Forts des discussions en ateliers et de l’ins-
tauration du dialogue entre autorités admi-
nistratives, éleveurs sédentaires et transhu-
mants, élus locaux et services techniques
de base, huit Chefs de Villages ont adressé
le 04 Octobre 2003 une demande écrite au
Conseil Rural de Oudalaye pour l’affectation
d’une UP sise sur le reste de leurs terroirs
pastoraux encore non classés et qui consti-
tuait une partie d’un ensemble que les villa-
ges exploitaient traditionnellement de façon
communautaire. Après réception de cette
requête, le Conseil Rural fut convoqué en
date du 06 Novembre 2003 et délibéra la
création de l’UP de Loumbol Samba Abdoul
sur une superficie de 38,170 hectares.^10
Avec l’approbation, par arrêté de la Sous-
préfecture concernée, 39 ans après l’avène-
ment de la loi sur le domaine national, la
barrière institutionnelle qui avait causé telle-
ment de problèmes environnementaux et
socioéconomiques venait enfin de tomber.
Cette action fut accueillie avec une grande
satisfaction par les éleveurs. Cependant,
tous les problèmes n’ont pas disparu de ce
jour au lendemain. Le nombre accru d’éle-
veurs et l’accroissement de la taille du
cheptel bovin, ovin et
caprin sur le nouvel hurum
reconstitué rend indispensa-
ble d’avoir de bons plans
d’aménagement et de ges-
tion, capables de répondre
de façon flexible aux varia-
tions de la pluviométrie et
de rétablir de façon négo-
ciée avec les éleveurs non
membres de l’UP, la récipro-
cité d’accès aux ressources
naturelles de l’UP et de cel-
les en dehors.
L’affectation de l’UP précise
qu’elle doit faire l’objet d’un
plan d’aménagement avec
l’assistance du projet PGIES
et dont la mise en œuvre
se fera avec une contribu-
tion en synergie des autres
projets, des ONG et des structures techni-
ques locales. Ainsi un Plan Communautaire
de Gestion et d’Utilisation Durable des
Ressources Naturelles de l’UP a été élaboré
sur la base de la vision des acteurs locaux.
Les initiatives prévues incluent des actions
d’ouverture de pare-feux périmètraux et
internes pour un meilleur contrôle des feux
de brousse, du braconnage et de l’exploita-
tion clandestine de produits ligneux et non
ligneux par ses « écogardes villageois ».
Elles incluent aussi le re-profilage de mares
naturelles pour augmenter leur capacité de
stockage des eaux de pluies au profit du
bétail et de la faune, la pisciculture dans les
mares aménagées, l’apiculture sans feu et
l’enrichissement des pâturages avec des
espèces herbacées et ligneuses. Outre la
matérialisation des limites de l’UP par des
pancartes de signalisation et par des bor-
nes, le plan prévoit l’établissement d’une
charte locale d’utilisation durable des res-
sources naturelles sur la base des connais-
sances locales, comme la gestion centrifuge
des ressources fourragères autour des
points d’eau. Le plan est complété par des
actions de transformation des produits lai-A ““cultural aapproach” tto cconservation?
Figure 4 .Les feux de brousse sont un fléau commun entre le Ferlo
et le Niokolo-Koba. Un comité inter sites planifie à niveau éco régionale
pour leur éradication. (Courtoisie PGIES)