Coup de Pouce - (09)September 2020

(Comicgek) #1
DONNER DU POUVOIR
À NOTRE ÉCOLIER
On veut responsabiliser notre enfant tout en rédui-
sant l’opposition à l’heure des devoirs? On lui permet
de faire des choix: dans quel ordre il fera ses exer-
cices, avec quels crayons, quand (lui suggérer deux
moments qui conviennent à notre horaire, comme
17 h ou 17 h 30), s’il veut sa collation avant de commen-
cer les devoirs ou au milieu, etc. «On voit comment
ça se passe et on s’ajuste, au besoin, dit Magalie Rivest.
Si le jeune décide d’étudier ses mots de vocabulaire
en premier parce qu’il aime ça, mais qu’il chiale pour
le reste, le lendemain, on change l’ordre des tâches.»
Typiquement, l’enfant fait ses devoirs assis sur une
chaise devant une table ou un bureau. Mais à l’heure
où la tendance est aux classes à l’aménagement
flexible, on gagnerait à faire preuve de souplesse à la
maison aussi. «L’important, c’est que l’enfant ait envie
de s’investir dans ses études, souligne Valérie Barbet.
S’il veut écrire ses mots de vocabulaire debout, près
du comptoir de la cuisine, lire dans son lit, apprendre
ses leçons allongé sur le tapis ou s’asseoir sur un bal-
lon de stabilité pour réciter ses multiplications, pour-
quoi pas?» On lui donne donc du pouvoir là-dessus
également. Surtout que les recherches tendent à
montrer que le fait de travailler debout, de bouger et
de varier les postures améliore l’attention et les capa-
cités d’apprentissage des élèves.

DU PLAISIR ET DES
ENCOURAGEMENTS
Apprendre en s’amusant, c’est aussi bon pour la pé-
riode des devoirs et des leçons. «Pour faire réviser
l’enfant, on utilise un jeu de serpents et échelles, sug-
gère Magalie Rivest. Une bonne réponse permet de
lancer les dés et de faire avancer son pion. Succès
garanti!» D’autres idées: épeler les mots en sautant
sur une jambe ou en utilisant des lettres de Scrabble,
apprendre ses additions à l’aide d’un jeu de cartes ou
de dés, réviser les tables de mathématiques en se
balançant au parc, transformer les leçons en jeu-
questionnaire... Bref, on fait preuve de créativité
pour ajouter du piquant et du plaisir aux obligations
scolaires de notre mousse.
Par ailleurs, il ne faut pas sous-estimer l’influence
qu’a notre attitude sur sa motivation et sur le climat
dans lequel se déroule ce moment de la journée. Si l’on

REPRENDRE L’ÉCOLE
APRÈS UN CONGÉ FORCÉ
DE PLUSIEURS MOIS

En mars dernier, la pandémie de la COVID-19 a vidé
prématurément les salles de classe. L’enseignement
et le soutien prodigués aux jeunes par la suite ont
été très inégaux d’une école et d’un enseignant à
l’autre. Quelles en seront les conséquences?
D’abord, il faut savoir que la plupart des élèves
perdent des acquis scolaires pendant l’été. «Avec
l’arrêt prolongé de cette année, il est à prévoir
que la régression sera encore plus importante»,
indique Isabelle Archambault, professeure agrégée
à l’École de psychoéducation de l’Université de
Montréal et titulaire de la Chaire de recherche
du Canada sur l’école, le bien-être et la réussite
éducative des enfants. «Certains enfants n’ont pas
eu tout le soutien scolaire et émotionnel dont ils
avaient besoin, explique-t-elle. De plus, les enfants
ont eu moins accès que d’habitude à des activités
stimulantes qui compensent une partie de la perte
des acquis scolaires, comme les camps de jour, les
sports d’équipe et les sorties culturelles.»
Une diminution de la motivation est aussi à
craindre, en particulier chez les ados. Des experts
prédisent même un bond du décrochage au secon-
daire. «Le jeune qui n’aimait pas trop l’école et qui
a gagné beaucoup d’argent en travaillant pendant
le confinement est particulièrement vulnérable,
dit Isabelle Archambault. Il faudra s’assurer qu’il ne
travaille pas plus que quelques heures par semaine
pendant l’année scolaire. Il est aussi important
d’être à son écoute et de lui donner le soutien
nécessaire pour qu’il persévère à l’école.»

50 |
SEPTEMBRE 2020
COUPDEPOUCE.COM

Free download pdf