LE MONDE DE LA PHOTO I 27
Comme quoi, un slogan sur
un mur ensoleillé, l’ombre
d’une mouette, une passante
et l’attente du photographe
suffisent pour réussir
une photo.
Canon EOS R avec RF 35 mm
f/1,8 Macro IS STM, f/5,
1/500s, 100 Iso, +1 IL
Un passant flou, quelques franges, floues elles aussi, et une conversion N&B
donnent du caractère à une image qui, sinon, aurait été banalement touristique.
Canon EOS R avec RF 35 mm f/1,8 Macro IS STM, f/5, 1/80s, 100 Iso
Dans le cadre de la Masterclass
pilotée par Pascal Maître, vous avez
eu l’occasion de manipuler l’EOS R et
une optique 35 mm, quels seraient les
points positifs de cet hybride?
Lors de la masterclass, je l’ai utilisé pour
photographier des ambiances contrastées.
Je suis allé dans des petits passages, des
endroits où la lumière faisait ressortir
des contrastes et des silhouettes, ce que
le boîtier permet aisément de faire. J’ai
eu une première approche très positive,
car il est très instinctif. Je n’ai pas
l’habitude d’avoir un boîtier complexe
entre les mains et je ne me suis pas
senti perdu même si en une journée, je
n’ai pas eu l’occasion d’explorer tous les
menus. Assez rapidement, j’ai retrouvé
mes repères. À l’usage, cet appareil
est pratique, ergonomique, car il tient
bien en main. Il n’est pas trop lourd, ni
encombrant, car j’ai monté une optique
35 mm, assez discrète dessus. Par rapport
à mon Ricoh, l’autofocus est incomparable,
car il m’a permis d’aller encore plus
vite. J’ai aussi beaucoup apprécié l’écran
orientable, je suis parvenu à prendre
des photos sans me faire remarquer.
Quand je tapotais sur l’écran, les gens
ne se rendaient pas forcément compte
que je prenais une photo. Cet écran est
aussi bien contrasté et les fonctions
tactiles sont efficaces et précises. Je ne
pourrai pas remplacer mon Ricoh par cet
hybride, mais il pourrait le compléter. Il
possède beaucoup de fonctionnalités qui
me seraient utiles en photographie de
rue. Surtout, il me permettrait d’explorer
d’autres styles de photo, car on sent
qu’il peut tout faire.
A contrario, qu’avez-vous moins
apprécié?
Dans l’usage que j’en ai fait, l’ergonomie
est parfois déroutante. Comme je ne
connaissais pas du tout ce boîtier, ça
m’a un peu perturbé, mais au final pas
plus que n’importe quel autre appareil
que j’utilise pour la première fois. Sinon,
j’aurai aimé qu’il soit un peu plus rapide.
Entre la mise sous tension et la prise de
vue, il y a un certain temps de latence
qui m’a fait rater quelques prises de
vues. J’avais des attentes plus fortes à ce
niveau. La batterie est une autre faiblesse.
En moins de 4 heures, elle était à plat.
Là encore, j’espérai des performances
plus élevées.
Vous avez également eu l’occasion de
manipuler l’EOS R, de nuit. Qu’en avez-
vous pensé?
Au début, j’étais un peu perdu, car je n’ai
pas l’habitude de prendre des photos de
nuit. Contrairement à l’après-midi, il fallait
bien régler les Iso, l’exposition et avoir la
bonne luminosité. Le plaisir est revenu
rapidement, car l’AF est assez bluffant
dans des conditions nocturnes. En Iso
automatique, j’ai vu qu’il pouvait monter
très haut, ce que j’ai testé en réalisant des
photos de gondoles dans des conditions
de faible luminosité. De prime abord, il n’y
a pas trop de bruit. J’attends de toutes les
éditer pour voir ce qu’il en est.
La masterclass a aussi abordé l’éditing.
Comment procédez-vous?
De manière assez confuse, car
généralement je regarde mes photos en
rentrant juste après la prise de vue. Je
suis assez fatigué. Je me rends compte
qu’il faut que je change de technique,
car – comme dit Pascal Maître – quand
on est fatigué, on fait de mauvais
choix et on peut parfois supprimer de
bonnes images. Quand je trie, je garde
globalement 5-10 images. Et j’oublie les
autres même s’il m’arrive parfois de
les rouvrir 1 ou 2 ans après. Il faut que
je sois mieux organisé, car je ne classe
pas encore mes fichiers avec Lightroom,
mais manuellement. Je me rends compte
que l’utilisation de ce type de logiciel
peut m’éviter de passer à côté
de quelque chose.
INTERVIEW VINCENT BOURCHOT
Vincent Bourchot pratique la photographie de rue depuis
cinq ans. Le plus souvent, c’est à l’aube qu’il s’adonne à sa
passion, lorsque la ville est endormie et qu’il y règne « une sorte
de somnolence ». Armé d’un D7000 – ou le plus fréquemment
d’un Ricoh GR et de son optique 28 mm qu’il utilise en mode
automatique ou bien Snap –, le photographe arpente les quartiers
parisiens à la recherche d’ambiances et de silhouettes à capturer.
Cette materclass fut pour lui l’occasion de se frotter pour la
première fois à un hybride, l’EOS R.
Photos : Vincent Bourchot
Photos
: Vincent Bourchot