Espèces protégées La Faune 35
Protégeons ces espèces menacées
maintient l’ensemble des tissus, ne participe pas
à cette activité.
C’est ce squelette qui constitue la base de la
classification. Il est généralement constitué de
« spicules », petits corpuscules de forme et de
taille variées, qui sont en calcaire^1 ou en silice^2. Les
espèces calcaires vivent surtout dans les grandes
profondeurs marines où elles sont ancrées dans
la vase par de grands spicules. Elles ne sont pas
abondantes en Méditerranée car la température
relativement élevée des profondeurs de cette
mer (environ 13 °C), ne leur convient pas. Chez
les Démosponges, le groupe le plus abondant, les
spicules sont souvent liés par une matière souple,
la spongine, qui prend un grand développement
chez les espèces utilisées par l’homme. Elle
constitue un réseau très dense de fibres, dont la
souplesse, l’élasticité, la douceur et le pouvoir
de rétention de l’eau demeurent inégalés par
les éponges artificielles, dites « végétales ».
Trois espèces principales sont exploitées en
Méditerranée, surtout en Tunisie et en Grèce. La
surexploitation et l’occurrence de maladies posent
des problèmes à cette industrie, alors que l’éponge
naturelle continue a être très demandée.
Les éponges présentent beaucoup d’intérêt
dans l’histoire de la vie sur notre planète, car
leur type d’organisation, simple et efficace,
semble bien avoir été celui des premiers animaux
multicellulaires. On a découvert, il y a quelques
années, grâce à une grotte méditerranéenne qui
a servi de refuge à divers animaux profonds, que
certaines éponges des abysses avaient abandonné
cette organisation d’animal filtreur, pour devenir
(^1) Chez les éponges calcaires (Calcarea).
(^2) Chez les Démospongiae, les Homoscléromorpha et les Hexactinellida.
© Alexandre MEINESz
L’éponge Petrosia ficiformis présentant un grand nombre d’oscules