Coup de Pouce - (04)April 2020

PAS TOUTES ÉGALES

DEVANT LA FATIGUE

Ça semble injuste, mais il faut accepter le fait que
nous disposons toutes d’un niveau d’énergie diffé-
rent: certaines ont besoin d’une nuit de sommeil
de huit heures (minimum!) pour bien fonctionner
au cours la journée, alors que d’autres sont en
pleine forme en ne dormant que cinq ou six petites
heures par nuit. «Nous naissons avec un métabo-
lisme qui fait en sorte que certaines personnes sont
sur le 220 volts et d’autres, sur le 120», affirme le
psychologue Bruno Fortin.
Ensuite, plusieurs facteurs viennent modifier
notre réserve naturelle d’énergie, tels que l’âge

• disons qu’on est plus dynamique à 20 ans
  qu’à 90 – et les hormones. «Certaines femmes
  réagissent moins bien aux variations hormonales
  liées au cycle menstruel. La baisse d’hormones, la
  semaine précédant leurs menstruations, entraînera
  chez elles de la fatigue, par exemple», explique la
  Dre Desautels.
  Bref, chacune de nous possède un niveau
  d’énergie de base avec lequel elle doit composer.
  «On peut l’améliorer, mais pas le transformer com-
  plètement. Se torturer parce qu’on aimerait avoir
  besoin de moins de sommeil ou disposer de plus
  d’énergie est tout simplement contre-productif»,
  résume le psychologue.

ET SI C’ÉTAIT UN PROBLÈME DE SANTÉ?
La fatigue peut être causée par un problème de
santé, tel que l’anémie, l’apnée du sommeil, l’hy-
pothyroïdie, la dépression, le diabète et certains
cancers. «D’où l’importance de consulter son
médecin sans tarder en cas de symptômes de
fatigue persistante ou de manque d’énergie»,
recommande la Dre Desautels.

L’énergie émotionnelle

C’est quoi? L’énergie émotionnelle est en lien avec

notre humeur, nos sentiments et notre perception

de la vie.

Qui est à risque de l’épuiser? Les gens qui tra-

vaillent en relation d’aide (infirmiers, médecins,

travailleurs sociaux, enseignants) ainsi que les per-

sonnes au tempérament plus anxieux ou stressé.

Quoi faire quand elle est à plat? Maintes études

internationales ont montré que l’exercice physique

améliore l’humeur en augmentant la sécrétion de

sérotonine, qui agit notamment sur l’humeur,

l’anxiété et la dépression, et d’endorphines, qui

contribuent au sentiment de bien-être. On veille

aussi à prendre du temps pour soi et à faire des

choses qu’on aime. «Plusieurs personnes oublient

d’injecter du plaisir dans leur journée. Pourtant,

c’est tellement énergisant! Si on aime lire, on prend

le temps de le faire, même si c’est seulement pen-

dant dix minutes», dit la coach Carole Doucet.

Comment «booster» notre réserve? En cultivant

une attitude positive d’abord. «Une personne peut

être de nature plus négative que positive, mais à

partir du moment où elle en est consciente, elle

peut travailler à changer sa perception de la vie»,

avance Carole Doucet. Et cela implique parfois de

faire le ménage dans la liste de contacts de son cel-

lulaire. «On doit privilégier les gens et les situations

qui nous font nous sentir bien», conseille le psy-

chologue Bruno Fortin. Par ailleurs, on tente le plus

souvent possible de se centrer sur le moment pré-

sent et de se concentrer sur ce que l’on fait. «Se

projeter dans l’avenir nous bouffe énormément

d’énergie», fait remarquer Lucie Montpetit, qui

nous propose de diminuer notre niveau de stress

et d’anxiété grâce à des exercices de respiration

quotidiens. «La majorité des gens oublient de res-

pirer dans la journée», note l’ergothérapeute, qui

conseille tout particulièrement les exercices de

cohérence cardiaque, à raison de cinq minutes,

trois fois par jour. «En plus d’être bons pour la res-

piration, ils ont des effets hormonaux qui viennent

réguler le système nerveux autonome», dit-elle. •

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