Les Echos Mercredi 11 mars 2020 FINANCE & MARCHES// 29
PRÉFETDUVAL-DE-MARNE
DIRECTIONDELACOORDINATIONDESPOLITIQUESPUBLIQUES
ETDE L’APPUITERRITORIAL
BUREAUDEL’ENVIRONNEMENTETDESPROCEDURESD’UTILITEPUBLIQUE
21/29,AVENUEDUGENERALDEGAULLE-94038CRETEILCEDEX-
0149566000
WWW.VAL-DE-MARNE.PREF.GOUV.FR
AVIS DE CONSULTATION DU PUBLIC
Installations classées soumisesàenregistrement
Code de l’environnement
Art. L211-1, L511-1, L512-7àL512-7-7&R512-46-1àR512-46-30
La société VIRTUO INDUSTRIAL PROPERTYaprésenté au Préfet duVal-de-Marne,
une demande pour l’enregistrement sur le territoiredela commune de BONNEUIL-
SUR-MARNE, Lot 1, Parcelle 13, Quai du Rancy,d’une plateforme logistique portuaire,
constituant des installations classées assujetties aux prescriptions générales des
arrêtés ministérielsrelatifs aux installationsrelevant du régime de l’enregistrement pour
les rubriques 1510-2, 1530-2, 2662-2, 2663-1-b et 2663-2-b de la nomenclaturedes
installations classées pour la protection de l’environnement.
L’arrêté préfectoral n° 2020/00779 du5mars 2020aouvert une consultation du public sur
ce dossier de demande d’enregistrement du mardi 14 avril 2020 au samedi 16 mai 2020
inclus.
Le public pourra prendreconnaissance du dossier et formuler ses observations sur
le registreouvertàcet effetàlaDirection des ServicesTechniques de la mairie de
BONNEUIL-SUR-MARNE, Port de BONNEUIL-SUR-MARNE,2route de l’Ouest, aux
heures d’ouverturesuivantes :
Lundi au jeudi de 9H00à12H00–13H30à17H00
Vendredi de 9H00à12H00–13H30à16H30
Fermé le samedi
Les observations du public pourront également êtreadressées avant la fin du délai de
consultation, soit avant le samedi 16 mai 2020 :
-par courrieràlaPréfectureduVal-de-Marneàl’adresse susvisée,
-par courrier électronique [email protected]
Al’issue de la consultation du public, leregistresera clos et signé par le mairede
BONNEUIL-SUR-MARNE et transmis avec les observations du public au Préfet duVal-de-
Marne, compétent pour prendreladécisionrelativeàlademande d’enregistrement, par
arrêté préfectoral d’enregistrement, éventuellement assorti de prescriptions particulières
complémentaires aux prescriptions générales fixées par arrêté ministériel, ou d’un arrêté
préfectoral derefus.
Le déroulé de la consultation est mis en ligne sur le site internet de la préfecture.
La ligne de référence est de 40 signes en corps minimal de6points didot.
Le calibrage de l’annonce est établi de filetàfilet.
Les départements habilités sont 75, 78, 91, 92, 93, 94, 95 et 69.
LES ECHOS SOCIÉTÉS-LEPUBLICATEUR LÉGAL-LAVIE JUDICIAIRE
mêmes, visent toutes à éviter un
resserrement du crédit.
A Berlin, le Conseil de stabilité
financière, qui réunit le ministère
des Finances, la Bundesbank et le
gendarme bancaire (BaFin), a évo-
qué lundi à huis clos l’idée d’aban-
donner le coussin contracyclique,
une surcharge en capital que les
prêteurs doivent appliquer pour
faire face à des pertes de crédit,
selon Bloomberg. En France, les
banques espèrent aussi que le
Conseil de stabilité financière, qui
se réunit la semaine prochaine,
réduise cette surcharge.
Coussin contracyclique
Les superviseurs, qui regardent la
situation avec attention, n’o nt pas
pour l’instant changé leur position,
selon des sources proches. « Les
coussins de capitaux ont été élaborés
dans le cadre des règles de Bâle III
[post-crise, NDLR] pour être retirés
dans des situations de stress , a écrit
mardi sur Twitter Vitor Constâncio,
ancien vice-président de la Banque
centrale européenne ( BCE). Un débat
pertinent si la situation se détériore ».
Les banques commerciales alle-
mandes devraient demander ce
mercredi d’autres mesures, dont
une dérogation aux nouvelles nor-
mes comptables IFRS9. « On sou-
haiterait amortir le caractère pro
cyclique de ces normes », selon une
source. « IFRS9 rend le coût du ris-
que des banques plus sensible au
PIB », expliquent les analystes de
Credit Suisse dans une note. Intro-
duite progressivement depuis 2018,
ces normes conduisent à une aug-
mentation sensible des créances
douteuses en cas de repli conjonc-
turel, rognant ainsi le capital des
banques.
Les banques allemandes soutien-
nent manifestement la demande de
Bruno Le Maire, le ministre des
Finances français, de rallonger la
durée de 90 jours à partir de laquelle
un prêt est jugé « non performant »
et nécessite une dépréciation. La
demande, soutenue par l’Italie, ris-
que de se heurter à l’opposition de la
BCE. Le superviseur présidé par
Andrea Enria a mis plusieurs
années à établir une définition har-
monisée des créances douteuses en
Europe. Pour lui, pas question de
transiger. D’autant qu’il dispose
d’autres leviers p our tenir compte de
conditions macroéconomiques
dégradées dans sa surveillance
(« pilier 2 »). L’Italie, la plus touchée
par le coronavirus, espère aussi des
exceptions alors que ses banques
ont introduit un moratoire sur les
échéances d’emprunts aux entrepri-
ses et ménages en difficulté. « Oui, ce
sera le cas, pour les individus et les
ménages », a précisé mardi la minis-
tre déléguée de l’Economie, Laura
Castelli.
Pour les PME et PMI le moratoire
est étendu jusqu’à un an, a annoncé
l’ABI, la principale fédération du sec-
teur bancaire. Pour les familles, il
peut être appliqué jusqu’à 18 mois
concernant l’achat d’une résidence
si sa valeur ne dépasse pas les
250.000 euros ou si ses revenus
annuels n’excèdent pas les
30.000 euros. « Les remboursements
de prêts peuvent déjà être suspendus
dans toute l’Italie, nous nous sommes
préparés immédiatement », a
annoncé Antonio Patuelli, le prési-
dent de l’ABI, qui demande un report
de 6 à 12 mois de l’application de
règles européennes de traitement
des créances douteuses.
Pour accompagner les banques,
le gouvernement envisage un dis-
positif de garanties d’Etat avec pour
l’instant environ 2 milliards d’euros
mis à disposition. La ministre délé-
guée de l’Economie confirme que
des discussions sont en cours avec
la Banque d’Italie pour mettre en
place un tel mécanisme.n
Thibaut Madelin
@ThibautMadelin
et Olivier Tosseri
— à Rome,
avec Ni non Renaud
— à Berlin
Onze ans après la faillite de Leh-
man, la crise du coronavirus pour-
rait conduire à un assouplissement
réglementaire pour les banques,
alors que plusieurs pays d’Europe
et les Etats-Unis cherchent à alléger
la contrainte sur le secteur afin de
prévenir le risque de récession.
Après la France, qui a appelé
lundi à un assouplissement des
règles prudentielles et suggéré le
report des «stress tests», l’Allema-
gne et l’Italie sont à la manœuvre.
Les initiatives, portées par les gou-
vernements ou les banques elles-
RÉGULATION
Après la France,
l’Allemagne et l’Italie
débattent de mesures
permettant d’alléger
la pression sur les
banques pour juguler
le risque de récession.
Offensive européenne pour
alléger la pression sur les banques
Andrea Enria, superviseur en chef des grandes banques de la zone euro, est en première ligne. Phot o Simon Dawson/Bloomberg
annoncesjudiciaires&légales
ANNLEGALECH
Edouard Lederer
@EdouardLederer
Depuis la nuit de lundi à mardi,
c’est l’Italie tout entière – et plus
seulement le nord du pays – qui a
été placée en quarantaine pour
ralentir la propagation du coro-
navirus. Face au choc qui menace
la troisième économie de la zone
euro, deux banques françaises se
trouvent aux premières loges :
depuis 2006, BNP Paribas et
Crédit Agricole SA ont fait de l’Ita-
lie une pièce majeure de leurs dis-
positifs européens respectifs.
BNL est la sixième banque ita-
lienne par sa taille de bilan et un
important pôle d’activité pour la
banque de la rue d’Antin. Elle a
dégagé u n résultat avant impôt de
44 3 millions d’euros l’an dernier,
a généré 6 % des revenus du
groupe en 2019, et 4 % de son
résultat d’exploitation.
Quant au Crédit Agricole, il
considère l’Italie comme son
deuxième marché domestique,
après la France. Le groupe con-
centre sa présence dans le nord
de l’Italie, le moteur économique
du pays touché de plein fouet par
le Covid-19. Son pôle « banque de
proximité internationale » (cons-
titué principalement de l’Italie) a
représenté 14 % des revenus de
Crédit Agricole SA et 8,5 % de son
résultat net. A lui seul, Crédit
Agricole Italia, qui inclut notam-
ment Cariparma, affiche un
résultat net de 314 millions
d’euros en 2019 (+15 % sur un an).
Moratoires de paiements
A l’instar de l’ensemble des
banques italiennes, ces deux
places fortes pourraient être
rattrapées par les effets du coro-
navirus, surtout si la crise devait
durer. Aucune d’entre elles n’a
dû, à ce stade, passer de provi-
sion, mais il existe plusieurs
canaux de contagion.
Le premier est le plus direct : le
ralentissement prévisible de la
demande intérieure en Italie ne
va pas faire de bien aux revenus
des banques. Ils s’affichaient déjà
en très léger recul pour BNL en
2019 (à 2,69 milliards d’e uros) et
en hausse de 1 % chez Crédit Agri-
cole Italia (à 1,95 milliard d’euros).
Autre crainte : voir l’Italie
ployer à nouveau sous le poids des
créances douteuses, les impayés
de plus de 90 jours. Les banques
italiennes ont commencé ces der-
nières années à céder à des fonds
des portefeuilles de créances
dégradées, mais l’appétit des
investisseurs pourrait se tarir. Par
ailleurs, cette crise intervient alors
que le coût du risque reste relative-
ment élevé : 490 millions d’euros
chez BNL en 2019 (après 592 mil-
lions en 2018), soit davantage
qu’en France, où l’activité de la
banque est près de trois fois plus
importante. Pour la banque verte,
il s’est réduit de 8 % d’une année
sur l’autre à 242 millions d’euros.
Pour éviter que la situation ne
s’aggrave encore, le secteur ban-
caire transalpin a annoncé qu’il
pourrait consentir à des moratoi-
res sur certains rembourse-
ments. L’exposition de l’ensemble
des banques françaises au sec-
teur privé italien (hors secteur
financier) frôlait les 200 milliards
d’euros en septembre 2019.
Détention de dette
souveraine
Dernier canal de transmission
possible : les banques italiennes
restent de grandes détentrices de
dette souveraine italienne. Les
secousses des derniers jours ont
provoqué des tensions sur la
dette, ce qui dévalorise mécani-
quement les titres souverains au
bilan. « Cela conduit les banques à
passer des dépréciations qui vien-
nent amputer leurs résultats et
donc leur capacité à mettre en
réserve des fonds propres » , cons-
tate Eric Dor, directeur des études
économiques à l’Ieseg. Selon ses
calculs, BNP Paribas détenait (à
fin juin 2019) 25,5 milliards
d’euros de dette souveraine ita-
lienne, suivie du groupe Crédit
Agricole ( 10,6 milliards d’euros) et
de BPCE (8,8 milliards d’euros).n
Covid-19 en Italie : BNP Paribas et Crédit Agricole
aux premières loges
BNP Paribas et Crédit
Agricole ont fait de l’Italie
une pièce maîtresse dans
leur dispositif européen.
Elles pourraient être
rattrapées par le ralentis-
sement économique dans
la péninsule.
France. Lundi, le ministre de
l’Economie et des Finances,
Bruno Le Maire, a appelé la Ban-
que centrale européenne (BCE) à
faire preuve de souplesse envers
les banques, afin qu’elles puissent
venir en aide aux entreprises tou-
chées. « Les règles prudentielles
doivent s’adapter à cette situation
exceptionnelle, il faut que tout le
monde joue le jeu. »
Parmi les pistes envisagées à
Bercy figurent le report des
« stress tests » et un allongement
des délais pour les rembourse-
ments de crédits, aménagé afin
que ceux-ci ne soient pas assimi-
lés à des créances douteuses et
fragilisent les bilans. Reste à
savoir comment cette demande
sera interprétée à Francfort, alors
que la BCE se réunit jeudi pour
décider de la politique monétaire
à adopter. Et surtout par les mar-
chés, qui privilégient générale-
ment la transparence quand il
s’agit des bilans des banques.
Les patrons de banques
à la Maison-Blanche
A l’inverse de l’Europe, ce sont
donc l es régulateurs qui p rennent
les choses en main aux Etats-Unis
pour assurer le soutien de l’éco-
nomie. La Fed avait déjà annoncé
une baisse surprise des taux d’un
demi-point la semaine dernière.
L’administration commence à
prendre la mesure de l’impact de
l’épidémie de Covid-19, alors que
22 décès et 605 cas de contamina-
tion ont été recensés outre-Atlan-
tique. Lundi, la Maison-Blanche a
annoncé des premières réponses
économiques avec des allége-
ments de charges et d ’impôts. Des
prêts p ourraient aussi être
consentis aux petites entreprises.
Selon le « Washington Post »,
Donald Trump doit rencontrer
cette semaine les patrons de
JP Morgan, Bank of America,
Morgan Stanley et Goldman
Sachs afin d’évoquer les mesures
à prendre pour restaurer la
confiance dans l’économie.n
Ro main Gueugneau
@romaingueugneau
Outre-Atlantique a ussi, la finance
est appelée en renfort face à l’épi-
démie de Covid-19 et à son impact
sur l’économie. Dans un commu-
niqué publié lundi s oir, les régula-
teurs américains ont « encouragé
les institutions financières à répon-
dre aux besoins de leurs clients et
de leurs salariés touchés par le
coronavirus ».
Les signataires, parmi lesquel-
les figurent la Réserve fédérale
(Fed), la Federal Deposit Insu-
rance Corporation (organisme
fédéral qui garantit les dépôts
bancaires) ou encore le Consu-
mer Financial Protection Bureau
(Office de protection du consom-
mateur), assurent qu’ils apporte-
ront « l’assistance appropriée en
termes de régulation aux acteurs
qu’ils supervisent ». En clair, les
banques doivent se sentir libres
d’aider les entreprises en diffi-
culté, sans se soucier de l’impact
éventuel sur leurs bilans.
L’appel des régulateurs inter-
vient après le plongeon de Wall
Street, qui a connu lundi sa pire
séance depuis 2008, avec une
baisse de 7,8 % du Dow Jones, et
des banques lourdement sanc-
tionnées. Mardi, la Bourse de
New York se reprenait toutefois.
« Les institutions financières doi-
vent travailler de façon construc-
tive avec les emprunteurs et leurs
clients dans les régions touchées.
Ces efforts, qui doivent coïncider
avec des pratiques saines en termes
de prêts, ne feront pas l’objet de cri-
tiques d e la p art des superviseurs » ,
indique encore le communiqué.
Cette initiative fait écho aux
demandes formulées par l a
La Réserve fédérale
et d’autres régulateurs
financiers veulent inciter
les banques à soutenir
les entreprises et les clients
touchés par l’impact
de l’épidémie.
Les régulateurs
américains mobilisent
les banques