Avec la bonne gestion des UPs, le projet
envisage d’intégrer les deux Réserves de
Faune du Ferlo en une « réserve de
biosphère » plus large, qui comprendra
aussi le « corridor biologique » choisi par
la faune dans sa migration saisonnière et
la Grande Réserve communautaire dont
on a traité auparavant. La sauvegarde du
corridor biologique entre le Ferlo et le Parc
National Niokolo-Koba (voir Carte 1) est
une nécessité pour la survie de la faune
mais aussi pour la survie de la mobilité du
bétail. Sans corridors biologiques, les aires
protégées se transformeront en de sim-
ples zoos, avec un cortège de problèmes
comme la consanguinité et de fragilisation
de la santé des espèces. Sans parcours de
transhumance viable, le pastoralisme ne
peut pas survivre durablement dans les
fragiles écosystèmes du Ferlo. Aussi bien
le bétail que la faune, par contre, peuvent
profiter de façon complémentaire de la sit-
uation de mise en place du corridor fonc-
tionnant sous forme de réserve de
biosphère. D’un coté la faune (principale-
ment l’élan de Derby— Taurotragus der-
bianus)^11 pourra utiliser les UPs en tant
que corridors de migration saisonnière. De
l’autre le bétail aura aussi la possibilité de
pâturer dans les aires protégées (APs) sur
la base d’un plan concerté entre les
agents de la conservation et les éleveurs.
En d’autres mots, on mettra en valeur la
complémentarité d’usage des ressources
naturelles des noyaux centraux de conser-
vation et des zones périphériques de la
réserve de biosphère. Le pâturage se fera
de manière saisonnière aux périodes et
dans les localités les plus appropriées et
sera bénéfique pour la conservation. Au
niveau des pare-feux, le pâturage dans les
APs permettra de retarder la maturation
des graminées et donc leur assèchement,
réduisant et retardant ainsi la quantité de
biomasse sèche qui pourrait alimenter des
feux de brousse violents. En dehors des
pare-feux, le pâturage en APs facilitera la
dissémination et la régénération des
graines de certaines espèces forestières à
tégument dur qui germent plus facilement
après scarification chimique par les sucs
gastriques du tube digestif des ruminants.
Il est donc bien possible que, dans l’é-
cosystème du Ferlo, la survie de la tran-
shumance traditionnelle soit le se révèlera
le facteur crucial pour la conservation de
la biodiversité.
Conclusions et perspectives
La restauration de la propriété collective
des ressources naturelles est un pas signi-
ficatif dans la gestion participative et l’uti-
lisation durable des ressources naturelles.
Dans le contexte Sahélien, elle est censée
restaurer à la fois les règles de bonne
gestion des ressources naturelles, mainte-
nir la mobilité du bétail et rendre possible
History, cculture aand cconservation
Figure 6 .Manifestation culturelle bassari.
L’écotourisme est un des potentiels pour faire
face aux frais récurrents du par cet en assurer
l’autonomie de gestion. (Courtoisie PGIES)
