Méditerranée Mer Vivante 20e édition

(jfmeinesz) #1

36 Méditerranée - Mer vivante


Gardons la mer vivante


carnivores. Plus de système de canaux, mais des
filaments hérissés de minuscules crochets, qui
attrapent efficacement de petits crustacés. (voir
p. 38 cette éponge Lycopodina hypogea) Un
autre intérêt des éponges est le grand nombre
de substances bioactives qu’elles fabriquent,
et l’industrie pharmaceutique espère y trouver
de nouveaux médicaments, avec déjà quelques
succès remarquables.

Les éponges protégées


Sur les près de 500 espèces d’éponges répertoriées
en Méditerranée 13 espèces et un genre (Tethya)
ont été cités dans les listes des conventions
internationales de Barcelone et de Berne. Onze
d’entre elles et deux représentantes du genre
Tethya sont présentes devant les côtes françaises
de la Méditerranée.

Les cribles inhalants et l’oscule sont bien visibles.
Hemimycale columella

© Alexandre MEINESz


© Jean V

ACELET

Les éponges subissent parfois des mortalités
massives, en général dues à des causes mal définies,
vague de chaleur ou maladies épidémiques. Mais
en Méditerranée, comme d’ailleurs dans l’Océan
mondial, il n’y a pas d’exemple connu d’extinction

avérée d’une espèce. En Méditerranée, l’action
de l’homme dans la raréfaction d’une espèce
d’éponge n’est pas certaine, sauf dans un cas.
C’est celui des éponges exploitées pour un usage
domestique. Ce sont les éponges des genres
Spongia et Hippospongia, qui sont pêchées
depuis la plus haute antiquité. Leur récolte, en
plongée en apnée ou en scaphandre, ou encore
par des petits chaluts ou autres arts trainants, a
certainement une répercussion sur l’abondance
de ces espèces utilisées par l’homme. Un
exemple est la qualité dite « fine Syrie »^3 , autrefois
très exploitée dans le bassin oriental, et dont
l’abondance a considérablement diminué – sans

Ba Be


L’éponge domestique Spongia officinalis

(^3) Distinguée comme une sous-espèce mollissima de S. officinalis ou
comme une espèce S. mollissima

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