Méditerranée Mer Vivante 20e édition

(jfmeinesz) #1

170 Méditerranée - Mer vivante


Gardons la mer vivante


de tracer des cartes de plus en plus précises (avec


même un rendu en trois dimensions). Concentrées
sur des zones particulières (les réserves sous-


marines ou les parages de certains centres
universitaires), elles ont été petit à petit appliquées


sur de très larges étendues. Les techniques sont
maintenant utilisées par des bureaux d’études sur


de larges échelles et avec des rendus surprenants.
On visualise ainsi les fonds comme si la mer avait


été supprimée. Vous trouverez des pages 174 à
178 les dernières avancées et utilisations de ces


techniques.
Un autre domaine tout à fait différent de la


cartographie des écosystèmes marins concerne
tout ce qui vit au niveau de la mer. Il s’agit d’un


ensemble d’espèces souvent dominées par
des algues brunes (les cystoseires) que l’on ne


rencontre que dans une tranche bathymétrique
très étroite (entre + 50 cm et -50 cm). Toutes


les espèces qui y vivent ont deux caractéristiques
communes :



  • elles sont toutes adaptées à des écarts de
    température violents induits par des périodes


d’immersion et d’émersion ( petites marées,
vagues, houles). Ainsi, l’hiver, les algues et les


organismes associés peuvent être soumis au gel et,
l’été, à la canicule,



  • elles tolèrent des écarts de salinité considérables
    (elles résistent à l’eau douce de la pluie et
    aux concentrations de sel importantes suite
    à une longue exposition au soleil entrainant
    l’évaporation de l’eau de mer.).
    La cartographie de cette très étroite frise d’espèces
    ne vivant que sur la roche est importante pour
    décrire une situation susceptible d’être anéantie
    à la suite d’une pollution par hydrocarbures (qui
    flottent le plus souvent et ainsi atteignent avant tout
    cet écosystème) ou par des polluants tensioactifs
    flottants (savons etc.). Certaines espèces de cet
    écosystème de surface sont des témoins d’eau
    pure (comme les cystoseires), d’autres d’eaux
    polluées (comme les ulves, algues vertes tant
    redoutées sur le littoral Atlantique). A ce jour, près
    de 180 km de côtes ont été examinées (depuis



  1. par des plongeurs apnéistes par pas de
    20 m avec une cartographie extrêmement précise
    d’une dizaine d’espèces aisément reconnaissables
    ( p.179-180).
    La totalité de ces écosystèmes de toutes les côtes
    rocheuses françaises de la Méditerranée a été
    cartographiée dans les années 2011 à 2013 à partir
    d’une embarcation légère (c’est alors l’association
    de 5 espèces caractéristiques qui est notée)
    ( p. 181-182).


Un plomb de sonde antique : le premier outil de cartographie des fonds
marins. En-dessous, des crochets permettent de fixer le suif.
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