20 // ENTREPRISES Mercredi 11 mars 2020 Les Echos
annuels du spécialiste français du
traitement des déchets dangereux.
Le résultat net part du groupe a
grimpé de 1 4 % à 18 millions d’euros,
les acquisitions à l’international
sont en train de transformer la
société, qui a ajouté 103 millions
d’euros d’activité à son chiffre
d’affaires 2019 – 704 millions –, avec
une part des ventes hors de France
portée de 11 % à 25 %.
Séché vise 30 % à l’international
d’ici à 2022, en ciblant les déchets
dangereux qui représentent actuel-
lement 65 % de son activité. Ils sont
plus rentables que les déchets
banals, avec, en moyenne, 20 % de
marge brute d’exploitation, avait
récemment souligné Veolia qui
veut doubler son activité dans le
domaine. De fait, 20 % est la marge
de Séché l’an dernier sur son acti-
vité totale, bien qu’elle comprenne
aussi 35 % de déchets banals. Il est
toutefois très difficile d’obtenir des
autorisations en France pour de
nouveaux incinérateurs de déchets
dangereux.
Séché n’est donc pas le seul à
miser sur une expansion interna-
tionale. Les deux géants Veolia et
Suez en ont eux aussi fait une prio-
rité stratégique. Mais face au risque
d’une concurrence accrue, le petit
challenger s’affiche confiant. « Les
déchets dangereux sont aujourd’hui
sous les projecteurs mais le monde
est grand, Séché n’est pas présent aux
Etats-Unis par exemple, et ils [Veolia
et Suez, NDLR] ont de nombreux
moyens de s’y développer », juge le
directeur financier de Séché, Bap-
tiste Janiaud.
Effet coronavirus
Reste les impondérables tels que le
coronavirus. Les deux acquisitions
majeures de Séché l’an dernier
incluent en effet l’italien Mecomer,
basé à Milan, qui traite les déchets
des industriels d’Italie du Nord. Son
activité s e poursuit e n dépit de la qua-
rantaine, mais « en 2020, l’activité des
clients industriels devrait probable-
ment baisser, ce qui l’impactera », pré-
cise Joël Séché, le président du
groupe. Le constat est aussi vrai en
France. « Le traitement des déchets
étant en bout de chaîne, nous serons
impactés à la fin », a poursuivi le diri-
geant de la société familiale.
Le coronavirus n’aura qu’un
temps et le groupe a confirmé ses
objectifs à fin 2022, dont un chiffre
Myriam Chauvot
[email protected]
La tempête boursière n’a pas empê-
ché la hausse du titre de S éché Envi-
ronnement mardi, les investisseurs
secoués saluant l es résultats
ENVIRONNEMENT
Le français Séché
Environnement est
passé en quelques
années d’une quasi-
inexistence hors de
l’Hexagone à un quart
de son activité réalisée
hors de France.
Son objectif de forte
croissance d’ici à la fin
2022 est confirmé en
dépit du coronavirus.
L’ex pert en déchets dangereux
Séché décolle à l’international
guère, comme le tennis, s’appuyer
sur les recettes d’un grand tournois
comme Roland-Garros ou sur des
droits audiovisuels élevés comme le
football, la FFC met l’accent sur les
partenariats. Elle vient ainsi de faire
du spécialiste de la protection
sociale et patrimoniale AG2R La
Mondiale, un nouveau partenaire
qui rejoint la banque CIC. Mais le
sponsoring ne représente encore
que quelques pourcents d’un budget
annuel de 20 millions.
20 millions de cyclistes
Po ur séduire plus de licenciés, la FFC
veut aussi aller conquérir des prati-
quants du vélo qui ne font pas forcé-
ment parti d’un club. Sur les 15 à
20 millions de Français qui pédalent,
certains sont des cyclistes amateurs
prenant part, par exemple, à des
cyclo-sportives ou qui roulent régu-
lièrement le dimanche et qui pour-
raient bénéficier de l’assurance pro-
posée par la FFC ou d’un système de
classement rappelant ceux du golf
ou du tennis que la fédération veut
repenser et relancer. Des « avanta-
ges » comme des réductions dans
certaines boutiques vont aussi être
proposés. La FFC a néanmoins cons-
cience qu’elle risque d’être en con-
currence sur ce terrain avec la Fédé-
ration française de Cyclotourisme,
qui n’a pas besoin de ressources pour
financer les équipes nationales du
cyclisme mais qui cherche à séduire
le même vivier de cyclistes.
Voulant surfer sur la hausse de la
pratique du vélo au quotidien, l a FFC
développe aussi une branche « ser-
vices ». Elle peut proposer à des
communautés urbaines une exper-
tise dans les « plans vélo » ou des
« fêtes du vélo ». Elle peut aussi ven-
dre aux collectivités, aux écoles ou
aux entreprises des stages de forma-
tion à la pratique du vélo soit en
direct, soit en formant des forma-
teurs. Des stages qui vont bientôt
devenir obligatoires pour les jeunes
collégiens et indispensables pour
des adultes qui ont besoin d’être
remis en selle.n
David Barroux
@DavidBarroux
La Fédération française de cyclisme
vit une forme de paradoxe. La prati-
que du vélo ne cesse de se dévelop-
per dans l’Hexagone mais la fédéra-
tion ne voit guère monter le nombre
de licenciés. A l’image de nombreu-
ses fédérations sportives confron-
tées au même problème, la FFC veut
donc travailler sur plusieurs axes
pour tenter de séduire un public
plus large et ainsi contribuer à amé-
liorer ses recettes financières. Une
nécessité car l’encadrement de la
FFC en est convaincu : si, dans les
années qui viennent, la perspective
des Jeux Olympiques de Paris 2024
devrait lui permettre d’obtenir des
fonds publics pour assurer sa mis-
sion de formation des cyclistes des
équipes de France de haut niveau
dans u ne multitude d’épreuves (de la
route à la piste en passant par le VTT
ou BMX), à terme, seules les fédéra-
tions qui disposeront de ressources
en propre suffisantes seront maî-
tresses de leur destin.
Dirigée depuis 2017 par Michel
Callot, la FFC, qui compte 113.
licenciés, est financée pour l’essen-
tiel par des subventions de l’Etat
(3,5 millions d’euros pour sa Direc-
tion technique nationale et hors
mise à disposition de cadres), des
partenariats (1,5 million dont 50 %
en échanges de marchandises) et
des licences (6 millions). Ne pouvant
SPORT
La FFC veut surfer sur
le boom de la pratique
du vélo pour dévelop-
per ses recettes
et assurer
son autonomie.
Elle cherche
à augmenter
sa base de licenciés.
La Fédération française
de cyclisme se réinvente
pour diversifier
ses sources de revenus
d’affaires de 750 à 800 millions h ors
acquisitions et une rentabilité brute
d’exploitation (Ebitda) de 21 à 22 %
(19,7 % en 2019). Séché mise, au-
delà de l’international, sur le carac-
tère porteur de ses services de
dépollution en urgence, portés par
les interventions post-incendies de
Lubrizol ou de Notre-Dame de
Paris, et de l’économie circulaire.
Chez Tredi à Salaise (Isère), le
plus gros centre de déchets dange-
reux d’Europe, le troisième inciné-
rateur disposera ainsi en septem-
bre un nouveau « pipe ». « Il triplera
la fourniture de vapeur aux indus-
triels de la chimie, souligne Maxime
Séché, directeur général du groupe.
La vapeur se substituera à des éner-
gies fossiles et cette augmentation
leur fera économiser l’équivalent de
120.000 tonnes de CO 2. » n
Séché mise aussi sur
le caractère porteur
de ses services de
dépollution en
urgence, portés par
les interventions
post-incendies de
Lubrizol ou de Notre-
Dame de Paris, et de
l’économie circulaire.