168 Méditerranée - Mer vivante
Gardons la mer vivante
Cartographie
La cartographie des écosystèmes sous-marins : p. 168
Surveillance des limites inférieures de la végétation sous-marine
littorale : p. 171
Des cartes sous-marines de plus en plus précises : p. 174
Donia, une « appli » cartographique pour connaître et
protéger les fonds fragiles de la Méditerranée : p. 176
L’échographie en trois dimensions des fonds marins : p. 178
Cartographier la cystoseire littorale p. 179
Cartographie à grande échelle des écosystèmes au niveau de la mer p. 181
La cartographie des écosystèmes sous-marins
Alexandre Meinesz, professeur émérite, Université Côte d’Azur (CNRS UMR 7035
« ECOSEAS ») [email protected]
Cartographie
Pour connaître la répartition géographique, la surface (quantification) et l’évolution
des écosystèmes sous-marins dans le temps, il faut les cartographier.
Les premières cartes très sommaires et locales ont pu être dressées dès la première
moitié du XXe siècle grâce aux indications fournies par l’utilisation du plomb de
sonde suiffé. Utilisés dans la réalisation des cartes bathymétriques pour donner
la profondeur, ces plombs comportent une alvéole avec des crochets fixant de
la graisse de porc (du suif). Attaché à un filin, le plomb était mis à l’eau, et, en
tombant sur le sol marin, l’empreinte du fond se marquait sur la graisse. C’est
avec cet outil que les services océanographiques de la Marine ont pu ajouter des
indications sur les écosystèmes présents à chaque profondeur relevée près des
côtes. Les indications « H » pour herbiers, « R » pour roche, « S » pour sable et « V
pour vase ont été soigneusement reportées sur les cartes marines à grande échelle
(les plus précises). Des cartes basées sur des traits de drague ont aussi été dressées
par des océanographes universitaires.
Ce n’est qu’à partir de la seconde moitié du XXe siècle que l’utilisation des
photographies aériennes associées à des observations réalisées en plongée sous-
marine ont permis de dresser des cartes de certains écosystèmes (les herbiers de
posidonies ou les prairies de cymodocées essentiellement) situés entre 0 et -15 m.
Outre la difficulté de reconnaissance et d’identification des couleurs plus ou moins
contrastées et visibles sur les photographies, il fallait pouvoir positionner au mieux
les observations réalisées en plongée sous-marine pour faire des rapprochements.
Diverses stratégies ont été mises en œuvre comme l’immersion préalable d’un filin