J'irai manger des khorovadz

(nextflipdebug2) #1
Du coté de la force lumineuse


  • Je viens de France j’ai déjà plus de 2 000 km dans les jambes et
    dans la tête. Je me rends en Arménie.
    Je soupçonne des regards dubitatifs et curieux. Ils doivent déjà se
    demander où se trouve l’Arménie. Je m’interrogeais également avant de
    vérifier sur la carte en préparant mon départ : je comprends leur
    questionnement!

  • Savez-vous si je peux planter ma tente ce soir quelque part dans le
    secteur?

  • Oui pas de problème! Chez moi!
    L’homme le plus âgé du groupe se manifeste. Pantalon kaki tee-shirt
    beige avec col en V une barbe de trois jours bien portant et imposant par
    sa stature il insiste avec son regard compatissant.

  • Viens chez moi viens chez moi!
    Du coup mon passage dans le magasin devient inutile. Sans attendre
    ma réponse l’homme m’entraîne derrière lui. Je pousse mon vélo en le
    suivant d’abord sur le goudron puis sur une route en terre. Nous arrivons
    devant un portail vert à peine entrouvert. D’un geste assuré Adalbert
    pose sa main sur le portail et le pousse.
    Criiiiiii...
    Derrière l’herbe qui atteint la hauteur des genoux se couche. Est-ce
    vraiment chez lui? Un léger doute me traverse l’esprit. Je commence à
    me demander si c’était la bonne décision de le suivre. Subitement les
    préjugés reviennent en force l’espace de quelques secondes et m’éclatent
    à la figure tel un ballon de baudruche trop gonflé. Me voilà en
    Roumanie. On m’avait prévenu les Roumains il faut s’en méfier. Et si
    c’était vrai? Peut-être va-t-il me séquestrer me dépouiller ?... Pourtant
    nous sommes bel et bien chez lui. Nous avançons dans le jardin. Adalbert
    me montre du doigt un endroit où planter ma tente. Je cherche une zone à
    peu près plane sans objet gênant : ce sera à côté de la gamelle du chien.
    La maison aurait besoin d’une réhabilitation : plus guère d’enduit sur
    les piliers dont l’un est déjà rafistolé et l’autre sert de support à la
    parabole. Le mur donnant sur la rue dévoile ses briques sous le crépi
    sable délabré ressemblant à un vêtement usé et les tuiles plates du toit
    forment une ondulation suspecte. Sous l’auvent la tapisserie rose des

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