Les Echos Lundi 14 octobre 2019 PME & REGIONS// 29
innovateurs
65 millions d’euros l’extension de
ses installations de Geelong, près de
Melbourne. En septembre, cette
politique d’investissement s’est
poursuivie par l’agrandissement de
son unité d’Albacete, à 300 km au
sud de Madrid. Moyennant 14 mil-
lions d’euros d’investissement,
14.000 tonnes supplémentaires de
malt y seront produites, portant la
capacité totale du groupe en Espa-
gne à 350.000 tonnes, l’équivalent
de 85.000 hectolitres de bière. Il
s’agit pour le groupe de s’assurer un
approvisionnement 100 % local en
céréales. « Nous souhaitons réduire
notre impact environnemental, tout
répondant à la demande des Espa-
gnols et des touristes pour des bières
plus typées, voire sans alcool », expli-
que Olivier Parent, directeur géné-
ral de Malteurop.
Phénomène mondial
La tendance n’est pas propre à
l’Europe. Il y a quelques semaines,
la coopérative a annoncé la créa-
tion d’une nouvelle malterie à Meo-
qui, dans l’Etat de Chihuahua, au
Mexique. Selon le directeur géné-
atterrir et décoller le biréacteur
d’affaires Pilatus PC-24 qui peut
transporter jusqu’à 10 passagers.
L’avionneur suisse attendait cette
infrastructure pour faire de JG Avia-
tion un centre de référence de son
dernier-né lancé il y a cinq ans.
Les deux entreprises coopèrent
en effet depuis 20 15. Centre de
maintenance européen du cons-
tructeur suisse de jets privés depuis
lors, la société a réalisé 350 inter-
ventions sur des appareils PC-6,
PC-7 et PC-12 en 2018, ce qui a repré-
senté 60 % de son activité (1,6 mil-
lion d’euros de chiffre d’affaires
2018, et 1,9 million attendu pour
2019), contre 40 % pour d es avions à
pistons. Avec son hangar flambant
neuf et très sécurisé, elle vise 70 %
d’activité pour Pilatus en 2019.
Monique Clémens
— Correspondante à Besançon
Depuis 1912, le petit aérodrome
Saint-Adrien se cache au bout d’un
chemin situé à quelques kilomètres
de Gray (Haute-Saône), 12.000 habi-
tants. JG Aviation est implantée là
depuis sa création en 1980. L’entre-
prise de maintenance et de répara-
tion d’avions de tourisme et d’affai-
res vient de terminer un chantier
d’agrandissement dans lequel elle a
investi 2,5 millions d’euros. Proprié-
taire de la piste, le département, aidé
par la région, a investi 1,8 million
d’euros pour l’élargir et l’allonger
afin que l’entreprise puisse faire
BOURGOGNE-
FRANCHE-COMTÉ
La société de mainte-
nance d’avions privés
vient d’investir
2,5 millions d’euros
pour pouvoir accueillir
le PC-24 Pilatus.
riot, commune proche de Chalon-
sur-Saône (Saône-et-Loire), porte
bien son nom. En vieux français,
frairie signifie une festivité consa-
crée au divertissement et à la bonne
chère. Anciennement connu sous le
nom d’Euro Dispal, Frairie de Bour-
gogne conçoit et fabrique des plats
cuisinés régionaux, des terrines,
mais aussi des soupes, des prépara-
tions véganes et bio. L’entreprise
réalise de 2,5 millions d’euros de
chiffre d’affaires et emploie 15 sala-
riés. « Dans ma stratégie d’acquisi-
tion, c’est exactement le type de
société que je recherche, car elle a une
taille très humaine et possède un vrai
savoir-faire qui complète mon offre »,
explique Arnaud Sabatier. La pro-
duction de l’entreprise se mariera
donc très bien avec celle du niver-
nais Terrines du Morvan, à Onlay
(Nièvre), qui élabore une gamme
très large de pâtés et des plats cuisi-
nés en bocaux et qu’avait racheté
Salaisons Sabatier en 2011. Mais pas
seulement. Elle l’enrichira avec une
préparation bio et sans viande.
La quête des IGP
« La viande est bloquante pour les
acheteurs étrangers, voilà pourquoi
nous ne réalisons que 1 % de nos ven-
tes à l’exportation sur les plus de
20 millions d’euros de chiffre d’affai-
res consolidé que nous atteignons
annuellement », regrette le charcu-
tier. L’apport de produits, tels que
soupes et terrines uniquement à
base de légumes, devrait ainsi
Date de création : 2017
DG : Luc Talini
Effectif : 4 personnes
Secteur : R&D
Chantal Houzelle
@HouzelleChantal
C’est le premier instrument
dédié à la recherche capable de
visualiser, compter et contrôler,
en temps réel et sans mar-
quage, des nanoparticules
vivantes, comme les virus. Bap-
tisé « Videodrop », ce dispositif
optique e st lancé c e lundi à Nan-
tes, lors du 2e Congrès de la
Société française des vésicules
extracellulaires, par Myriade.
Créée fin 2017, la jeune entre-
prise parisienne a été portée s ur
les fonts baptismaux par Quat-
trocento, qui a pour vocation
d’aider les chercheurs académi-
ques d ans les sciences de l a vie à
transformer leurs inventions
en produits commercialisés.
Comment est né le Videodrop?
Il a été inventé par Claude Boc-
cara, professeur à l’Institut Lan-
gevin et expert en interféromé-
trie optique, à la demande de sa
sœur, Martine Boccara, virolo-
gue à l’IB ENS, qui cherchait
une méthode simple et robuste
de comptage des virus dans les
échantillons d’eau de mer pré-
levés par l’expédition Tara
Océans. « Il a réussi à transfor-
mer un microscope de base en
interféromètre capable de visua-
liser des objets biologiques de
taille inférieure à 200 nanomè-
tres. C’est une vraie innovation
de rupture », assure Luc Talini,
directeur général de Myriade et
de Quattrocento qui a investi
1,4 million en amorçage.
1,1 million d’euros visé
Cinq prototypes de Videodrop
ont été testés, notamment par
Eligo Bioscience pour la pro-
duction des phages destinés à
se substituer aux antibiotiques.
Avec ce dispositif lancé au prix
de 24.850 euros – ordinateur,
logiciel et installation com-
pris –, la société cible d’abord la
R&D, en particulier la thérapie
génique et cellulaire, pour vali-
der sa technologie en multi-
pliant les publications scientifi-
ques. « D’ici à deux ans, nous
sortirons une version dédiée au
contrôle qualité », projette-t-il.
Fin 2019, Myriade lancera
une opération de crowdfun-
ding sur Wiseed à hauteur de
400.000 euros. « Pour complé-
ter ce premier tour de table à
1,1 million, nous ferons appel à
des business angels et au fonds
French Tech Seed », annonce-
t-il. En 2020, la start-up espère
vendre 40 Videodrop. n
LA TECHNOLOGIE MYRIADE
Myriade
Videodrop, le premier outil
qui visualise les virus
Date de création : 1970
Présidente : Michèle Marin
Effectif : 85 0 personnes
Secteur : agronomie
Laurent Marcaillou
— Correspondant à Toulouse
Le centre de l’Inra à Toulouse
vient d’inaugurer une halle
technique d’agroécologie et le
nouveau bâtiment du labora-
toire Génétique, physiologie et
systèmes d’élevage, totalisant
un investissement de 3,9 mil-
lions d’euros financés par la
région Occitanie et l’Etat. La
halle technique - 1,5 million -
témoigne du regain d’intérêt
pour l’agriculture durable.
Equipée d’une chambre froide,
d’une salle de battage et de
broyage, d ’étuves p our s écher la
récolte, elle permet de traiter l es
échantillons de plantes, bois et
sols dans un lieu unique avant
leur analyse en laboratoire.
Jusque-là, broyeurs et étuves
étaient placés dans les labora-
toires, rendant leur utilisation
complexe. Cette halle traitera
les échantillons de trois unités
de recherche : Agroécologie,
innovation et territoires (Agir),
Dynamiques et écologie des
paysages agriforestiers (Dyna-
for) et Laboratoire des interac-
tions plantes-microorganis-
mes (LIPM), ainsi que l’unité
expérimentale des grandes cul-
tures d’Auzeville. « La création
de la halle technique est un signe
que les travaux de recherche en
agroécologie méritent des condi-
tions meilleures », se félicite Phi-
lippe Debaecke, responsable de
l’équipe Variétés et systèmes de
culture pour une production
agroécologique (Vasco) du
laboratoire Agir. « Il y a de plus
en plus d’appels d’offres de
recherche dans ce domaine et
nous bénéficions de la transition
agroécologique de l’Inra. »
Diversité végétale
Le centre toulousain héberge le
pôle national de recherche sur
le tournesol et mène le projet
Sunrise visant à l’adapter à la
sécheresse. Les unités d’agroé-
cologie étudient d’autres modes
de culture pour réduire ou sup-
primer les engrais et phytosani-
taires, en associant certaines
plantes dans le champ. Les légu-
mineuses fixant l’azote de l’air
dans le sol, l’Inra essaie d’asso-
cier le pois au blé pour en aug-
menter la teneur en protéines et
réduire les mauvaises herbes
grâce au couvert végétal.n
Une halle technique qui
va booster l’agroécologie
byleguistin-Inra
appuyer la commercialisation, à
l’international comme en France,
dans les circuits végétalistes et bio
que cet entrepreneur de quarante-
huit ans – et cinquième génération
aux commandes de l’entreprise – est
en train de cibler. En attendant,
Arnaud Sabatier vend ses fabrica-
tions à 70 % en grande distribution
et le reste chez des grossistes spécia-
lisés comme Chazal Dole qui les dis-
tribue dans le réseau des bouche-
ries, charcuteries, traiteurs et
épiceries fines. Il espère décrocher,
début 2020, une indication géogra-
phique protégée (IGP) pour son jam-
bon blanc de Bourgogne et réfléchit
à faire les démarches aussi pour son
jambon sec du Morvan élaboré par
l’entreprise Ducerf. n
ral, « plusieurs dizaines de millions
d’euros » seront investis pour cons-
truire ce site, capable de produire
120.000 tonnes d’ingrédients à par-
tir de 2021. L’unité doit approvision-
ner le géant Heineken, qui entend
surfer sur la croissance du marché
mexicain de la bière, estimé à 5 %
pour les prochaines années. Là
encore, cette hausse doit engendrer
un essor des cultures d’orge, struc-
turellement déficitaires. « Même à
2.000 mètres d’altitude, le climat est
favorable à ces céréales. Ce dévelop-
pement permettra des rotations de
cultures plus importantes. À terme,
Heinekein souhaite assurer 90 % de
ses approvisionnements au niveau
local », poursuit Olivier Parent.
En parallèle, Malteurop finalise
la certification bio de sa malterie
d’Aire-sur-la-Lys, dans le Pas-de-
Calais. Et ce, afin de répondre à la
demande des grands brasseurs
mais aussi aux besoins de brasse-
ries artisanales, aujourd’hui au
nombre de 1.600 dans l’Hexagone.
Pour satisfaire ce segment, Malt-
europ vient de conclure un partena-
riat avec la Malterie du Château, un
fabricant belge de malts spéciaux.
En France, le marché des bières
artisanales p èse déjà plus de
300 millions d’euros, soit 6 % du
total. Aux Etats-Unis, cette part
atteint déjà 11 %, selon le cabinet
d’études Xerfi.n
Guillaume Roussange
—Correspondant à Amiens
La lame de fond du bio et du local
met le marché de la bière en effer-
vescence. Symbole de ce phéno-
mène : une demande toujours crois-
sante pour des malts d’origine
locale, voire biologiques. Pour y
répondre, Malteurop, l’un des
géants mondiaux du secteur, multi-
plie les investissements afin
d’accompagner les brasseurs indus-
triels, mais aussi artisanaux, dans
leur développement. En 2018, la
filiale de Vivescia (3,2 milliards de
CA, 7.500 collaborateurs), basée à
Reims (Marne), a ainsi consacré
HAUTS DE FRANCE
Le spécialiste rémois
du malt cherche
à accompagner
la croissance du
marché des bières
locales ou biologiques
dans le monde.
Après l’Australie,
il investit en Espagne,
au Mexique et propose
de nouvelles gammes
en France.
Malteurop veut faire croître
la production de malt local
L’usine de Malteurop à Albacete, en Espagne. Photo DR
Les Salaisons Sabatier complètent
leur carte de produits du terroir
JG Aviation emploie 19 salariés et
s’apprête à recruter une douzaine
de techniciens aéronautiques.
Un siège ajustable
Car Gilbert Salfati, l’un des deux
créateurs de l’entreprise, toujours
aux commandes, a d’autres projets.
Fin 2018, il avait accueilli au capital
deux autres passionnés d’avions – le
Belge Antoine Cornet de Ways-
Ruart, PDG, et l’Italien Mickael de
Piccioto. Ils comptent sur lui pour
lancer une dernière impulsion
avant son départ en retraite. Gilbert
Salfati espère notamment décro-
cher le marché de la maintenance de
certains appareils des armées fran-
çaises. Il se prépare aussi à envoyer
ses techniciens sur sites pour de la
maintenance courante. JG Aviation
s’est par ailleurs lancé dans la con-
ception et la fabrication, par des
sous-traitants locaux, de sous-en-
sembles pour l’aéronautique. Son
premier produit est un siège ajusta-
ble pour les avions Pilatus, dont le
prototype vient d’être validé. « Nous
espérons une certification pour fin
2019 », confie Gilbert Salfati.n
JG Aviation se prépare à la
maintenance des avions PC-24
Asics se pose
dans le Gard
OCCITANIE Le fabricant
d’équipements sportifs Asics a
inauguré en fin de semaine
dernière à Garons, dans le
Gard, sa nouvelle plate-forme
logistique qui desservira le
sud de l’Europe. Le bâtiment
de 1 8.000 mètres c arrés
embauchera une cinquantai-
nes de personnes dans les
trois ans à venir, en plus des
65 emplois actuels. Un second
bâtiment est déjà envisagé.
en bref
20.000 arbres de
plus à Bordeaux
NOUVELLE AQUITAINE Le
maire de Bordeaux, Nicolas
Florian, a annoncé le projet de
planter 20.000 arbres d’ici
à 2025 pour limiter les îlots de
chaleur. Un nouveau règle-
ment permettra aussi de mieux
protéger les 46.000 arbres
actuels. Le maire a précisé que
des entreprises ont déjà écopé
de 40.000 euros d’amende
pour des dégâts de chantier.
1,6
MILLION D’EUROS
Le chiffre d’affaires 2018
de JG Aviation.
LE PROJET INRA OCCITANIE-TOULOUSE
Didier Hugue
—Correspondant à Dijon
Frairie de Bourgogne, que vient de
reprendre Arnaud Sabatier à Allé-
LA PME À SUIVRE
BOURGOGNE-
FRANCHE-COMTÉ
Après l’ardennais
Rethel Charcuterie,
acquis en début
d’année, l’entreprise
dijonnaise ajoute avec
Frairie de Bourgogne
une sixième entreprise
à sa fédération de PME.