Coup de Pouce - (05)May 2020

(Comicgek) #1
UNE RELATION QUI ÉVOLUE DANS LE TEMPS
Si l’on veut éviter la rupture définitive, il existe des stratégies pour
pacifier la relation: «Il est souvent préférable de moduler le lien
plutôt que de le briser, explique Julie Roussin, psychologue. On
limite les contacts pour un temps, on privilégie les sujets consen-
suels, on trouve des compromis qui font que la relation reste
agréable, même si elle n’est pas parfaite à tous les égards.»
Rien ne nous empêche de combler nos manques autrement
que par le lien mère-fille: «On a seulement une mère, mais on
peut aller chercher ce qui nous manque dans une autre relation:
avec une grand-mère, une tante, une belle-mère ou une amie»,
conseille Suzanne Vallières. Notre mère n’a pas la responsabilité
de notre bonheur, et vice-versa. L’important, c’est de ne pas cou-
per la communication. On pense que notre mère n’est pas fière
de nous? On le dit. «On est souvent victime de nos perceptions,
de nos impressions, reprend Mme Vallières. La relation mère-fille
est si intense et émotive qu’on bascule vite en mode défensif. La
transparence nous protège des malentendus.»
Oui, on peut avoir une relation harmonieuse avec notre mère
sans nécessairement partir une semaine dans le Sud avec elle. Un
appel, un message, un brunch avec le reste de la famille. La rela-
tion évoluera avec le temps, la maturité et le contexte de vie de
chacune, à la condition de laisser la porte entrouverte...•
*Les prénoms ont été changés.

ELLES ONT LÂCHÉ PRISE


«J’aime ma mère, mais je suis incapable de la supporter. Je l’appelle
“maman-trop”: elle m’aime trop, elle m’entoure trop. La cassure s’est
produite à l’adolescence, quand elle s’est séparée de mon père et
qu’elle est partie avec mon frère seulement. Je me suis sentie violem-
ment abandonnée. Je me sens physiquement agressée par sa pré-
sence, sa voix, sa respiration... Quand mes enfants lui parlent au
moyen de la tablette, je leur demande de changer de pièce pour ne
pas l’entendre. Je sais qu’elle est une bonne personne, mais j’ai fait le
deuil d’une relation mère-fille normale. J’essaie seulement d’être le
mieux possible dans notre situation et de la laisser jouer son rôle de
grand-mère. C’est ce qui compte pour moi.» − Sara*, 34 ans

«Je vois ma mère une ou deux fois par année, aux réunions de famille,
mais c’est tout. Nous ne sommes pas en chicane, mais nous n’avons
jamais été proches l’une de l’autre. Je crois que mon seul problème,
c’est celui d’être comprise par les gens autour de moi. Non, je n’ap-
pellerai pas ma mère tous les jours. Non, je n’irai pas souper chez elle
le dimanche. C’est difficile de ne pas juger une personne qui affirme
ne pas aimer sa mère. On me trouve sans-cœur quand je dévoile le
fond de ma pensée: on ne choisit pas la famille dans laquelle on naît
et grandit, mais on a le droit de choisir qui on aime ou pas – même si
c’est la famille, même si c’est notre mère...» − Alice*, 33 ans

«Notre relation est tendue. Ma mère croit détenir la vérité, et elle a de
la difficulté à considérer des opinions différentes des siennes, même
quand elle a des preuves sous les yeux. Parfois, je lui donne raison
simplement pour avoir la paix. C’est plate, mais sinon ça ouvre la
porte à beaucoup de négativité.» − Frédérique*, 44 ans

«


«


Inscrivez-vous
Recueillez des fonds
Marchez

marchedurein.ca


RENSEIGNEMENTS
1.800.565.4515
[email protected]

Posez


un geste


concret


pour les


personnes


qui luttent


au quotidien


contre la


maladie


rénale


| 37
MAI 2020
Free download pdf