVie^23
Airbus 20
Alizés 22
Aperam 44
ArcelorMittal 44
ArianeGroup 22
Aston Group 22
BeIN Sports 25
Canal+^25
Clair Group 22
CNN 26
Crédit Agricole SA 44
Dassault^20
Fox 26
Interpublic^26
Janssen 23
KNDS^20
Mediapro 25
Mediaset 25
Myriade 29
Natixis^44
Nissan 18
Omnicom^26
Publicis 26, 44
Renault^44
Rheinmetall 20
RMC Sport 25
Safran 20
Saint-Gobain 21
SAP 26
Société Générale 44
Thomas Cook 10
Tresorio 27
Vivendi 25
WPP^26
Y Combinator 27
AVIS FINANCIERS
Crédit Lyonnais^22
Valbiotis 21
=
LES ENTREPRISES
CITÉES
l’essentiel
Une radioscopie du système
productif français pour tenter
de relancer la machine
Dans le cadre du projet de Pacte productif
lancé en avril, Bercy a fait travailler
ses statisticiens pour saisir l’évo-
lution depuis vingt ans des
paramètres vitaux de la pro-
duction hexagonale. // P. 21
L’ industrie chimique
prête à « tirer les
leçons » de Rouen
Après la catastrophe (photo), le
président de la fédération de l’indus-
trie chimique française juge la réglemen-
tation actuelle suffisante mais se dit prêt à
améliorer la surveillance et la gestion du
stockage des produits dangereux. // P. 19
Crédit Mutuel Arkéa : un projet
de divorce semé d’embûches
La volonté politique des protagonistes
est intacte. Mais après une semaine mou-
vementée pour le groupe de ban-
cassurance français, de nom-
breuses questions restent en
suspens. Revue de détail.
// P. 32
Les actions au « ticker »
intelligent rapportent
plus que les autres
Des économistes de l’université
de Pomona montrent que les socié-
tés dont le ticker – c’est-à-dire le code uti-
lisé en Bourse – retient l’attention des
investisseurs ont, s ur la durée, un meilleur
Philippe Lopez/AFP parcours boursier que les autres. // P. 33