Méditerranée Mer Vivante 20e édition

(jfmeinesz) #1

188 Méditerranée - Mer vivante


Gardons la mer vivante


Améliorer la qualité des eaux portuaires
Alexandre Meinesz, professeur émérite, Université Côte d’Azur
(CNRS UMR 7035 Laboratoire « ECOSEAS » ) [email protected]

Sur notre littoral méditerranéen, les ports ont
majoritairement été créés par l’endiguement de
zones marines naturelles. Les écosystèmes y ont
été de ce seul fait profondément altérés ou détruits
à jamais. La présence permanente de bateaux
de plaisance provoque une pollution récurrente
du plan d’eau portuaire due essentiellement à la
dilution des peintures antisalissures des coques.
Il faut bien comprendre que ces peintures
« antisalissures » (« antifouling » en anglais) sont
conçues pour empêcher tout organisme animal
ou végétal (œufs, larves ou spores) - de se fixer
sur la coque d’un bateau (car ceux-ci ralentissent
nettement sa vitesse). En se diluant lentement, ces

peintures forment un film toxique sur la surface de
la coque.
La peinture de « la sous-marine » doit donc être
renouvelée régulièrement. Pour cela, les bateaux
sont sortis de l’eau afin de pouvoir décaper la
couche de peinture ancienne devenue inefficace
et recevoir une nouvelle couche. Rien que devant
les côtes françaises de la Méditerranée, il y a 278
ports avec 1700 hectares de plans d’eau occupés
par des bateaux^1. En considérant que la surface
développée des coques des bateaux amarrés dans
un port est équivalente au minimum à la moitié de
celle de son plan d’eau (soit 8 500 000 m^2 ), il est
possible d’évaluer approximativement le poids

Une pratique à bannir : le nettoyage annuel des coques des bateaux sans rétention et sans traitement des
eaux chargées de peintures antisalissures.

© Alexandre MEINESz

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