12 |france MERCREDI 2 OCTOBRE 2019
0123
Urvoas condamné pour
avoir transmis des
informations judiciaires
L’exgarde des sceaux a été reconnu coupable
de « violation du secret professionnel »,
lundi, par la Cour de justice de la République
L
a peine a beau être plus clé
mente que celle requise
trois jours plus tôt par l’ac
cusation, cela ne l’a guère consolé.
JeanJacques Urvoas présentait
une mine dépitée, lundi 30 sep
tembre, à la lecture de l’arrêt de la
Cour de justice de la République
(CJR). L’ancien garde des sceaux a
été condamné à un mois de pri
son avec sursis et 5 000 euros
d’amende pour « violation du se
cret professionnel ». Sans s’attar
der et sans un mot, il a quitté la
salle d’audience une fois la déci
sion annoncée.
Vendredi, le procureur général,
François Molins, avait demandé
un an de prison avec sursis. L’an
cien ministre socialiste était
poursuivi pour avoir, entre les
deux tours de l’élection présiden
tielle de 2017, transmis au député
(exLR) Thierry Solère des infor
mations sur une enquête le vi
sant. Si les réquisitions de M. Mo
lins n’ont pas été suivies, le rai
sonnement juridique de l’accusa
tion a été retenu par les trois
magistrats professionnels et les
douze parlementaires.
Les principaux arguments de la
défense ont été balayés par la
Cour. « Il n’y a que les gens nom
mément tenus au secret par un
texte qui sont susceptibles d’être
condamnés pour violation du se
cret professionnel », avait plaidé
Me Emmanuel Marsigny, l’avocat
de M. Urvoas. L’ancien ministre et
son conseil entendaient souli
gner un vide textuel en la ma
tière. Ils dénonçaient la « cons
truction juridique » de François
Molins, pour qui l’article 226
du code pénal est de « portée géné
rale et absolue ».
Le texte en question, qui vaut à
JeanJacques Urvoas sa condam
nation, indique que « la révélation
d’une information à caractère se
cret par une personne qui en est
dépositaire soit par état ou par
profession, soit en raison d’une
fonction ou d’une mission tempo
raire, est punie d’un an d’empri
sonnement et de 15 000 euros
d’amende ». L’article du code pé
nal « n’exige pas que le dépositaire
soit astreint au secret en vertu d’un
texte spécifique », a jugé la Cour.
Elle ajoute : « Si l’obligation au se
cret peut, pour certaines person
nes, résulter d’un texte spécifique,
le fait qu’aucun texte n’impose au
garde des sceaux le respect d’un se
cret en raison de sa fonction est
sans incidence sur l’application de
l’article 22613 du code pénal, dont
le domaine d’application n’a pas
été ainsi limité par le législateur. »
La CJR estime par ailleurs que le
caractère secret des informations
contenues dans les « fiches d’ac
tion publique », ces documents
établis par la direction des affaires
criminelles et des grâces et repre
nant les informations remontées
par les procureurs sur des enquê
tes en cours, n’est « pas contesta
ble ». M. Urvoas et son conseil
avaient au contraire soutenu qu’il
s’agissait de rapports administra
tifs, sans caractère secret.
« Juriste expérimenté »
« Si le ministre de la justice n’est
plus tenu au secret de l’enquête et
de l’instruction (...), a résumé le
président de la CJR, JeanBaptiste
Parlos, il n’en est pas moins tenu
au respect du secret qu’impose la
nature des informations qui lui
sont transmises, en raison de sa
fonction. » En tant que « juriste
expérimenté », maître de confé
rences en droit public et ancien
président de la commission des
lois de l’Assemblée nationale,
JeanJacques Urvoas « ne pouvait
donc ignorer » qu’il violait le se
cret auquel il était tenu, ont es
timé les juges.
L’argument de l’ancien ministre
selon lequel il avait partagé les in
formations avec M. Solère pour
défendre l’institution judiciaire a
été écarté. La CJR souligne dans sa
décision qu’en mai 2017, au mo
ment où M. Urvoas a envoyé les
informations à M. Solère, ce der
nier « ne faisait plus l’objet d’arti
cles de presse relatifs à l’enquête
préliminaire et ne mettait pas en
cause un dysfonctionnement du
parquet lié aux fuites d’informa
tions dans les médias ».
Huitième ministre jugé depuis
1999 par la CJR, seule habilitée à
juger des membres du gouverne
ment dans l’exercice de leurs
fonctions, JeanJacques Urvoas
était le premier garde des sceaux à
comparaître devant cette juridic
tion. En l’absence de possibilité
d’appel, il dispose de cinq jours
pour se pourvoir en cassation.
yann bouchez
Détection de la fraude fiscale : la CNIL s’alarme
L’institution s’inquiète du projet du gouvernement de surveiller les réseaux sociaux
S
canner automatiquement
certains réseaux sociaux et
aspirer « en masse » les in
formations qu’on y trouve pour
détecter la fraude fiscale estelle
une bonne idée? Si le gouverne
ment en a fait l’un des objectifs du
nouveau projet de loi de finance
(PLF), le gendarme de la vie privée
est beaucoup plus circonspect.
Dans sa délibération au sujet de
l’article 57 du PLF rendue publi
que lundi 30 septembre, la Com
mission nationale de l’informati
que et des libertés (CNIL) appelle
les pouvoirs publics à « faire
preuve d’une grande prudence ».
En effet, le dispositif imaginé par
le gouvernement pose, selon elle,
des « questions inédites en ma
tière de protection des données
personnelles ».
La CNIL fait référence à l’un des
articles du PLF, présenté en con
seil des ministres vendredi et re
péré par le site spécialisé Nex
tInpact. Ce dernier donne le pou
voir à certains agents du minis
tère de l’économie et des finances
de « collecter en masse », selon les
termes même du projet de loi, des
informations postées publique
ment par les internautes.
L’idée du gouvernement est de
surveiller automatiquement cer
tains réseaux sociaux et plates
formes de commerce en ligne (Le
Bon Coin, Facebook, Price Minis
ter, Ebay...) afin de détecter au
moyen de programmes informa
tiques une large série d’infrac
tions (fraude fiscale, douanière...).
Le ministère peut déjà – et de
puis 2014 – passer à la moulinette
plus d’une vingtaine de bases de
données de l’Etat (fichier des
comptes bancaires, fichier de taxe
d’habitation...) pour détecter
automatiquement les fraudeurs.
Mais il est encore illégal d’utiliser
les informations issues des ré
seaux sociaux : lorsqu’un utilisa
teur consent à envoyer des don
nées à Facebook, par exemple, il
ne donne pas autorisation à l’Etat
(ou à qui que ce soit) de prélever li
brement ces données. D’où le be
soin d’une modification législa
tive. Gérald Darmanin, le ministre
de l’action et des comptes publics,
l’avait même annoncé fin 2018.
Un « changement d’échelle »
Aujourd’hui, dans son langage
feutré, la CNIL tire la sonnette
d’alarme. Si le projet de loi est
adopté, il s’agirait, écrit l’autorité,
d’un « changement d’échelle signi
ficatif » et même d’un « renverse
ment des méthodes de travail ».
Les services du ministère de l’éco
nomie chargés de la détection de
la fraude pourraient, selon l’arti
cle 57 du PLF, procéder à « une col
lecte générale préalable de don
nées », avertit la CNIL, et non plus,
comme auparavant, à une sur
veillance ciblée en cas de « doute »
ou de « suspicions ».
Tout en reconnaissant que la
lutte contre la fraude fiscale est
un objectif louable et juridique
ment solide, la CNIL met pure
ment et simplement en doute
« l’efficience ainsi [que] la faisabi
lité technique d’un tel dispositif ».
Quand bien même un tel pro
cédé serait utilisé par Bercy, la
CNIL critique le trop grand nom
bre d’infractions fiscales et doua
nières justifiant la collecte de
données ainsi que la palette de
platesformes et de sites concer
nés par cette surveillance.
Elle note aussi qu’en l’état, le
texte de loi ouvre la porte à des
procédures d’intelligence artifi
cielle dite « autoapprenante », ce
qui « soulève des enjeux particu
liers en matière de protection des
données ». En effet, ce type de mé
canisme imposerait de collecter
de nombreuses données pour dé
terminer ce qui est un comporte
ment normal aux yeux de l’admi
nistration fiscale, afin de pouvoir
détecter le comportement sus
pect. Il conduirait donc à l’aspira
tion de nombreuses données inu
tiles d’internautes n’ayant rien à
se reprocher.
La CNIL rappelle aussi qu’en
vertu du droit des données per
sonnelles, le caractère librement
accessible des informations pu
bliées sur le Web n’octroie pas à
l’Etat le droit de s’en servir comme
bon lui semble. Elle craint que
cette collecte massive soit « sus
ceptible de modifier de manière si
gnificative le comportement des in
ternautes qui pourraient alors ne
plus être en mesure de s’exprimer li
brement sur les réseaux et plates
formes visés ».
L’institution, qui doit être con
sultée lors de chaque projet de loi
impliquant une exploitation des
données personnelles, « regrette
vivement d’avoir à se prononcer
dans des conditions d’urgence sur
la mise en œuvre de tels traite
ments compte tenu des enjeux as
sociés à la collecte massive de
données ».
Le gouvernement a bien prévu
des gardefous : ce dispositif de
surveillance n’est envisagé qu’à ti
tre expérimental, pour une durée
de trois ans. S’il fait ses preuves
dans le respect des données per
sonnelles, il sera reconduit. De
plus, les données ne donnant pas
lieu à une analyse plus poussée de
la part d’un agent du fisc seront
supprimées dans les trente jours.
« Ce ne sont que des contrôles ci
blés », fait valoir l’entourage de
M. Darmanin. « La CNIL a été con
sultée dès le début d’année sur le
projet. La loi n’était pas juridique
ment nécessaire, mais le ministre a
souhaité qu’il y ait un vrai débat dé
mocratique et que le Parlement
puisse vérifier que les bonnes ga
ranties ont été prévues », explique
ton de même source.
Ces gardefous n’ont, sembletil,
pas convaincu la CNIL. A ce stade,
écrit l’institution, la proportion
nalité de ce nouvel outil de sur
veillance, c’estàdire l’équilibre
entre l’objectif qu’il poursuit et
son intrusivité dans la vie privée
des internautes, n’est pas assurée.
La CNIL en appelle ainsi aux dé
putés et aux sénateurs, qui de
vront examiner le projet de loi
dans les semaines qui viennent, à
« apprécier l’opportunité » de ce
dispositif et à tout le moins de le
doter « de garanties » pour proté
ger la vie privée des Français.
martin untersinger
Violences conjugales : la majorité
prête à voter le texte d’un député LR
Le texte d’Aurélien Pradié, élu du Lot, devrait être amendé par LRM
P
renez un député de
droite turbulent, ajoutez
un drame de société
dont le gouvernement
veut s’emparer et faire une prio
rité nationale. Mettez le tout dans
la CocotteMinute qu’est l’Assem
blée nationale. Tous les ingré
dients étaient réunis pour que
l’examen de la proposition de
projet de loi (PPL) du député Les
Républicains (LR) du Lot Aurélien
Pradié sur la lutte contre les vio
lences faites aux femmes vire au
pataquès. Les responsables politi
ques semblent avoir décidé de se
retrousser les manches pour
éviter la cacophonie.
Les députés débuteront l’exa
men du texte le 2 octobre en
commission des lois et les élus de
La République en marche (LRM)
se disent prêts à le voter, moyen
nant quelques amendements. Un
signe d’assouplissement à l’égard
des propositions de loi déposées
par l’opposition à l’Assemblée
nationale. Chacun des groupes
dispose en effet, une fois par an,
d’une journée pour faire adopter
ses projets de réforme. Ces « ni
ches parlementaires » sont toute
fois rarement le lieu d’une
concorde mais plutôt une fenêtre
d’exposition médiatique et d’apo
rie politique. Les idées défendues
contredisent en général la politi
que de l’exécutif ou prennent à
rebours le calendrier gouverne
mental. Et la plupart du temps, la
majorité les rejette sans autre
forme de procès.
Le destin de la « PPL Pradié » de
vrait échapper à cette mécanique.
Le gouvernement a même déclen
ché la procédure accélérée sur ce
texte, fait rarissime pour une pro
position de loi d’opposition. « On
rend service à la démocratie quand
on parle avec les oppositions », se
félicitait, vendredi 20 septembre,
Marc Fesneau, ministre chargé
des relations avec le Parlement,
face aux élus du MoDem, au sujet
du dialogue noué à cette occasion
entre la majorité et le député LR.
C’est peu de dire pourtant que
l’irruption de cette proposition
de loi a gêné les « marcheurs »
aux entournures. Son auteur en
est la première cause. Elu à l’As
semblée nationale en 2017, Auré
lien Pradié n’est pas l’un de ces
élus de la droite « constructive »
avec lesquels l’exécutif a l’habi
tude d’échanger. Il fait plutôt par
tie des jeunes députés tapageurs
qui sont venus rajeunir les rangs
de LR tout en adoptant les codes
de leurs aînés : effets de manche
et bruyantes indignations dans
l’Hémicycle. « Ça m’embêtait de
faire un cadeau à l’un des plus
réacs et des plus cyniques, confie
ainsi un cadre de la majorité.
Mais beaucoup de collègues esti
maient qu’on ne pouvait pas refu
ser, pour des raisons politiciennes,
une PPL d’un député LR, aussi in
supportable soitil. »
Deuxième point de blocage :
M. Pradié a doublé le gouverne
ment sur son propre calendrier.
Un Grenelle des violences conju
gales est en cours depuis le 3 sep
tembre et doit s’achever le 25
novembre. Aucune annonce ne
devait intervenir avant cette
échéance. Mais la proposition de
loi reprend un certain nombre de
sujets qui ont été mis sur la table
par le gouvernement, à commen
cer par la généralisation du brace
let électronique pour les auteurs
de violences conjugales. Faute de
parvenir à voter un dispositif
similaire avant la « niche » LR, les
« marcheurs » se sont ralliés, mal
gré les réserves de Marlène
Schiappa, secrétaire d’Etat à l’éga
lité entre les femmes et les hom
mes, au texte du député du Lot.
Grands principes conservés
Cette décision n’est pas sans arriè
repensée politique. En 2018, une
autre proposition de loi du même
Aurélien Pradié avait laissé un
goût amer aux élus LRM. Face au
refus des députés de la majorité
d’examiner ce texte sur le handi
cap, le non moins tapageur Fran
çois Ruffin (La France insoumise)
avait fait une longue intervention
dans l’Hémicycle pour dénoncer
leur attitude. « N’avezvous pas
honte? Honte de votre paresse?
Honte de votre sectarisme? »,
avaitil lancé, lors d’un discours
relayé sur les réseaux sociaux avec
la liste des députés qui avaient
voté le rejet. L’initiative avait valu
aux députés LRM d’être assaillis
de courriers indignés. « Un petit
traumatisme », s’amuse M. Pradié.
Reste un piège à éviter pour la
majorité si celleci ne veut pas se
faire taxer d’hypocrisie. « Il n’est
pas question que le texte soit
désossé », prévient M. Pradié. « On
va proposer des modifications
substantielles mais l’idée n’est pas
de le dénaturer », insiste
Guillaume Vuilletet, député LRM
du Vald’Oise, responsable de
texte pour la majorité et auteur
d’une autre proposition de loi sur
le sujet. Les grands principes de
vraient être conservés : la généra
lisation du bracelet électronique,
le renforcement des ordonnances
de protection et l’élargissement
du recours au Téléphone Grave
Danger, appareil permettant aux
victimes de contacter d’un geste
les secours en cas de péril.
Les députés de la majorité et le
gouvernement vont reformuler le
texte sur le bracelet électronique
afin de limiter le risque d’inconsti
tutionnalité. Il sera proposé en cas
d’infraction passible de trois ans
de prison et ne pourra être posé à
une personne sans son consente
ment. Un refus pourrait toutefois
conduire un suspect en détention
provisoire et remettrait en cause
tout sursis ou peine probatoire
lorsque la personne a été condam
née. Les députés doivent encore
trouver une solution lorsque le
bracelet est posé dans le cadre
d’une ordonnance de protection.
Aurélien Pradié espère en outre
convaincre l’exécutif d’accélérer
les délais de réponse à une
demande d’ordonnance de
protection. Ils sont aujourd’hui
de plus d’un mois. M. Pradié veut
le porter à six jours maximum. La
chancellerie et la majorité esti
ment qu’imposer ce délai sera
contreproductif. Les discussions
se poursuivent à ce sujet. Le vote
en première lecture est prévu le
10 octobre en séance.
manon rescan
« Ça m’embêtait
de faire un cadeau
à l’un des plus
réacs et des plus
cyniques », confie
un cadre de LRM
Les services
du ministère
pourraient
procéder à « une
collecte générale
préalable
de données »,
selon la CNIL
J U S T I C E
Affaire de Karachi :
Balladur et Léotard
devant la justice
L’ancien premier ministre
Edouard Balladur et son ex
ministre de la défense, Fran
çois Léotard, ont été renvoyés,
mardi 1er octobre, devant la
Cour de justice de la Républi
que (CJR) dans l’affaire de Ka
rachi. Ils ont été mis en exa
men en 2017 pour « complicité
d’abus de biens sociaux » dans
ce dossier relatif à des soup
çons de financement occulte
de la campagne présidentielle
de 1995. – (AFP.)
P R É S I D E N T I E L L E
Marion Maréchal n’a
« pas l’intention d’être
candidate en 2022 »
L’ancienne députée Front
national de Vaucluse, Marion
Maréchal, a assuré sur Twitter,
mardi 1er octobre, qu’elle n’a
« pas l’intention d’être candi
date à la présidentielle de
2022 ». Le doute plane sur ses
intentions en la matière de
puis son « vrai faux » retrait de
la politique, en 2017. Samedi,
lors d’une « convention de la
droite » organisée par ses pro
ches, à Paris, elle a lancé : « De
main, nous serons au pou
voir. »
M É D I A S
La rédaction du « Figaro »
interpelle sa direction
au sujet d’Eric Zemmour
La société des journalistes
(SDJ) du Figaro a interpellé sa
direction dans un courrier,
lundi 30 septembre, à la suite
du discours aux relents isla
mophobes prononcé par le
polémiste Eric Zemmour, sa
medi, lors de la « convention
de la droite » de Marion Maré
chal. « Il se lâche à l’extérieur
sans retenue, arguant que cela
ne regarde pas ses employeurs
et collègues de travail », écrit la
SDJ, demandant « instamment
à la direction de la rédaction
de mettre un terme à cette si
tuation ambiguë ». « Les pro
pos d’Eric Zemmour ne sont
pas prononcés au nom du
Figaro et n’engagent en rien
Le Figaro », a répondu mardi
le directeur des rédactions
Alexis Brézet, qui affirme
avoir « fait savoir [sa] réproba
tion à l’intéressé ».