SEPTEMBRE 2019 R&F 091
Venu de Rennes, Cut The
Alligatorvoit les choses en grand :
ce collectif adopte la formule big band
avec neuf musiciens (dont trois cuivres
et deux chanteuses) pour dépoter
un funk festif qui plonge ses racines
dans les années 70. Son premier
album célèbre une soul groovy, fraîche
et dansante dont l’efficacité vocale
et instrumentale doit beaucoup aux
antécédents jazzy de ses membres
(passés par le conservatoire) et à
une solide expérience scénique en
huit ans d’existence (“Niopee’s Call”,
Musiques Têtues, cutthealligator.fr,
distribution L’Autre Distribution).
Le groupe grenoblois Arabella
a emprunté, en 2016, son nom à
un morceau des Arctic Monkeys
et son EP revendique également des
influences britanniques, entre indie
rock et britpop : faisant la part belle
aux guitares et aux voix, ce six-titres
conjugue mélodies et chœurs pop à
une énergie rock parfois débridée.
Avec des morceaux qui trottent dans
la tête d’une manière insistante
(“You Know”, “Summertime Again”) il
consacre une préciosité impétueuse
qui trouve le ton juste grâce à de vraies
chansons (“Arabella”, Difymusic,
difymusic.com/arabella). ❏
Remarqué à plusieurs reprises dans
cette rubrique, Leo Seegerrevient
avec son cinquième album en dix ans.
Ces Nantais chevronnés continuent
de s’inscrire dans un folk rock en
anglais évocateur des années 60
et 70, alliant dextérité instrumentale
et maîtrise vocale. Pour enregistrer
les douze morceaux originaux
composés par son leader, ils ont fait
appel à une flopée de musiciens du
cru, ce qui donne à l’ensemble une
profondeur et un panache à la hauteur
du projet (“10 Feet Forward”, Cat
Says 12:30, distribution InOuïe).
Après avoir fait ses classes dans
divers groupes aquitains, Mathieu
Pesquéa rencontré, en 2000,
un chanteur américain qu’il
accompagne sur scène tout en
développant divers projets personnels
en collaboration avec des musiciens
croisés dans les festivals de blues qu’il
a écumés. Pour son huitième album,
il s’est entouré de fines gâchettes
qui ont officié avec Ryan Adams ou
Dire Straits et ont accepté de se mettre
au service de son blues folk intimiste
et limpide (“I’m Not Here”, MP Music,
mathieupesquemusic.com).
Ainsi, la majorité des huit sélectionnés du mois
(parmi trente-neuf reçus à la rédaction) sont
issus d’autres groupes antérieurs qui leur
ont permis de déterminer leur projet actuel,
ou bien ils ont insisté et résisté au fil des années.