Nous ne cessons d’apprendre chaque jour de
nouvelles choses, presque sans arrêt. Pourtant, nous mérite-
rions bien de faire des pauses plus régulièrement, même très
courtes. Car selon Marlene Bönstrup, à Bethesda dans le
Maryland, et ses collègues, même 10 secondes de pause suf-
fisent à consolider en mémoire un nouvel apprentissage.
Pour le montrer, les chercheurs ont recruté 27 participants
droitiers, en bonne santé, et les ont placés face à un écran
d’ordinateur ; les sujets voyaient des séries de 5 chiffres qu’ils
devaient taper autant de fois que possible sur un clavier avec
leur main gauche pendant 10 secondes. Puis ils faisaient une
pause de 10 secondes, et recommençaient la tâche, ainsi de
suite 35 fois. Pour un total de 12 minutes d’expérience.
Résultat : la vitesse d’exécution des volontaires augmentait
exponentiellement au début du test puis se stabilisait autour du
11 e essai. Mais leur performance n’évoluait pas pendant la tâche
(de 10 secondes) alors qu’elle s’améliorait après chaque phase
de repos, de 10 secondes également. Pour montrer que la stabi-
lisation de la pratique s’effectuait pendant les pauses, les
chercheurs ont aussi enregistré l’activité cérébrale des volontaires
pendant qu’ils réalisaient l’exercice de 12 minutes. Ainsi, les ondes
cérébrales, notamment les bêta, étaient plus variées lors des
pauses que lors des exercices, et leur changement d’amplitude
lors des phases de repos correspondait aux améliorations des
performances des sujets. Plus précisément, ces ondes bêta étaient
notamment actives dans l’hémisphère droit le long des réseaux
cérébraux frontaux et pariétaux, qui représentent les centres de
mém orisation à long terme des apprentissages moteurs.
Les chercheurs concluent que la tâche motrice semble
« rejouée » au moment des phases de repos, ce qui permet son
stockage en mémoire. D’où une amélioration des performances
des participants. Et qu’il serait bénéfique de faire des pauses
plus régulières, même de courte durée, pour apprendre de
nouvelles aptitudes ou être plus efficace. £
Bénédicte Salthun-Lassalle
D
epuis quelques années, les
neurobiologistes savent faire
pousser de petits cerveaux dans des
boîtes de Pétri, à partir de cellules
souches. Mais on attendait de savoir
si ces « organoïdes » fonctionnaient.
Les neurones qui les composent
sont-ils en mesure de générer des
Le réveil
des cerveaux
en boîte
courants électriques comme dans
un vrai encéphale? Jun Takahashi
et ses collègues de l’université de
Kyoto sont pour la première fois
parvenus, en mesurant les courants
d’ions calcium dans les neurones,
à observer des réseaux d’environ
un millier de neurones en train
de communiquer dans ces
minicerveaux. De là à ce qu’ils
développent une conscience, il leur
faudra un corps. Un nouveau défi
pour les spécialistes des cellules
souches : de petits bonshommes
en boîte? S.B.
17 %
de risques en plus
de prendre 5 kilos
en un an si une
femme dort avec
la télévision ou une
lampe allumées.
Source : JAMA Intern. Med., le 10 juin2019.
DÉCOUVERTES Actualités
Bönstrup et al., A rapid form of offline
consolidation in skill learning, Current Biology,
vol. 29, pp. 1-6, 2019.
Une pause,
et on apprend
bien mieux!
MÉMOIRE
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