Le Monde - 03.10.2019

(Michael S) #1
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JEUDI 3 OCTOBRE 2019 france| 15

A Clermont, l’université peine à


faire réussir ses étudiants fragiles


En 2018, plus de 600 étudiants ont suivi un parcours renforcé en droit,


éco­gestion ou Staps. Peu d’entre eux sont passés en deuxième année


S


ur le papier, les premiers
pas de Marion à l’univer­
sité ont été un échec. La
jeune femme, en dépit du
parcours renforcé qu’elle a suivi,
n’a pas réussi à valider sa première
année de licence de droit à l’uni­
versité Clermont Auvergne. Mais
cette étudiante de 19 ans ne voit
pas les choses ainsi : « Je m’en serais
toujours voulu de ne pas avoir
essayé. Et ça m’a beaucoup servi. »
Elle ne rêve plus de devenir
avocate et a décidé de changer de
voie. En septembre, elle a fait sa
rentrée en IUT (institut universi­
taire de technologie).
Marion fait partie des « oui si »,
comme les appelle la plate­forme
Parcoursup lorsqu’elle donne à
chacun ses réponses d’affecta­
tion. Entendez : « oui », vous êtes
admis à l’université, mais vous ne
remplissez pas les prérequis,
donc ce sera seulement « si » vous
suivez un parcours particulier.
Grande nouveauté de Parcour­
sup lors de son lancement
en 2018, ces parcours renforcés
étaient censés limiter les risques
de décrochage et d’échec pour les
candidats au niveau jugé insuffi­
sant. Mais pour Marion, cela n’a
pas suffi : « Je me suis accrochée,
mais j’ai bien vu que cela n’allait
pas être possible », raconte cette
bachelière professionnelle de la
voie gestion­administration.

Plus de réussite en Staps
A l’université Clermont Auvergne,
la moitié des vingt­sept licences
ont mis en place ce dispositif dès


  1. La quasi­totalité y a recours
    en cette rentrée. En sciences, en
    droit­économie­gestion, ou en­
    core en sciences et techniques des
    activités physiques et sportives


(Staps), quelque 625 étudiants


  • soit entre 15 % et 25 % des pro­
    mos de première année – ont
    suivi des modules supplémentai­
    res (disciplinaires, méthodologi­
    ques, etc.) l’année passée. Pour les
    Staps, le résultat est important :



  • 10 points de réussite. Et ce, avec
    le même recrutement, sans sélec­
    tion à l’entrée puisque l’université
    auvergnate a pu aller jusqu’au
    bout de sa liste de candidatures.
    Nasser Hammache, le directeur
    de la faculté, a bien en tête ce chif­
    fre en accueillant une vingtaine
    d’étudiants en parcours renforcé,
    le 19 septembre, sur le campus des
    Cézeaux, entre volcans et barres
    d’immeubles. Des jeunes parfois
    un peu « surpris » d’avoir été ainsi
    orientés, alors qu’une grande par­
    tie d’entre eux ont réussi un bac
    général et obtenu une mention
    « assez bien ». « Attention, ce n’est
    pas un gage de réussite, les met en
    garde M. Hammache. On part de
    loin, souligne­t­il. Nous étions à
    37 % de réussite en première année,
    là on est arrivé à 47 %. »
    Pour Lucas, qui repique sa pre­
    mière année, le soutien supplé­
    mentaire n’a pas été suffisant. Le
    problème était ailleurs, d’après le
    bachelier technologique. C’est le
    « travail personnel » qui lui a
    manqué. Il dit avoir « appris de
    [ses] erreurs » et compte bien
    passer le cap. Pour Nour, diplô­
    mée d’un bac scientifique obtenu
    ric­rac, les heures de soutien ont,
    à l’inverse, été « vraiment utiles »
    dans la dernière ligne droite pour
    valider sa première année de
    licence de justesse, avec 10 sur 20.
    Après avoir suivi le parcours
    renforcé en droit – comme 120
    étudiants de sa promo –, Khadija a
    obtenu un 13,7 sur 20. La jeune


femme de trente ans, en recon­
version professionnelle après
dix ans d’exercice comme aide­
soignante, y a vu une vraie
« béquille », pour « approfondir les
cours » ou « apprendre à structu­
rer une copie » en petits groupes.
Mais elle constitue plutôt l’ex­
ception. En droit, moins de 10 %
des jeunes en « oui si » ont validé
leur année. Dans cette discipline,
comme en économie ou en scien­
ces, le constat est partagé : ces
parcours obligatoires de soutien
n’ont eu aucun effet sur le taux de
réussite en première année. « On
ne s’attendait pas à un change­
ment radical, confie Isabelle
Canet, directrice pédagogique des
licences scientifiques. Mais cela a
servi à certains étudiants comme
un encadrement supplémentaire
bienvenu. » Le taux de passage en
deuxième année y demeure de
50 %, comme en droit.
La gamme d’étudiants qui faisait
déjà grimper le « thermomètre »
officiel des 60 % d’échecs en
première année de fac n’a pas dis­
paru. Hugo le reconnaît, « inté­
rieurement », il sentait bien que
« ça n’allait pas le faire » en droit.
Après trois semaines à la fac, avant
même que les ateliers du parcours
« oui si » n’aient commencé, il a
plié bagage. Il faut dire qu’il n’était
pas là par choix : « J’avais été refusé
dans tous les BTS, mais je ne me
voyais pas faire des études longues
à la fac », raconte le jeune homme
de 21 ans, titulaire d’un bac STMG.
Après une année d’intérim et de
petits jobs, il vient enfin de décro­

cher sa place en BTS. D’autres
étudiants plombent ces chiffres
de la réussite, mais pas pour la
même raison. C’est le cas de Julie,
qui vient de faire sa rentrée en li­
cence de psychologie. La bache­
lière littéraire, orientée en
parcours « oui si », compte bien
suivre les cours en petits groupes,
en biologie et en mathématiques,
mais pour... quitter la fac. Elle veut
passer les concours d’auxiliaire de
puériculture.

Stigmatisation
Dans les différentes licences, ce
sont enfin des jeunes très loin de
la barre, « trop loin », qu’évoquent
les enseignants clermontois,
tiraillés entre la volonté de faire
réussir tous ceux qui leur arrivent
et une forme d’impuissance.
« Avec les “oui si”, on a bien iden­
tifié ceux qui ont le plus de lacunes,
mais cela n’a pas suffi », rapporte
Sébastien Marchand, responsable
de la licence d’AES (administration
économique et sociale). Sur la
cinquantaine d’étudiants en
parcours renforcé de sa promo de
300, trois ou quatre sont passés en
deuxième année, les autres ont
disparu ou ont redoublé. « Nous
avons des étudiants qui, parfois,
savent à peine écrire, on ne peut
pas les sauver avec quelques heures
de plus », constate l’enseignant­
chercheur. Il a néanmoins plus
d’espoir cette année : en triplant le
nombre de candidats admis en
parcours renforcé (160 étudiants
sur 300), ce soutien touchera aussi
des bacheliers « plus proches des
prérequis universitaires ».
Reste une difficulté, propre au
format de ces parcours : leur
perception par les principaux
intéressés reste contrastée. « On a
beau porter un discours de réus­
site, beaucoup se sentent stigmati­
sés, ils se vivent déjà identifiés
comme “pas bons” », décrit Chris­
tine Bertrand, doyenne de droit.
En langage étudiant, cela donne :
« On sait que ça peut être bien, des
heures de soutien, mais on se dit
qu’on doit vraiment avoir un
dossier pourri », résume un jeune
concerné.
camille stromboni

Les pistes de Terra Nova pour entrer à la fac


Le think tank propose de prendre en compte l’origine sociale des étudiants dans la sélection


L


es mesures pourraient
avoir un certain écho, alors
que le gouvernement plan­
che sur la question de l’ouverture
sociale dans les grandes écoles. Le
think tank Terra Nova appelle à
passer à la vitesse supérieure,
dans une note publiée mercredi
2 octobre, intitulée « De nouvelles
ambitions pour démocratiser
l’enseignement supérieur ». Notre
système de formation doit corri­
ger « de manière radicale les méca­
nismes inégalitaires qu’actuelle­
ment, il renforce au lieu d’atté­
nuer », défendent ses auteurs.
Le constat est connu : les en­
fants de cadres ont près de trois
fois plus de chances d’accéder à
l’enseignement supérieur que les
enfants d’ouvriers ; quatre fois
plus de chances d’obtenir un
diplôme de niveau bac + 5. La
« stratification » est « de plus en
plus marquée » entre les différen­
tes filières, les jeunes issus des mi­
lieux défavorisés étant majoritai­
rement présent dans les moins
prestigieuses. « Parmi les pays
développés, la France est le pays où
la performance scolaire est la plus
conditionnée par l’origine sociale
et le capital culturel des familles »,

écrivent­ils, et ce, malgré la multi­
plication de dispositifs estam­
pillés « égalité des chances ».
Au gré des 41 pages de la note, les
auteurs s’arrêtent sur le moment
du choix sur Parcoursup, la plate­
forme d’admission dans l’ensei­
gnement supérieur, « le moment
où tout converge, où se concréti­
sent toutes les inégalités et tous les
phénomènes d’autocensure ». Le
changement doit intervenir,
selon eux, au cœur des processus
de sélection. Pas seulement avec
les quotas de boursiers mis en
place à l’entrée des licences, clas­
ses prépas, BTS ou encore DUT et
qu’ils espèrent voir étendus à une
partie du secteur privé, comme
les prépas des lycées sous contrat.
Mais aussi grâce à ce qu’ils appel­
lent une « contextualisation
sociale » des candidatures.

Caractère miné
« L’origine sociale des candidats
devrait systématiquement être
prise en compte par les évaluateurs
des dossiers », écrivent­ils. Eux­
mêmes reconnaissent le caractère
miné de la mesure : « Ceci remet en
cause un axiome de notre système
éducatif où traditionnellement, on

évalue le mérite des étudiants de
manière objective plutôt que les
personnes », mais « si on veut
avancer, on ne peut pas s’en tenir
là : sans être nié, le mérite indivi­
duel doit être mis en perspective ».
« Aujourd’hui, les établissements
peuvent avoir tendance à privilé­
gier les dossiers venant de bonne
famille, décrit l’un des auteurs,
l’universitaire Martin Andler, en
référence à la prise en compte du
lycée d’origine ou à l’examen des
lettres de motivation, qui peut
jouer en faveur des jeunes de
milieu favorisé. « Un effort doit
être fait par ces commissions
d’évaluation pour regarder aussi
les obstacles qu’ils ont dû affronter
pour être là où ils sont », défend­il,
ce qui pourrait passer, de la
même manière, par l’indicateur
du lycée d’origine notamment.
Un nouveau procédé est envi­
sagé pour dépasser l’autocensure,
en suscitant des candidatures :
celui de la « nomination » accom­
pagnée si nécessaire de « places
réservées dans certaines filières, y
compris des filières d’excellence ».
Les universités, les prépas,
les grandes écoles iraient cher­
cher l’étudiant, envisage Martin

Andler, citant l’exemple des filles
pour les sciences, ou celui des
meilleurs boursiers, « en leur di­
sant : ce cursus est pour vous et on
souhaite vous y accueillir ». Avec,
dans le prolongement, la néces­
sité de revoir en long et en large
l’accueil des étudiants à l’univer­
sité et sa pédagogie, afin de véri­
tablement « prendre en compte le
changement considérable de la
population étudiante » intervenu
ces dernières décennies.
Un changement de paradigme
s’impose néanmoins bien plus
tôt : un « parcours d’incitation et
d’orientation » doit intervenir dès
l’école primaire, jusqu’au bacca­
lauréat. Un « véritable cursus pa­
rallèle au cursus scolaire », s’inspi­
rant du programme britannique
« AimHigher », qui nécessiterait
un budget initial de 100 millions
d’euros, évalue le think tank. Avec
une large gamme d’actions à coor­
donner : accompagnement indivi­
dualisé au domicile, accueil dans
les établissements, interventions
dans les maisons de quartier, for­
mations à l’orientation, etc. Tout
ce qui doit permettre d’« ouvrir le
champ des possibles ».
c. st.

« Nous avons des
étudiants qui,
parfois, savent
à peine écrire,
on ne peut pas
les sauver avec
quelques heures
de plus »
SÉBASTIEN MARCHAND
enseignant-chercheur

Un nouveau procureur


nommé à Nice


Xavier Bonhomme, en poste à Pointe­à­Pitre,
devrait remplacer Jean­Michel Prêtre

L


e nouveau patron du
parquet niçois arrivera de
nouveau de Guadeloupe.
Selon les informations du
Monde, le ministère de la justice
a choisi Xavier Bonhomme, ac­
tuel procureur de Pointe­à­Pitre,
pour remplacer au parquet de
Nice Jean­Michel Prêtre, lui­
même nommé au poste d’avocat
général près la cour d’appel de
Lyon. La proposition de nomi­
nation a été soumise au Conseil
supérieur de la magistrature
(CSM), qui devrait se prononcer
d’ici une semaine. Le poste,
« hautement sensible », confie­
t­on en interne, a donc fini par
trouver son candidat.
Magistrat depuis près de vingt­
neuf ans, Xavier Bonhomme est
un habitué des zones complexes.
Ancien procureur auprès du tri­
bunal de grande instance (TGI)
d’Ajaccio (de 2012 à 2015) avant
d’arriver en Guadeloupe il y a
quatre ans, il a aussi fait ses ar­
mes en tant que chef du pôle éco­
nomique et financier du tribunal
de grande instance de Marseille.
Ce goût pour les affaires financiè­
res l’aurait même conduit à can­
didater pour la présidence du
Parquet national financier (PNF),
finalement attribuée à François
Bohnert, procureur général de
Reims (Marne).

Un climat houleux
Décrit par les avocats qui l’ont cô­
toyé comme un homme « droit »
et « cadré », le nouveau procu­
reur prendra ses fonctions dans
un climat pour le moins chahuté
au parquet de Nice. La chancelle­
rie a fini par demander cet été la
mutation de son prédécesseur,
Jean­Michel Prêtre, après sa ges­
tion critiquée de l’affaire Legay,
du nom de cette militante d’Attac
de 73 ans grièvement blessée par
un policier lors d’une manifesta­

tion des « gilets jaunes », le
23 mars, à Nice. Après avoir ini­
tialement caché le rôle joué par
les forces de l’ordre dans les bles­
sures subies par la manifestante,
M. Prêtre s’était justifié auprès
de sa hiérarchie en expliquant
qu’il n’avait pas voulu mettre le
chef de l’Etat dans l’embarras
« avec des divergences trop im­
portantes » entre les versions.
Et ce, de sa propre initiative,
comme l’avait révélé Le Monde.
Un mensonge qui a conduit la
Cour de cassation à dépayser
l’enquête, la confiant au tribunal
de Lyon le 10 juillet.
Autre dossier qui affecte le
monde judiciaire niçois et qui at­
tend M. Bonhomme : l’enquête
pour trafic d’influence et corrup­
tion par le PNF autour de l’hôtel
Le Negresco. Le palace, qui fait
l’objet de multiples convoitises,
manœuvres et conflits, a déjà
valu à Jean­Michel Prêtre une
perquisition en décembre 2018
par trois juges d’instruction pari­
siens accompagnés par des poli­
ciers de l’office central de lutte
contre la corruption et les infrac­
tions financières et fiscales. Des
faits rarissimes pour un procu­
reur en exercice. Plusieurs par­
quetiers niçois ont été entendus
par les magistrats du PNF au prin­
temps dans le cadre de l’enquête.
Le tribunal de commerce de la
ville est aussi sous tension, depuis
que la chancellerie a commandé,
selon nos informations, une en­
quête sur son fonctionnement à
l’inspection générale de la justice
(IGS). Sans établir de lien direct
avec l’affaire du Negresco, et assu­
rant que les enquêteurs mission­
nés par le ministère vont se pen­
cher « sur le fonctionnement glo­
bal du tribunal de commerce » de
la ville, c’est bien « l’affaire » qui
occupe tous les esprits.
sofia fischer

30 
C’est le nombre d’étudiants qui ont accepté en cette rentrée
scolaire une proposition « oui si », sur la plate-forme d’admission
Parcoursup, destinée aux bacheliers n’ayant pas les prérequis
universitaires. Ils sont deux fois plus nombreux, toutes licences
confondues, qu’à la rentrée 2018.

Le marchand de sommeil et ses


indemnités d’expropriation gelées


L


a Ville de Paris mène une guerre résolue aux marchands
de sommeil et, avec son opérateur Soreqa, mandaté
dans ses opérations de réhabilitation, vient de rempor­
ter une bataille. Elle a en effet obtenu, le 27 septembre, du
tribunal de grande instance de Paris, non seulement l’expro­
priation de la mal nommée société civile immobilière (SCI)
Le Bien Etre, qui détenait et exploitait huit appartements insa­
lubres, mais aussi la consignation de l’indemnité correspon­
dante fixée par les juges, soit 858 720 euros.
En clair, le propriétaire ne touchera rien tant que la procédure
pénale, engagée par ailleurs contre la SCI et son gérant pour
hébergement dans des conditions incompatibles avec la
dignité humaine, n’est pas achevée. Ce gel est rendu possible
par une nouvelle disposition de la loi ELAN (du 23 novem­
bre 2018), qui introduit la possibilité de confisquer les biens des
personnes condamnées pour le délit de « soumission à des
conditions d’hébergement incompatibles avec la dignité hu­
maine », autrement dit l’activité de marchand de sommeil.
C’est au 42, rue Robert, dans le 18e arrondissement, quartier de
la Goutte­d’Or, que cette SCI détient les huit appartements,
dans un immeuble vétuste et,
comme le notent les juges, ayant
fait l’objet d’un arrêté de péril et
d’insalubrité, en 2015. Tous sont
occupés et la Mairie a donc la
charge de reloger les locataires
avant démolition puis reconstruc­
tion, par la Régie immobilière de la
Ville de Paris, de 14 logements
sociaux et un commerce.
Pour la ville, exproprier et consi­
gner l’indemnité est une victoire, à
confirmer au pénal, qui empêche,
pour une fois, que l’activité de marchand de sommeil soit lucra­
tive, même lorsqu’un terme y est mis. Car tout le monde garde
en mémoire le précédent cuisant de la rue Marx­Dormoy, où la
Ville de Paris avait, en 2014, non seulement dû reloger les occu­
pants d’une soixantaine de logements insalubres – qui auront
rapporté 350 000 euros de loyer par an, durant quinze ans, à
leur propriétaire sans scrupule –, mener la longue procédure
d’expropriation de ce marchand de sommeil dûment
condamné, et en plus lui verser pas moins de 6,7 millions
d’euros d’indemnité d’expropriation, soit dix fois le prix
d’achat de l’immeuble, quinze ans auparavant.
isabelle rey­lefebvre

POUR LA VILLE, 


EXPROPRIER 


ET CONSIGNER 


L’INDEMNITÉ EST UNE 


VICTOIRE, À CONFIRMER 


AU PÉNAL

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