EN COUVERTURE
Recherche prof
désespérément
Il parle d’humanisme et cite Léonard de Vinci
pour justifier son projet pro : « Plus on connaît, plus
on aime. » À 21 ans, en vaillant idéaliste à la petite
moustache et aux cheveux longs, Pierre rêve de
devenir instituteur. L’écouter parler des futurs
ateliers écolos et de « l’entraide entre gamins »
qu’il compte instaurer dans ses classes donne
le sourire. Cette année, première tentative pour
lui au Concours de recrutement de professeurs
des écoles (CRPE), à Bourges (Cher). « Il y avait
deux salles pour passer les écrits, rapporte le jeune
homme. Mais si peu de candidats se sont présentés
qu’on a été regroupés dans une seule pièce. Et le
deuxième jour, on n’était même pas assez pour la
remplir. » Question d’organisation, d’abord, pour
celles et ceux qui décident au dernier moment
de passer le concours ailleurs. Mais pas uni-
quement. Serait-on face à cette fameuse « crise
des vocations » qui titille l’Éducation nationale
depuis des années ?
Le recours aux contractuel·les
Un tiers de candidat·es en moins aux épreuves
d’admissibilité « externe » du Certificat d’aptitude
au professorat de l’enseignement du second degré
(Capes) pour enseigner au lycée entre 2008 et
- Même topo pour le primaire, dans le public,
avec une baisse des candidat·es de 30 % en dix
Les stats sont plus qu’éloquentes : depuis dix ou vingt ans, les aspirant·es
profs du primaire et du secondaire ne sont plus légion. N’en déplaise
au ministère, on dirait bien qu’on assiste à une vraie crise des vocations.