Kim Weston Arnorld. Gucci. Getty Images pour Brunello Cucinelli. Peter White/Getty.Armando Grillo/Imaxtree. Max Mara
13 — L’HOMME DE LA MAISON.
Il vient d’avoir 34 ans, et tout un petit monde de
la mode ne parle que de lui. Le directeur artistique de
Bottega Veneta, Daniel Lee, est la coqueluche du
moment. Le groupe Kering, qui possède la marque ita-
lienne, le couve pour sa capacité à faire gonfler le
chiffre d’affaires. Les influenceurs, stylistes et clientes
les plus pointus se pâment devant sa mode en général,
et les accessoires fluo qu’il a présentés à Milan ou ses
grands manteaux en shearling, en particulier. Mais
aussi devant sa mode masculine, là encore, très déli-
cate. Pour tous les observateurs, Daniel Lee porte la
marque de ses années passées aux côtés de Phoebe
Philo chez Céline. Certains le lui reprochent. D’autres
l’en remercient. Quoi qu’il en soit, le succès du trente-
naire indique dans quel sens souffle le vent en ce
moment dans l’industrie du luxe. Une direction que
l’édition britannique de Vogue a définie en un malicieux
oxymore, dans un portrait de Daniel Lee : « The Quiet
Radical » (« le radicalisme calme »). Une discrétion
retentissante.
14 – REVUE DE DÉTAILS.
LES ARCHICHAUSSETTES
Depuis quelques années, elles sont partout. Glissées
dans des combat boots ou des mocassins à glands,
camouflées sous un pantalon de costume ou mises en
avant par un ourlet de jeans démesurément haut. Les
chaussettes blanches sont un des fétiches du moment.
Et Donatella Versace l’a bien compris. À Milan, elle a
présenté des modèles sportifs ornés du logo méduse de
sa marque. Comme une preuve que son esthétique peut
s’adapter à toutes les obsessions de l’époque. Chez
Gucci, Alessandro Michele les préfère très hautes,
remontées sous le genou, en version « crochet de
mamie » et plantées dans des souliers vernis. Elles aussi
portent logo mais fondu dans le tricot. Chacun son style.
LES SACS “MAISON”
On a peut-être trop regardé le compte Instagram de
@thebigbagclub créé par la designer graphique instal-
lée à Milan Virginia Rolle, qui s’amuse à bidouiller des
photos pour agrandir besaces et pochettes au-delà du
raisonnable, jusqu’à les rendre presque plus grandes
que celles qui les portent... Résultat, on voit partout des
maxi-sacs : chez The Row, Longchamp, Bottega Veneta,
Burberry ou encore Max Mara.
LA MONOCHROMANIA
Ce n’est pas très compliqué, mais il suffisait d’y penser.
Prenez une silhouette BCBG type. L’œil s’est habitué
puisque le retour de la bourgeoise est martelé depuis
deux saisons au moins. Mais trempez la veste prince-
de-galles, le blazer croisé, la jupe-culotte, le bermuda,
la chemise à lavallière, le polo, les bottes en cuir, voire
la silhouette entière, dans un bon bain de couleur. Le
résultat est à la fois familier et totalement différent
(Longchamp).
LA BONNE TAILLE
On connaît le principe du « layering » que certains
stylistes pratiquent à outrance pendant les défilés,
superposant tee-shirts, chemises, robes, vestes, man-
teaux, doudounes... sur une même silhouette.
Raisonnablement distillé, cela peut être chic et cool :
une chemise sur une autre, veste sur veste, doudoune
courte et sans manches sur trench, etc. Cette saison,
avec ou sans accumulation, c’est la taille qui concentre
toute l’attention de ces mêmes stylistes. Ceux-ci la cein-
turent fermement ou, plus osé mais très joli, rentrent à
l’intérieur des jupes et des pantalons ce qui d’habitude
reste par-dessus : les vestes de tailleur portées à même
la peau se glissent dans les jupes longues et les petits
blousons dans les pantalons à pinces à taille soulignée
(Brunello Cucinelli).
14 - Gucci.
14 - Max Mara.
14 - Longchamp.
14 - Brunello Cucinelli.
13 - Daniel Lee, Bottega Veneta.
14 - Burberry.
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