13 Policy Matters.qxp

(Rick Simeone) #1

aires protégées, puis l’appropriation par ces
mêmes communautés des actions de
conservation et de gestion durable des res-
sources de la biodiversité. Cette « approche
participative » a connu beaucoup de tâton-
nements, mais les résultats sont néanmoins
restés mitigés. Plusieurs méthodes ont été
déployées pour amener la participation de
la population: sensibilisation, renforcements
de capacité en vue d’appliquer les régle-
mentations, d’adopter des techniques
modernes, ou d’améliorer la gouvernance
locale. Notamment, les Projets de
Conservation et de Développement Intégré
(PCDI), basés sur des principes d’intégration
des populations des zones périphériques
des aires protégées dans la conservation,
ont développé certaines activités alternati-
ves diminuant les pressions autour des aires
protégées et différents types de processus
de concertation. A l’heure actuelle, les pla-
teformes de concertation au niveau écoré-
gion ont pour vocation le partage des
visions du développement, à partir de pro-
blématiques environnementales et de ges-
tion des ressources naturelles, afin d’aboutir
à des solutions viables et consensuelles.
Mais ces actions sont parfois encore perçues
comme des interdictions et des restrictions
à l’usage des ressources naturelles. Force
est de reconnaître que l’appropriation de
ces actions de conservation par les popula-
tions est restée limitée. Pourtant, dans la
politique nationale de gestion des ressour-
ces naturelles, l’objectif visé est l’appropria-
tion des actions de conservation par les
principaux concernés, à savoir les commu-
nautés locales. Comment pourraient elles
adhérer à la cause et partager les mêmes
valeurs et les mêmes méthodes de l’Etat?


On a souvent tendance à oublier que les
communautés locales ont leur mode de
fonctionnement, basée sur des valeurs qui
leur sont propres, liées à des
perceptions/représentations et des relations
qu’elles entretiennent avec la nature. Ces
valeurs se traduisent par des règles inter-
nes. En effet, les écosystèmes et certaines


espèces peuvent être chargés de significa-
tion pour les communautés, et de croyances
qui dictent leurs comportements culturels.
Impliquer les communautés locales dans les

actions de conservation et de gestion dura-
ble des ressources naturelles nécessite un
partage des mêmes visions, il requiert éga-
lement la prise en compte des valeurs qu’el-
les attribuent à la nature. Il faut puiser dans
les pratiques traditionnelles séculaires des
sociétés, qui constituent les fondements
encore actuels des sociétés rurales, les
moyens d’assurer une meilleure gestion
locale des ressources naturelles.

Des formes de conservation liée à
la culture traditionnelle dans les
relations avec la nature
Heureusement, certaines pratiques tradition-
nelles sont restées en usage jusqu’à main-

A ““cultural aapproach” tto cconservation?


Figure 1.Un des sept lacs « sacrés » de la
région de Toulear. (Courtoisie Claudine
Ramiarison)
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