d’euros de chiffre d’affaires. Elle
annonce ce mercredi avoir bouclé
un tour de table de 12,5 millions
d’euros auprès d’Idinvest et Isai,
auquel s’ajoutent 17 millions
d’euros en dette.
En quelques mois, la jeune
pousse a connu une croissance ful-
gurante. Lorsque « Les Echos »
avaient annoncé sa première levée
de 3,3 millions d’euros, en
juillet 2019, elle revendiquait
90 clients. Aujourd’hui, elle en
compte 1.000. « Nous n’avons pas
fait de marketing pour le moment,
nous grossissons grâce au bouche-à-
oreille, assure Louis Chatriot. Nous
avons beaucoup travaillé au onboar-
ding en self-service [le fait de s’ins-
crire sur la plateforme de manière
autonome, NDRL]. S’ils utilisent les
logiciels d’e-commerce Shopify,
Magento et PrestaShop, les mar-
chands s’intègrent en une heure. »
Alma compte des clients partout en
France, à l’instar du vendeur de
vélos Cowboy, de celui de trottinet-
tes électriques Weebot ou des mar-
ques de meubles The Cool Republic
et The Socialite Family.
Quadrupler son volume
d’affaires
Le cofondateur de la start-up, qui
cite la discipline et le fait de rester
concentré sur ses objectifs comme
les principales valeurs d’Alma,
indique se focaliser sur le marché
français pour le moment.
« L’Europe est en ligne de mire, mais
on oublie parfois un peu vite que la
France est un marché énorme, de
200 .000 marchands dans notre cas.
Notre objectif cette année est de qua-
drupler le nombre de nos clients
ainsi que notre volume d’affaires,
qui représente aujourd’hui une
dizaine de millions d’euros » ,
détaille-t-il. Car la start-up a besoin
de volume. Alma ne communique
pas son chiffre d’affaires, mais i ndi-
que imposer une commission de
3,8 % pour les paiements en trois
fois et 4,2 % pour les paiements en
quatre fois. Quadrupler son
volume d’affaires pourrait donc
générer un revenu de l’ordre de
1,6 million d’euros, auquel il faut
encore soustraire les défauts, dont
la start-up ne dit mot.
En plus de l’acquisition de nou-
veaux clients, Alma compte faire
grossir son chiffre grâce à de nou-
velles fonctionnalités : le paiement
en une fois et le paiement différé. La
jeune pousse teste en outre en ce
moment le B to B (entreprise à
entreprise). « Nous avons constaté
que quelques marchands étaient
intéressés par le B to B, nous sommes
dans une phase de preuve de concept,
mais c’est encore tôt pour dire si ça va
marcher » , précise le prudent Louis
Chatriot.
La start-up a, par ailleurs, pour
objectif d’obtenir le statut de société
de financement a u cours de l’année.
Ce statut lui permettra de dévelop-
per plus de fonctionnalités, notam-
ment en faisant sauter le plafond de
remboursement à 90 jours auquel
elle est actuellement soumise.
L’obsession du produit
Alma évolue sur un marché où la
concurrence vient à la fois des
acteurs bancaires du microcrédit
et des start-up. Parmi ces dernières,
on compte le géant suédois Klarna,
financé à hauteur de 1,4 milliard de
dollars, selon Crunchbase, qui ne
s’est pour le moment pas lancé sur
le marché français. Une concur-
rence qui n’inquiète pas Nicolas
Debock, managing director chez
Idinvest : « Alma est jeune mais a
prouvé qu’elle pouvait prendre une
part importante du marché, affir-
me-t-il. Il s’agit d’une équipe vrai-
ment très forte et qui pense au pro-
duit, car faire une start-up ce n’est
pas juste mettre plein de commer-
ciaux dans la rue, mais faire un pro-
duit qui correspond vraiment aux
attentes! » Reste que des commer-
ciaux, il en faudra, et la jeune
pousse va en recruter : en tout, elle
compte embaucher 30 personnes,
en plus des 17 qui composent son
effectif actuel.n
Déborah Loye
Loydeborah
Les fintech françaises figurent
parmi les start-up les plus dynami-
ques de l’écosystème et, si l’Hexa-
gone commence à compter sur des
acteurs importants, comme Qonto
ou Lydia, de nouvelles jeunes entre-
prises y trouvent également leur
marché. C’est le cas d’Alma, créé
en 2018 par l’ancien general mana-
ger Italie de Stripe Louis Chatriot
et Guillaume Desloges, qui a
passé huit ans dans l’analyse quan-
titative chez Mazars. La start-up
propose une solution de paiement
en trois fois pour les marchands
générant moins de 150 millions
FINTECH
La start-up tricolore
propose une solution
de paiement en trois
fois. En seulement
deux ans d’existence,
elle a su convaincre
1.000 marchands.
Elle boucle une levée
de fonds de 12,5 mil-
lions d’euros, complé-
tée par 17 millions de
dette.
Alma veut sa
place au sein
des fintech
européennes
Louis Chatriot et Guillaume Desloges, les cofondateurs d’Alma. Phot o Alma
DONNONS DU SENSÀL’INNOVATION
L’ÉVÉNEMENT
START-UP ET TECH
N
°
1ENEUROPE
“VIVATECH EST UN VÉRITABLEHUBPOURRENCONTRER
DES EXPERTSETPARTENAIRES, ET DÉCOUVRIRLES IDÉES
QUI FERONT LE MONDE DE DEMAIN.“
Young Sohn-Président&Directeur de la Stratégie-SAMSUNG
Président du Conseil d’Administration -HARMAN
“C’ESTL’OPPORTUNITÉ DEPARTAGER SON EXPÉRIENCE
AVEC LES PLUS GRANDS LEADERS DELA TECH.”
Thomas Plantenga -CEO-VINTED,nouvelle licorne européenne
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EDITION
Les start-up sont des entreprises
non cotées. Par définition, leur
valorisation n’est donc pas sujette
aux aléas de la Bourse. Au sein de
France Digitale, nous pensons
même que certains acteurs des
nouvelles technologies peuvent
être garants de stabilité avec des
fonds rarement déployés en moins
de sept ans, et les montants déjà
levés continueront à être investis.
D’ailleurs, certaines start-up
détiennent une partie de la solu-
tion aux problèmes épidémiologi-
ques , notamment celles proposant
des services à distance (e-learning,
commerce en ligne, téléméde-
cine, etc.).
Pour autant, il arrive que le grand
public o ublie q ue l e mot « start-up »
n’est qu’un anglicisme qui recouvre
la réalité des PME et ETI technolo-
giques : des entreprises de taille
petite ou intermédiaire, à la tréso-
rerie souvent fragile, malgré des
revenus hypercroissants et des
technologies de pointe. France
Digitale prend acte du choc exo-
gène majeur que subit l’économie
mondiale et demande solennelle-
ment aux pouvoirs publics que
soient déployés des dispositifs
d’urgence. Nous proposons :
lle remboursement e n priorité des
créances des entreprises sur l’Etat :
en particulier les créances CIR 2018
et antérieures non encore rem-
boursées, et le CIR 2019 dès dépôt
des liasses fiscales e n mai 2020 [NB :
le CIR représente la plus grosse
créance des entreprises sur l’Etat] ;
lun report des échéances sociales
et fiscales (Urssaf, impôts – CFE,
CVAE, T VA, etc.) : Urssaf : report de
paiement des cotisations mensuali-
sées e t trimestrialisées au
31 décembre 202 0 et/ou octroi d’un
étalement du paiement des cotisa-
tions de l’année 2020 sur une
période de 5 ans ;
lCFE : report du paiement de
l’acompte de CFE, initialement dû
au 1 er avri l 2020, sur le paiement du
solde final au 15 décembre 2020 et
report des paiements mensuels de
CFE au paiement d éfinitif en
décembre 2020 ;
l CVA E : report du paiement de
l’acompte de CVAE du 15 juin 2020
au paiement du solde définitif au 1 er
m ai 2021 ;
l T VA : report du paiement de
l’acompte semestriel de TVA initia-
lement d û en juillet 2020 sur le paie-
ment du solde définitif en mai 2021
et report des paiements mensuels
de TVA au paiement du solde défi-
nitif en mai 2021 ;
lla mise en place d’un moratoire
(i.e. exonération) de cotisations
sociales et fiscales p our les entrepri-
ses les plus fragiles ;
lune accélération de la procédure
de chômage partiel sans autorisa-
tion préalable de la préfecture pour
les entreprises de moins de
250 salariés ;
lun décalage de six mois de l’exigi-
bilité du remboursement des cré-
dits octroyés par bpifrance ;
lle maintien des volumes d’inves-
tissements de bpifrance dans les
start-up ;
lla mise en place d’une task force
sous l ’égide du médiateur d es e ntre-
prises pour s’assurer que la solida-
rité souhaitée par le gouvernement
entre les grands groupes et les PME
soit effectivement mise en œuvre
(i.e. respect des d élais de paiement) ;
lla mise en place d’un guichet uni-
que pour les entreprises pour trai-
ter l’ensemble des sujets susvisés.
Les start-up sont une partie de la
solution et doivent prendre part à la
mobilisation nationale contre le
coronavirus. Nous proposons :
ll’ouverture des données privées
liées au coronavirus pour les verser
au Health Data Hub ;
lla m ise en open source des don-
nées liées au coronavirus pour les
start-up qui souhaitent développer
des applications non-profit ;
ll’identification des 300 start-up
d’e-santé françaises et la mise en
place de « challenges » de coopéra-
tion public-privé pour résoudre la
crise (exemples : comment faciliter
l’approvisionnement en masques
avec de l’IA? comment se prémunir
contre la contrefaçon de vaccins
grâce à la blockchain? comment
exploiter à des fins générales les
données épidémiologiques avec de
l’IA ?) ;
lla création d’un fonds santé au
sein de bpifrance pour investir en
urgence dans les start-up de
l’e-santé et passer leurs solutions à
l’échelle.n
L’association qui
regroupe startuppeurs
et investisseurs de la
French Tech sollicite
l’attention du gouver-
nement pour que
soient prises des
mesures d’urgence.
France Digitale appelle à la
mobilisation contre le coronavirus
LE POINT DE VUE // FRANCE DIGITALE
START-UP
Les Echos Mercredi 11 mars 2020