J'irai manger des khorovadz
à ce moment mon regard est accroché par un panneau planté à une
trentaine de mètres : « Ukraine ». Je lui demande naïvement^58 :
- Je ne suis pas en Ukraine ici?
- Non Monsieur vous nâêtes pas en Ukraine. Vous êtes sur un
territoire indépendant et je ne peux pas vous laisser passer. Vous avez
quoi dans vos sacoches?
Je lui fais un descriptif succinct et il mâévite la fouille. - Comment faut-il procéder alors?
- Vous devez repartir 200 km en arrière afin dâapposer ce tampon sur
votre passeport.
La conversation est un peu embrouillée car son anglais est très
approximatif. Je dois deviner ses mots. - Je suis à vélo je ne vais pas rouler à nouveau 400 km juste pour un
tampon! Surtout que je nâétais pas au courant!
Je me vois déjà rater lâentrée en Russie à cause de la date du visa. Mon
voyage serait-il compromis? - Attendez je vais voir.
Il revient avec son collègue le grand chef. Dans un anglais plus
compréhensible il me répète ce que vient de me dire son subalterne. - Venez dans le bureau laissez là votre vélo.
Une pensée me traverse lâesprit au sujet de mes affaires. Quand même
ils ne vont pas se servir!
Nous entrons dans le bureau. Le grand chef referme la porte vitrée
derrière moi. Pris au piège? - Comme mon collègue vous lâa dit vous ne pouvez pas sortir.
Toutefois il y a peut-être le moyen de sâarranger. à 20 km dâici se trouve
une ville où vous pouvez vous rendre. - Pour y faire quoi?
- Eh bien dans cette ville â lâair malicieusement énigmatique et
désinvolte â disons que vous trouverez des banques...
(^58) Il faut dire quâà ce moment de lâhistoire je nâavais pas encore vraiment compris que
jâétais passé en Transnistrie.