200 Méditerranée - Mer vivante
Gardons la mer vivante
(aujourd’hui ECOSEAS) de Université Côte d’A zur
a été pilote dans la recherche des méthodes et de
l’évaluation du résultat des meilleures techniques de
restauration des herbiers.
Pendant dix années sur le littoral des Alpes-
Maritimes, dans le Parc national de Port-Cros, dans
les réserves naturelles de Scandola et des Lavezzi,
plus de 10 000 boutures et des centaines de graines
germées ont été plantées selon des protocoles
expérimentaux très diversifiés. Ainsi a été testée et
analysée l’influence des paramètres suivants sur la
survie et la reprise des boutures :
- la taille des boutures (la longueur du rhizome),
- le type de rhizome ( poussant vers le haut dans
un herbier - orthotrope - ou en position horizontale
rampant sur le fond - plagiotrope), - la saison (les 4 saisons),
- la profondeur de récolte et la profondeur de
plantation ( prélever à la même profondeur que le
lieu de plantation, au dessus ou en dessous), - les pâtes cicatrisantes, les produits horticoles
favorisant le bouturage, - la position des boutures transplantées (à plat ou
verticales), - la disposition et l’espacement entre les boutures,
- le traitement des graines avant leur fixation en mer
(à plusieurs stades de germination), - les tuteurs de fixation,
- les souches provenant de multiples zones
méditerranéennes ( plantées dans un site identique).
En combinant l’ensemble des paramètres testés
(résultats publiés) nous pouvons dire qu’il est
possible de planter graines et boutures avec un
taux de survie dépassant 90 % sur un substrat
favorable (où des posidonies se développaient et
où les causes de régression n’existent plus). Mais un
fait reste incontournable : les boutures ou graines
qui se développent poussent toujours à la même
vitesse soit très lentement : entre 2 et 3 cm par an de
progression horizontale.
Planter des boutures est décevant : il faut d’abord
respecter scrupuleusement les paramètres
garantissant la survie des boutures. Il faut ensuite
2 plongeurs professionnels pour récolter le matin,
en une plongée, 300 boutures soigneusement
sélectionnées. Il faudra 3 heures à 3 personnes pour
préparer les boutures et les fixer sur des tuteurs. Il
faudra une heure supplémentaire (en fin d’après-
midi) à deux plongeurs pour les fixer sur le fond
marin de façon correcte. On obtient en un jour dix
touffes de 30 boutures chacune (impératif pour
constituer un effet de groupe de nature à créer un
noyau de recolonisation). Elles pousseront sur les
côtés de 2 à 3 cm par an mais il y aura de bonnes
progressions et de moins bonnes. Pour obtenir
ce résultat elles devront être protégées de toute
intervention humaine (pas de filets susceptibles de
s’accrocher sur les tuteurs, pas d’ancrages dessus...).
- le traitement des graines avant leur fixation en mer
© Alexandre MEINESz
© Alexandre MEINESz
Préparation des boutures de posidonies
Boutures plantées en position verticale