FORMATION
TRIPARTITE
FORMATION EN
ÉPERON
FORMATION EN
TENAILLE
FORMATION EN
TORTUE
LES TRIPLEX ACIES :
FORMATION TRIPARTITE
Ce fut la confi guration la plus courante
dans les combats, utilisée en grande
majorité dans les guerres de Mithri-
date (88 à 63 av. J.-C.) en Asie Mi-
neure ou bien lors de la conquête des
Gaules (58 à 51 av. J.-C.). Elle tenait
son nom des trois principales lignes
(acies) qui composaient la formation
jusqu’à la fi n du IIe siècle av. J.-C. : les
hastati (jeunes soldats), les principes
(troupes d’élite) et les triarii (les vété-
rans). Après la réforme de Marius,
chacune des lignes se composait de
trois ou quatre cohortes (de 600 hom-
mes chacune), espacées par des in-
tervalles égaux. Ainsi, elles pouvaient
eff ectuer un repli sans aff ecter l’en-
semble. Derrière eux se trouvait par-
fois une ligne d’archers. Disposées de
cette manière, les légions pouvaient
être entourées de troupes alliées, la
cavalerie venant compléter la forma-
tion sur les ailes.
LE CUNEUS :
FORMATION EN ÉPERON
Le cuneus répartissait les cohortes
en un demi-cercle convexe avec, en
son centre, une pointe triangulaire
constituée d’un groupe d’élite. Ainsi,
la légion concentrait son eff ort sur un
point précis, si possible au milieu de
la ligne frontale ennemie. Une tactique
qui permettait souvent aux Romains
de percer la ligne adverse et de péné-
trer sa formation, ce qui s’avérait le
plus souvent fatal si l’ennemi n’avait
pas de réserve. Selon l’historien ro-
main Tite-Live, cette manœuvre fut
utilisée par Caton l’Ancien en 195 av.
J.-C., lors de la bataille victorieuse
d’Emporiae (Ampurias) contre les Cel-
tibères, en Hispanie.
LA FORFEX :
FORMATION EN TENAILLE
Elle prenait la forme inverse du cu-
neus. Une sorte de V, à ceci près
que les extrémités se rapprochaient,
COMMENT COMBATTAIENT-ILS?
rappelant l’aspect d’une tenaille.
L’une des manœuvres pour parve-
nir à cette disposition était de faire
avancer lentement sa ligne centrale
pendant que les ailes d’infanterie
légère se formaient en colonnes et
progressaient plus vite, avant de
se reformer en ligne jusqu’à encer-
cler l’ennemi. Selon les récits de Po-
lybe et Tite-Live, c’est en empruntant
cette tactique que le général romain
Scipion l’Africain remporta une vic-
toire importante sur les forces car-
thaginoises lors de la célèbre bataille
d’Ilipa en 206 av. J.-C.
LA TESTUDO :
FORMATION EN TORTUE
La testudo formait un ensemble
rectangulaire impénétrable grâce à
un «mur» et un «toit» de boucliers,
à l’image d’une tortue qui se recro-
queville dans sa carapace. Si cette
formation pouvait être utilisée pour
un siège, elle servait avant tout à
se défendre contre les fl èches enne-
mies et s’avérait effi cace pour battre
en retraite. Selon Plutarque, ce fut
le cas en 36 av. J.-C., lorsque les
armées de Marc Antoine reculèrent
jusqu’en Arménie, un protectorat
romain, sous les projectiles des sol-
dats de l’Empire parthe.
LES AUTRES FORMATIONS
Le globus se traduisait en des as-
sauts répétés d’un petit groupe de
soldats qui se détachaient du gros
des troupes et attaquaient en des
points précis. L’orbis était, lui, une
formation défensive en cercle qui
permettait aux troupes de faire face
à l’ennemi où qu’il se trouve. Il n’était
utilisé qu’en cas d’urgence, contre
des armées supérieures en nombre
ou dont les forces de cavalerie
étaient plus importantes. Enfi n le
serra, ou formation en scie, consis-
tait en une succession d’attaques
brèves et de retraits, rappelant le
mouvement de la scie.
Position ennemie
Position ennemie
Position ennemie
Position ennemie
Entraînés deux fois par jour au maniement des armes, les légionnaires apprenaient aussi les manœuvres
tactiques. Des formations de combat qui permettaient de s’adapter à l’adversaire et au terrain.
Illustrations : Hugues Piolet
LES GUERRES
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