Provence - 2019-07-30

(ff) #1

D


’apparence simple, l’en-
quêteaviré au sac de
nœuds. Saisis le 21 juillet
dernier pour une disparition
d’enfants, les policiersdelaSû-
reté départementale (SD)
partent-mêmesil’affaire est
en apparence bizarre-en
confiance. Une mère de 28 ans
déclare la perte de ses3enfants
-des jumeaux de1anetunplus
grand de3ans.Venue de Poi-
tiers pour se prostitueràMar-
seille, elle les aurait confiés
4jours avantàune jeune
femme en gare Saint-Charles.
Elle ne la connaît pas. Ses expli-
cations sont confuses mais elle
aunprénom. Une certaine "Sa-
brina". La jeune femme a
même donnéàlamère biolo-
gique un nom et un numéro de
téléphone. Des éléments suffi-
sants pour, en principe, retrou-
ver dans les plus brefs délais, la
"nounou". Pas vraiment...
Composé, le numéro ne
don ne rien. Lavérification du
nom non plus. L’identitéaété
usurpée.Debizar re,l’affaire
vire au très préoccupant avec
comme priorité remettrela
main sur les gamins. Problème,
personne ne sait où ils sont. " Ni
s’ils sont toujours avec la jeune
femme de la gare ,s’inquiète
alors un enquêteur. Àcemo-
ment, on ne sait pas si elle les a
déposés dans un parc, confiésà
une autre personne, etc. "L’af-
faire repartàzéro. Le travail de
terrain et les investigations de
basesontmenés tambourbat-
tant.
Tel des "profiler", les poli-
ciersdelaSDsemettentdansla
peaudel’inconnue de la gare
Saint-Charles. Elleest jeune.

Elle aencharge des enfants en
bas âge. Les pharmacies dans le
quartier de la gare, les hôtels ou
les organismes d’aide aux
mères comme la Caf sont sollici-
tés pour retrouver la moindre
trace. L’enquête sur la télépho-
nie est poussée dans les
moindres détails. Le travail de
fond paye. Une identité ressort
du lot. De Marseille, le dossier
migre dans le Gard et l’Hérault,
là où la jeune femme aurait des

attachesetdes con naissances.
Àl’hôtel de police, 10 enquê-
teurs pilotent les investiga-
tions. Dans les autres départe-
ments, 10 autres policiers sont
chargés de procéderàla
moindre vérification. Dans le
même temps,leparcours de la
mère biologique est aussi véri-
fié dans les moindresdétails.
Un proxénète présumé est in-
terrogédans le Gard. Il connaît
la femme de 28 ans. Il sait la rai-

sondesavenueàMarseille
pour se faire de l’argent. Il
ignore en revanche tout de la fa-
meuse "Sabrina". Une jeune
femme dont l’itinéraire com-
menceàmieux se dessiner. Le
temps presse.Ladisparition
des enfants remonte déjààplus
d’une semaine.Selon lespre-
miers éléments du dossier sur
elle, elle est qualifiée de "fra-
gile". Âgéeàpeine de 15 ans,
elle est connue pour de précé-
dentes fugues où elle avait déjà
selon lespoliciers usurpédes
identités. Son dernier point de
chute estrepéré au nord de
Montpellier. La vérification est
faite dans la foulée. C’est la
bonne. Sains et saufs, en bonne
santé,les enfants sont retrou-
vés.
Sans difficulté, la "nounou"
est appréhendée dansl’apparte-
ment d’un homme en appa-
rence étrangeràl’affaire. Placé
en gardeàvue, il ressortlibre.
Pas la nounou. Poursuivie pour
soustraction de mineurs, elle a
été incarcérée après son pas-
sage devant un juge d’instruc-
tion .Interrogée, elle aurait re-
connu les faits avant de confier
l’avoir faitpour" protéger "les
enfants de leur mère. Des com-
missions rogatoires sont déli-
vréespourmieuxcerner le par-
coursdel’une et de l’autre.
Pour essayer notamment de
comprendre pourquoi l’incon-
nue de la gare n’a jamais préve-
nu les forces de l’ordre.
Dansl’attente d’unjuge-
ment,lamère biologique, toxi-
comane,aété mise en examen
puis laissée libre sous contrôle
judiciaire.
Éric MIGUET

Il yades records qui sont faits
pour ne jamaisêtrebattus. Et
dont on auraitpupenser, en rai-
son de leur caractèreexception-
nel, qu’ils étaient de toutema-
nière hors d’atteinte. Celui établi
le 26 août 2016 entre les murs du
tribunal correctionnel de Mar-
seille rentreincontestablement
dans cette catégorie.
Ce jour-là, ou plutôt, ce jour et
cettenuit-là, une audience en
comparution immédiate comp-
tant 22 dossiers et 32 prévenus
s’était achevée à...4h45 du ma-
tin. Près de 15 heures de débats,
basculant dans le surréalisme au
fur etàmesure que l’épuisement
général gagnait du terrain. Dans
une salle déserte, au petit matin,
on yavait vu des avocats plaider
en perdant leurs mots,unpoli-
cier s’endormir sur sa chaise, des
magistrats regagner leur bureau
dans le noir, des prévenus re-
laxés prendre dans leur bras des
condamnés... Disons-le, du
grand n’importequoi. Et une
question, très sérieuse, posée
dans nos colonnesàl’époque :
ceux qui ont été jugés, aux tra-
vaux forcés, l’ont-ils été correcte-
ment?
Ce sentiment de flou,voire
d’injustice, ne manquera pas
d’animer les avocats et prévenus
ayant vécu l’audience de vendre-
di dernier,présidée par Cécila Zé-
hani. En cette période de vaca-
tions, quinze dossiers étaient au
menu. Le premieraété examiné
à14heures. Normal. Le dernier
mis en causeaquitté la barre à
6h20... Soit 16 heures et 20 mi-
nutes plus tard. "Record battu!" ,
ironise un témoin. Qui raconte:
"La présidente avait annoncé la
couleurdès le début,endisant
que ça risquait de finir très tard et
que le record serait peut-êtrebat-
tu.C’est le risque quand on ne

veut renvoyer aucun dossier."
En sortant de ce marathon ju-
diciaire, certains des policiers de
garde du palais se sont exaspérés
sur le Facebook du syndicat Al-
liance: "Cette semaine,les col-
lègues ont terminé mercredi à
0h45, jeudi1het ce matin(same-
di, ndlr)à7h... Qu’atten-
dons-nous pour bouger?Lepoint
de non-retour est atteint" ,aécrit
l’un d’eux. Un autre sonne
l’alarme: "En un an, nous avons
perdu un tiers deseffectifs du tri-
bunal. Nous n’avons pas la possi-
bilité de nous relayer au cours de
ces audiences interminables.
C’estintenable en termes de fa-
tigue et pour nos vies de famille.
J’ai un collèguequi dortsur le ca-
napé, un autre quiadivorcé...
Un jour on va avoir desgros pro-
blèmes de sécurité" ,prévient-il.
En janvier dernier,dans un
contexte de justice saturé face à
l’afflux de dossiers "gilets
jaunes", et de magistrats au bord
du burn-outàcause d’une sur-
charge de travail endémique, le
vice-bâtonnier du Barreau de Pa-
ris était monté au créneausur
ces questions d’audiences noc-
turnes: "C’est attentatoireàun
grand principe du procès équi-
table qui est qu’on doit pouvoir se
défendre avec ses pleines capaci-
tés et être jugés par des gens qui
sont eux-mêmesenpleine capaci-
té" ,avait -il chargé.D’autant
qu’une circulaire datée de 2001
estime qu’une audience doit rai-
sonnablement être limitée à
6heures. Le Barreau avait indi-
qué qu’il se réservaitlapossibili-
té d’interjeter appel des juge-
ments rendu après 23hetdede-
mander l’annulation des déci-
sions au regard de l’article6dela
Convention européenne des
Droits de l’homme.
Laurent D’ANCONA

Au cœur de l’été, cette affaire
présentait tous les contours de
la mort suspecte. Le corps
d’une femme retrouvéeinani-
mée le 19 juillet dans un bassin
au pied de la fontaine du parc
Longchamp. Des tracesd’ec-
chymosessur le corps. Une ve-
nue sur Marseille pour une obs-
cure raison. Autant d’éléments
troublants pour les enquêteurs
de la police judiciaire en charge
de cette enquête. En milieu de
semaine dernière, toutes les
pistes étaientouvertes. Elles
commencentàseresserreràla
lecture des résultatsd’autopsie.

Tendancesuicidaire
Selon nos informations, la
femme de 39ans, originaire de
Vagney dans les Vosges, est dé-
cédée en raison des trauma-
tismes causés par sa chute dans

le bassin d’eau. Les analyses
toxicologiques n’ont rien révélé
de particulier. De sources
concordantes, l’enquête
s’oriente désormais vers un sui-
cide d’autantque la mère de fa-
mille qui faisaitl’objet d’un si-
gnalementpour disparition in-
quiétante,était selonune
source proche du dossier
connuepour des tendances sui-
cidaires. Reste tout de même à
s’assurer que personne n’a faci-
lité sa chute dans le bassin.
Mais aussiàcomprendre la rai-
son de sa venueàMarseille.
D’aprèsles différents témoi-
gnages recueillis par la PJ, la vic-
time avait été vue la veille de
son décès dansleparc Long-
champ. Un garde lui avait
même prié de quitter le bassin
où elle se trempait les pieds.

É.Mi.

MORT SUSPECTEÀLONGCHAMP


La piste du suicide


privilégiéepar la PJ


L’incroyableenquête pour


retrouver les 3enfants disparus


En début de semaine dernière, une mère de famille avait confié


àune inconnue en gare Saint-Charles ses trois enfants âgés de1à3ans


RECORD BATTU EN CORRECTIONNELLE


L’audience aura duré...


16 heures et 20 minutes


L’ascension de la Barre des
Écrins (Hautes-Alpes) est loin
d’être un long fleuve tranquille.
Deux alpinistes marseillais
l’ont constaté ce week-end.
Âgés de 43 et 44 ans,ils ont at-
taqué leur montée vendredi ma-
tin en empruntant le Pilier Sud,
c’est-à-dire la voie classique.
Mais le soir, le duo n’était tou-
jours pas rentré. Ce sont des
prochesqui ont prévenu le Pelo-
ton de gendarmerie de haute
montagne de Briançon. Les
deux hommes ont été repérés
vers 20hpar les secours mais
ont refusé d’être pris en charge.
Les deux alpinistes ont ainsi dé-
cidédepasse rlanuit dansla
voie.

Épuisésmaisindemnes
Le lendemain,alors que les
conditionsclimatiques annon-
cées n’étaient pas bonnesavec
notamment de gros orages pré-
vus, une équipeduPGHM (pe-
loton de gendarmerie de haute
montagne)aprofité d’une fe-
nêtre météo favorablepour sur-
vol er le secteuren fin
d’après-midi.
Les hommes ont été repérés
à3700mètre sd’altitude sur
l’arête du Pilier Sud à
400mètresdu sommet. Épuisés
et en perdition, les deux alpi-
nistes ont accepté cette fois-ci
le secours.
Indemnes,ils ont été hélipor-
tés vers Villard Saint Pancrace.

Le corps inanimé de la victime avait été retrouvé dans un bassin
d’eau. / PHOTOROMAIN CAPDEPON

Le précédentrecord datait de 2016 avec une audience qui s’était
étalée sur près de 15 heures. / PHOTO ILLUSTRATION F.S

DébutéeàMarseille, l’enquête sur la dispartion des3enfants s’est
terminée dans un appartementàMontpellier. / PHOTO P.NOSETTO

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